vendredi 28 juillet 2006
Jurassiques lacs
Je pars pour quelques jours :
Et aussi là :
Edit: Carte modifiée après coup.
Speaking of holidays, midwesterngal is in Phersuland.
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vendredi 28 juillet 2006
Je pars pour quelques jours :
Et aussi là :
Edit: Carte modifiée après coup.
Speaking of holidays, midwesterngal is in Phersuland.
"The statement said "apparently deliberate target." You dropped the word "apparent." I think it's important in this. Let me say that I have had the chance to talk to the Prime Minister of Israel this morning. He definitely believes it's a mistake. He has undertaken to investigate and I have suggested we do a joint investigation. And he has expressed his deep sorrow at what happened, and we accept that. But you need to look at the events of yesterday. The shelling of the UN position, which is long-established and clearly marked, started early in the morning and went on till after 7 p.m., when we lost contact. And our General and troops – people on the ground – were in touch with the Israeli army, warning them, “Please be careful. We have positions here. Don't harm our people.” And many calls went out until this happened. And you can imagine the anguish of the soldiers and the men and women – unarmed military observers – who were down there in the service of peace. And as I said, we await the investigations – end of the investigations. And I'm grateful for the Prime Minister for what he has said, and we accept his words."
Il y avait eu aussi des observateurs visés par le Hezbollah et Tsahal peut dire que le Hezbollah se cachait près de la base clairement marquée ONU. Mais si leurs bombardements ne sont même pas capables d'éviter les observateurs de l'ONU, on imagine qu'ils sont encore moins susceptibles d'éviter des morts de civils libanais.
Ceux qui comme Gillerman exigent qu'Annan fasse ses excuses ou ceux qui comme Dershowitz ajoutent l'insulte à la blessure et insinuent que l'ONU l'a bien cherché (" The UN peacekeepers on the Lebanese border have turned out to be collaborators with Hezbollah, videotaping the Hezbollah kidnapping of three Israeli soldiers in 2000 and then refusing to release the video--which could have helped in the rescue--on the grounds that it might compromise their "neutrality."") manquent en l'occurrence encore une fois du sens le plus élémentaire de la retenue.
I did not want to destroy the Bamiyan Buddha.In fact, some foreigners came to me and said they would like to conduct the repair work of the Bamiyan Buddha that had been slightly damaged due to rains.
This shocked me. I thought, these callous people have no regard for thousands of living human beings -- the Afghans who are dying of hunger, but they are so concerned about non-living objects like the Buddha. This was extremely deplorable. That is why I ordered its destruction. Had they come for humanitarian work, I would have never ordered the Buddha's destruction.
Il ne précise pas la nationalité de ces maladroits de l'Unesco qui tentent de préserver le patrimoine de l'humanité. Mais c'est peut-être grâce à cette destuction que l'équipe archéologique japonaise du Musée de l'Université de Nagoya (en concurrence avec l'équipe française de Zemaryali Tarzi), qui s'occupe de fouiller derrière les ruines, vient de trouver une autre inscription murale (ils en avaient déjà annoncé en 2004).
Les Bouddhas avaient été faits dans cette Bactriane entre le Ve et le VIIIe siècle. La vallée de Bamiyan avait connu l'Empire de Kouchan (Tokhariens du Ie-IVe siècle, qui pratiquaient à la fois le Zoroastrisme persan et le Bouddhisme et écrivaient dans un alphabet d'origine grecque) puis les invasions des Huns Blancs, et les statues doivent dater de la seconde époque Kouchano-Sassanide (le territoire de la Route de la Soie se serait même allié à l'Empereur islamophile Gaozong au VIIe siècle pour résister à l'avancée arabe). La population actuelle, les Hazaras, sont des mongols chiites persophones peut-être arrivés au XIIIe siècle.
Les archéologues pensent que cette peinture serait le Simurgh, l'oiseau légendaire iranien aux pattes de lion, aux ailes d'aigle et à la queue de Paon (voir cette étude plus détaillée sur le Simorgh).
Il serait l'inspiration du Жар-птица et donc du Firebird (ancien nom du Firefox) sur lequel j'écris ces lignes.
D'après une légende perse, l'oiseau est plus ancien que tout Phénix, Roc, Bennou ou Anka, si ancien qu'il a déjà connu trois fois la destruction et la renaissance de l'Univers.
jeudi 27 juillet 2006
Via Tapped et Belgravia Dispatch, la réponse de Donald Rumsfeld (après la visite d'Al-Maliki) quand on lui demande si l'Irak est ou non en guerre civile.
"Oh, je ne sais pas. Vous savez, j'y réflechissais justement hier soir, et méditais sur les mots, sur l'expression et sur ce qui la constitue. Si vous pensez à notre Guerre civile, c'est vraiment très différent. Si vous pensez à des guerres civiles d'autres pays, c'est vraiment assez différent. Il y a pas mal de violence à Baghdad et dans deux ou trois autres provinces, mais pourtant dans les 14 autres provinces, il y a très peu de violence et très peu d'incidents. Donc c'est... c'est une chose très concentrée. Elle est clairement stimulée par des gens qui aimeraient avoir quelque chose qui pourrait être caractérisée comme une guerre civile et la gagner, mais je ne vais être celui qui décidera si, quand ou quoi que ce soit."
Heu... cet homme se drogue ?
Le fait que ce soit concentré surtout dans des zones sunnites pourrait justement être le problème, non ? L'analogie n'a aucun intérêt mais on pourrait prétendre que la Guerre civile américaine aussi était "concentrée" sur seulement "11 Etats sur 34".
J'imagine que les "3 provinces" sont surtout Salah ad Din (Tikrit, Samarra), Al-Anbar (Falloudjah, Haditha) et la capitale Bagdad elle-même. Ces trois zones ont environ 8,7 millions d'habitants (sur 28 millions au total) et la moitié des pertes de la Coalition. Mais d'après cette Carte, il y a quand même des foyers d'insurrection sur le Ninawa (Mossoul) et Babil. Et il y a des zones comme l'At-Ta'mim (Kirkouk) où les soldats américains ont eu peu de pertes mais où les conflits ethniques sont violents. Le Kurdistan a l'air relativement calme hors de Kirkouk mais on peut douter que les muhafadhat chiites soient aussi sereins.
Oui, je sais que cela fait partie de son "personnage", de son sens de l'humour condescendant (on se souvient que lorsque Bagdad était pillée, il disait qu'il ne devait pas y avoir grand chose à voler). Juste avant, quand on lui demande combien d'hommes supplémentaires vont être envoyés il dit qu'il n'a pas le chiffre en tête et quand on le presse, répond, que c'est sans doute "plus qu'une centaine" (c'est un redéploiement de 4000 hommes, plus 400 policiers). Pourrait-il se montrer plus blasé et désabusé ?
Deshabillant Pierre pour habiller Paul, ils se concentrent encore une fois sur Bagdad, peut-être pour protéger la fameuse Zone Verte. Ils disent qu'ils reviendront colmater les zones sunnites comme Al-Anbar ensuite, une fois que Bagdad sera pacifiée par des forces de "police". Mais c'est déjà ce qu'ils disaient en 2003. Ce n'est plus la boite de Pandore, c'est le tonneau des Danaïdes.
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mercredi 26 juillet 2006
J'avais tort de me moquer de la théorie de tripartition de l'Irak de Leslie Gelb il y a trois ans (copie de l'article). Via le révéré Billmon (who is on a roll), The Independent a la bombe qui fait exploser la fameuse "Boite de Pandore".
"Iraq as a political project is finished," a senior government official was quoted as saying, adding: "The parties have moved to plan B."He said that the Shia, Sunni and Kurdish parties were now looking at ways to divide Iraq between them and to decide the future of Baghdad, where there is a mixed population. "There is serious talk of Baghdad being divided into [Shia] east and [Sunni] west," he said.
Ils pourraient aussi faire un Mur ?
Ce n'est peut-être qu'un discours isolé mais cela risque d'attirer une invasion turque (ce qui semble commencer). La Turquie n'était déjà pas enchantée par un Irak fédéral mais un Kurdistan indépendant est considéré comme inacceptable. Les USA ont donc promis de passer à l'attaque contre les bases du PKK au nord de l'Irak, dans la zone qui leur était le plus favorable, mais on peut se demander quelle sera la réaction du petit PEJAK (kurde maoïste d'Irak) et même de la coalition gouvernementale kurde qui règne à Erbil.
Nouri al-Maliki, le Premier ministre chiite, tente d'amnistier plus de Baathistes pour désarmer l'insurrection sunnite mais dit que même les Sunnites dans le gouvernement prennent parti pour les rebelles (qui semblent en majorité plus baathistes que jihadistes).
On a un sentiment de panique alors que les Alliés sont contraints d'envoyer encore plus de troupes contrairement à tous les plans affichés. Bush et Blair peuvent être contents que tout le monde regarde Israel et le Hezbollah ou bien leur fiasco serait encore plus impossible à cacher sous le tapis.
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Via Phnk, le dépité Vanneste dit que son sentiment de rejet d'une pratique entre adultes consentants serait "légitime" pour "que ceux qui se réclament de la bible, puissent adhérer au principe énoncé dans le Lévitique (18 : 22)".
C'est un peu court. Pourquoi seulement ce Lévitique 18 ?
On attend de voir l'ex-prof de philo (dans le privé) être cohérent et adhérer aussi au sacrifice rituel de pigeons et tourterelles (Lévitique 1-10), refuser de manger non seulement le porc mais aussi le lapin, le homard et les crevettes (Lévitique 11), refuser de toucher sa femme pendant 2 semaines après un accouchement, ou même refuser de toucher ce qu'a touché sa femme pendant une semaine si elle a eu ses règles (Lévitique 12-15), se raser les cheveux en cas de maladie de peau, interdire le boudin (Lévitique 17), condamner à mort tous les adultères (Lévitique 20 - il y a même une chouette ordalie pour les reconnaître en Nombres 5, où le sacrificateur doit tester les épouses), interdire tous les handicapés physiques dans les temples (Lévitique 21 - le décret anti-Lourdes), la peine de mort pour ceux qui disent "Yavhé" (Lévitique 24, zut, je viens de le dire), le droit inaliénable de posséder des esclaves (Lévitique 25), l'interdiction de la sculpture et du feu le samedi (Lévitique 26 et passim), plus une dîme obligatoire au temple (Lévitique 27 - le texte écrit par des prêtres finit par ce qui leur paraît le plus important).
Toutes ces lois sont bien sûr tirées du Testament en Lego (qui insiste plus sur le Deutéronome et ses pointilleuses lapidations) et Blogging the Bible.Kevin Barrett (il a son site), 47 ans, est un enseignant qui étudie l'Islam (auquel il s'est d'ailleurs converti après une thèse sur le folklore marocain) et il a atteint le terrible Niveau 6 des Théories Paranoïaques sur le 11 Septembre (inspiré du classement sur JFK).
Il a expliqué à ses étudiants (à Wisconsin, lieu connu pour un certain activisme) que les attentats auraient été organisés par le gouvernement américain et cela a déclenché une nouvelle polémique sur la Liberté Académique.
mardi 25 juillet 2006
"Le professeur Haddock (...) conclut que les chances
qu'aurait madame C... de retrouver l'exacte équivalence de
M. V... étaient dans les proportions de 3,05 sur 975 008.
Autant dire
qu'elle ne le retrouverait pas."
Anatole France, L'Ile des Pingouins, VI.
Il dit que la règle de proportion n'aurait de sens que dans les massacres de masse. Ainsi, puisque le Génocide cambodgien est estimé à au moins 1,7 millions de victimes (on va jusqu'à 3 millions) pour 7,3 millions d'habitants à l'époque, il faut s'imaginer pour un pays comme la France (63 millions d'habitants) environ 14,5 millions de morts (voire 25 millions dans la fourchette haute).
Le raisonnement d'Ellenberg est que de toute façon dans des échelles de cent-millième nous ne nous représentons plus les proportions, ce qui enlève donc tout sens à la comparaison (heureusement pour Bush qui ne sert qu'au millionième).
Mais il y a une autre objection à ces analogies, dans le sens inverse de la magnification. L'Inde a une population évaluée à 1 103 371 000 (un milliard cent trois millions trois cent soixante et onze mille). La France a 63 587 700 habitants. Donc l'attentat du 11 juillet qui a fait au moins 207 morts n'en a donc fait qu'à peine 11,93 morts chez nous. A peine plus qu'une équipe de foot, quoi. Avec ce genre de relativisation excessive on risquerait de rationaliser pourquoi on nous cassait les pieds avec une brute donnant un coup de tête à une autre brute parcequilfaisaitqueletraiter quand 207 personnes mouraient à Bombay.
Certes, il y a une équation de distance aussi dans les nouvelles (ce qui paraît d'ailleurs peut-être plus défendable moralement, contrairement à certaines intuitions, mais ce serait le sujet d'une autre note).
Le livre des auteurs du Daily Show, America: The Book calculait le "taux d'échange" ou facteur de Newsworthiness ainsi (p. 155):
Body Count Conversion Table2,000 Massacred Congolese = 500 Drowned Bangladeshis = 45 Fire-bombed Iraqis = 12 Car-bombed Europeans = 1 Snipered American.
Et il suffit d'inverser Européen et Américain pour avoir la valeur locale ici. 207 Indiens < Un carton rouge.
Cela dit, il faudrait un modèle dynamique pour prendre en compte la force de l'Habitude. Les premiers jours de la Guerre en Irak, les médias américains nommaient chaque soldat tué. A présent, ils font comme si le conflit au Liban était le seul point chaud au Moyen-Orient.
lundi 24 juillet 2006
Dans la rangée Brasse d'une Piscine nommée pour un obscur champion de water-polo aux J.O. de 1924, un quinquagénaire - qui ressemble d'ailleurs étrangement au Docteur Mabuse - se met à crier : "Quelqu'un a perdu ses clefs, quelqu'un a perdu ses clefs !"
Il ne faudrait pas se moquer trop vite de Bush qui interdit le financement fédéral de recherches sur les cellules-souches. L'Union européenne est passée infiniment près (à 3 voix) d'une position semblable aujourd'hui contre un règlement de l'Union :
Germany is resisting strongly. Its research minister Annette Schavan sent a letter on 20 July 2006 to the Finnish presidency stating: "The European Union science programme should not be used to give financial incentives to kill embryos," and that "the current proposal from the European Commission and the European Parliament does not rule this out."So far, Germany has rallied Austria, Poland, Lithuania, Luxembourg, Slovakia, and Malta to its cause, totalling 87 votes within the Council, just under the 90 needed to block the deal on the table.
Annette Schavan, 51 ans, députée d'Ulm (Baden-Württemberg) est Ministre CDU de l'Education et la Recherche. Elle a aussi fait un doctorat de théologie catholique sur "Personne et Conscience morale" et est l'ancienne vice-présidente du Comité central des Catholiques allemands (ce qui sonne vraiment comme un Politburo). Cela ne suffit pas bien entendu à retirer tout poids à son opinion, mais il est clair qu'on a donc la même philosophie à l'arrière-plan que celle qui anime les préoccupations de Bush.
Cette interview d'un bioéthicien (Real Player, fr) sur Radio Vatican va jusqu'à expliquer que la démocratie s'arrête là où commence l'origine de la Vie (gloups, gros risque de pente glissante avec cet "argument").
La minorité de blocage est à 90 voix dans le Traité actuel (je ne pense pas que le Rome II avorté aurait changé grand-chose sur ce problème) : l'Allemagne a 29 voix, la Pologne 27, l'Autriche 10, la Lituanie et la Slovaquie chacun 7, le Luxembourg 4, Malte 3.
Slovenia appears to be hesitant about which camp it will join and its decision will be crucial as its four votes would suffice to swing the decision either way.Ireland, Italy, Spain and France, where the Catholic Church is strong, have not so far opposed the current proposal. That is because the text says that national rules cannot be overridden and EU-funded stem cell research would therefore not take place in countries with bans on such research. Nevertheless, it is not excluded that any of these countries a last-minute change of heart as Germany is lobbying hard.
Heureusement, contrairement aux rumeurs, la Slovénie a finalement soutenu le projet de financement.
Le fait que l'article anglais associe la France aux autres alliés du Saint Office doit sans doute préfiguer l'élection de Sarkozy ou Royal. Mais sérieusement, il est curieux qu'ils considèrent que l'Espagne de Zapatero ou le Portugal de Socrates - qu'ils oublient au passage - fassent encore des cadeaux au Vatican.
Le théoricien Stephen Hawking (qui est affligé de la maladie de Charcot) s'énerve :
"Europe should not follow the reactionary lead of President Bush, who recently vetoed a bill passed by Congress and supported by a majority of the American people that would have allowed federal funding for stem cell research.(...)
"The fact that the cells may come from embryos is not an objection because the embryos are going to die anyway," he said. "It is morally equivalent to taking a heart transplant from a victim of a car accident."
Les critiques du financement pourront dire que les pays qui le soutiennent le font plus pour des raisons économiques que pour un plan sur la recherche.
dimanche 23 juillet 2006
vendredi 21 juillet 2006
Scott Horton avait montré comment l'administration Bush intimidait ses adversaires en les menaçant de révéler leur vie privée. Depuis quelque temps, la cible préférée de la blogosphère conservatrice (cela tourne à l'obsession) est l'avocat Glenn Greenwald. Son blog Unclaimed Territory est consacré essentiellement à dénoncer certaines actions illégales de l'Administration comme l'affaire Plame et les écoutes de citoyens sans mandat.
Je crois que l'obsession conservatrice ne vient pas seulement du fait que Greenwald soit devenu célèbre par son best-seller contre Bush, ou le fait qu'il ait même pu avoir des effets juridiques réels quand il rendit publique une contradiction dans la défense de l'Administration dans l'affaire des écoutes.
Non, ils ne harcèlent pas autant un Liberal comme Marshall par exemple. Il y a certes une haine énorme contre le succès de Markos Moulitsas et certains sont obsédés par un éditorialiste comme l'économiste Paul Krugman. Il est vrai que Greenwald écrit généralement bien mieux que la moyenne, et avec de longues diatribes enflammées et sans concession, qui laissent peut-être plus de traces que la plupart des autres litanies bushophobes.
Mais mon hypothèse est qu'ils lui en veulent particulièrement parce qu'il laissait entendre au début venir de rangs conservateurs, peut-être la frange la plus "constitutionnelle", quasi-libertaire, attachée à tous les drois civiques, à la fois au Premier amendement sur la liberté d'expression - il est connu pour avoir défendu les droits d'un néo-nazi - mais aussi au Second amendement (je ne crois pas être d'accord avec cette note d'ailleurs). Il exagérait peut-être un peu le scénario de l'ex-conservateur qui se rebelle - à la David Brock - et il est bien plus enclin qu'un "critique conservateur" comme Sullivan à faire cause commune avec les plus "Progressive" (Sullivan ne critique guère que la torture, les déficits et les lois sur le mariage).
Leur stratégie récente consistait à l'outer (cf. Tristram Shandy [en]). Greenwald a depuis répondu qu'il était déjà "hors du placard".
Mais le plus simple aurait été de rappeler à quel point l'outer était particulièrement hors de propos. On peut toujours débattre s'il y a des cas d'hypocrisie où cela deviendrait justifiable. En l'occurrence, Greenwald fait un Blog avant tout sur le droit à la vie privée. Il accuse surtout les Bushistes d'avoir dévoilé l'identité de Plame par esprit vindicatif. Croire discréditer ses préoccupations en révélant sa vie privée par pur ressentiment (même si en fait il n'y voit aucun inconvénient) est quand même le comble de l'idiotie. Le faire en l'accusant de McCarthyisme parce qu'il énumère les appels à la violence dans la blogosphère bushiste est une novlangue de bois digne de Minitrue.
A moins que les blogs pro-Bush ne veuillent créer un nouveau "grand récit imaginaire" où tous leurs adversaires sont soit des crypto-terroristes ennemis de la liberté soit un lobby de la Cabane de rondins (il est vrai que l'opposition partielle de Sullivan et le Chemin de Damas de Brock vont forger ce mythe.
Mais à présent, il ne leur reste plus comme accusation de substitution que de l'attaquer pour le péché mortel de "Faux Nez" (ici, avoir prétendu être une autre personne pour faire un plaidoyer pro domo).Greenwald semble reconnaître que quelqu'un de proche de lui a en effet dû le défendre avec la même adresse IP. Mais encore une fois, tous leurs messages à ce sujet prouvent leur obsession à fouiller dans sa vie privée. John Lott était ridicule en écrivant des critiques favorables de ses livres sur Amazon, ce qui était trompeur et contraires aux règles du site (Lott dit désormais que c'était la faute de sa femme). Le cas d'un commentateur qui a changé deux fois de nom pour défendre quelqu'un dans de simples commentaires de Blog n'a pas le même degré de mensonge, mais rappelle encore une fois à quel point il n'y a plus de vie privée, encore moins pour ceux qui voudraient la préserver.
George Bush découvre enfin les joies de Ne Pas Signer.
C'est un cas où il existe aussi un pouvoir dans l'abstention. Phnk disait que George W II était le premier Président à ne s'être jamais servi de son pouvoir de Véto depuis l'éphémère Président Garfield - ce vice ne lui avait pas profité, il fut tué par un dévot religieux après 6 mois de mandat en 1881. On comprend que le "re-né", qui lui aussi entend des voix, ne voulait pas que le même sort lui arrive.
Bush signe donc tout. On ne sait pas s'il lit mais il paraphe plus vite que son ombre. On pourrait croire que cette manie de Tout Signer serait simplement une conséquence logique de la majorité républicaine depuis 1994. Bush est le premier Président républicain depuis 50 ans qui n'est pas contraint de cohabiter avec un Congrès équilibré et à peu près sain d'esprit. Mais (et c'est là que c'est Sioux) quand il signe, Bush a renouvelé une méthode plus fine et retorse que le véto, le "Signing Statement".
Un véto est une confrontation directe avec le pouvoir législatif. Ce serait le législatif qui a le dernier mot mais seulement à condition d'avoir les 2/3 ("override"). La déclaration de signature du Président dans son usage actuel développe une "innovation" (anti-)constitutionnelle contre laquelle le législatif ne peut rien puisque le Président fait semblant de l'accepter. Il ne fait qu'ajouter de petits "Post Scriptum" au travail législatif. Le Président se méfie aussi de l'arbitraire du pouvoir judiciaire - du moins tant qu'il n'aura pas nommé la majorité des Juges - et il vaut mieux lui substituer une interprétation clef en main unifiée par l'exécutif.
Certes, les autres Présidents le faisaient déjà (notamment Reagan et Clinton, comme le dit Dahlia), mais pas au même degré que Bush qui avait signé 130 addenda avec 750 modifications des lois en avril dernier d'après Charlie Savage (un des rares à s'intéresser au sujet dans la presse).
Bush explique par exemple, sous conseils de ses avocats, que les lois qu'il a le droit de circonvenir comprennent des règles contre la torture (aïe), des protections des personnes qui dénoncent des mauvais fonctionnements de l'industrie nucléaire (aï-euhhh) et des lois qui protègent la recherche publique contre une "intervention politique" (tiens, on se demande pourquoi).
Et c'est donc normal que cette première "NON-signature" soit justement pour bloquer une loi permettant d'utiliser des fonds fédéraux pour la recherche sur les cellules-souches. C'est cohérent, cette loi, soutenue par de nombreux Républicains comme Arlen Specter ou Orrin Hatch (19 Sénateurs Républicains ont voté pour et un seul Démocrate a voté contre) visait à retirer les limites que Bush avait mises en place en 2001. Un sondage donne 70% de soutien à la recherche sur les cellules-souche (peut-être pas au financement public, on peut toujours s'amuser avec les formulations de questions) et la loi était passée à 63 contre 37 au Sénat - ils ne pourront donc pas renverser à 4 voix près le Véto, qui après tout vient sans doute d'une voix étrange au dessus du Buisson enflammé.
Comme dit joliment Charles Pierce :
I don't have to respect the deeply held beliefs of anyone who condemns their fellow human beings to miserable suffering on the basis of anthropomorphized blastocysts in the service of an anthropomorphized god.
(même s'il n'est pas certain que ce financement public serait nécessaire ou même suffisant pour éviter ces souffrances de ceux qui seront éventuellement sauvés par ces recherches)
jeudi 20 juillet 2006
Sur le vieux blog, je faisais des bandes avec des manchots. Pour recommencer, j'ai retrouvé une rareté collector, la première apparition de Linus en 1974, avec fautes d'orthographe d'origine et des dialogues datés qui doivent refléter l'état de l'auteur à l'époque. Il faut pardonner le dessin qui a mal vieilli.
On ignore ce qui est arrivé à l'ours à 14 doigts qui s'est fait voler la vedette par l'oiseau à afro et "mouche".
mercredi 19 juillet 2006
La brillante Petite Anglaise (cache Google), qui bloguait de manière complètement anonyme et sans jamais citer son employeur, vient d'être renvoyée (ou plus précisément "doocée") par son entreprise de comptabilité (Dixon Wilson, le nom est déjà cité dans la presse) parce que certains supérieurs se sentaient heurtés par l'ironie d'une de leurs salariées.
Maître Eolas explique bien (notamment en réponse à ce commentaire) qu'il faudrait d'abord démontrer qu'il y avait un réel préjudice pour le travail.
Des solidarités pétitionnaires ne serviraient à rien, en revanche, il faut rappeler qu'elle a un petit Logo PayPal sur son Blog ("les avocats coûtent des sous").
Vous n'êtes d'ailleurs pas obligés d'avoir un compte PayPal si vous voulez bien verser obole directement par Carte de crédit. Un moment comme un autre de montrer de la gratitude pour deux années de bons services et lui rappeler que faute de vivre de son clavier il ne faudrait pas que ce plaisir d'écriture lui nuise. Elle atteignait au moins 3000 hits par jour avant cette action, cela devrait aider.
Cf. aussi Poignée d'euros (qui lui avait décerné la prix du meilleur blog d'expatriée et de meilleur blog personnel), le Télégramme quotidien, les Temps (de Londres), le Gardien (+ remarques de jurisprudence), L'Indépendant.
Dans le système de répartition des sièges au Parlement (qui est devenu légèrement plus représentatif depuis les accords de Taëf), les Musulmans ont 64 sièges sur 128 (les 64 autres sont répartis entre députés des diverses églises chrétiennes avec 34 pour les Maronites) : 27 pour les Sunnites, 27 pour les Chiites, 8 pour les Druzes, 2 pour les Alaouites. Les Chiites seraient donc 50% de la population mais n'auraient que 21% des sièges (plus le poste de Président du Parlement, depuis 1992 le pro-Syrien Nabih Berri).
J'ai du mal à compter parmi ces 27 lesquels sont revenus au Hezbollah. Les élections de juin 2005 ont donné 23 sièges du Liban-Sud au Hezbollah et ses alliés chiites, mais au total, le bloc pro-Syrien monte à 35 sièges sur 128. Le Hezbollah proprement dit aurait 14 sièges sur 27 (et non 23 sur 27). Dans le gouvernement du Premier ministre Fouad Siniora (Sunnite), la répartition des portefeuilles a donné au Hezbollah les Affaires étrangères (!), l'Energie et le Travail.
Je ne connais rien au droit, mais la notion de proportionnalité qui est tant évoquée commence à créer un autre débat sur le Vague de la notion. Elle ferait référence à des principes de la Guerre Juste et plus précisément, d'après le Council of Foreign Relations, d'après cette page à des documents internationaux comme l'article 49 des articles sur la responsabilité des Etats. Il y avait déjà eu un débat semblable sur l'Opération "Justice rendue" en 1993 puis Raisins de la Colère en 1996 (de même sur la légalité de l'action préventive de 1980 contre la centrale Osirak).
Même Beyrouth Est (quartier surtout chrétien) a été bombardé, ce qui n'avait pas été autant le cas en 1982.
J'ai du mal à trouver un avis stratégique décisif sur la question. Pierre Atlas dit que la disproportion est un choix délibéré nécessaire contre la milice chiite. Ze'ev Shiv dit que c'est une erreur stratégique massive pour l'armée qui risque de la contraindre à un engagement terrestre puisque la supériorité aérienne ne peut pas suffire à une victoire - on a peut-être un cas de Supériorité stratégique de la retenue.
Dans un souci d'exhaustivité, le correspondant pourrait rappeler pourquoi.
Samir Kuntar (on retranscrit parfois Al-Kuntar, Qantar, Kantar) est en effet en prison depuis 26 ans (son site de soutien fait étrangement l'économie des raisons pour lesquelles il est détenu).
Le 22 avril 1979, Samir Kuntar (alors âgé de 17 ans), traversa la frontière du Liban avec trois complices, tua un policier israélien et prit deux otages dans une maison à Nahariya, près de la frontière. Kuntar semble certes être citoyen libanais mais son geste fut guidé par le Front de Libération de la Palestine d'Abou Abbas (qui est depuis mort en Irak en 2004). Kuntar n'était évidemment pas membre du Hezbollah puisque le parti chiite ne fut créé que dans les années 80 et qu'il n'est d'ailleurs même pas chiite mais druze.
Il faut rappeler que c'était trois ans avant l'invasion israélienne du Liban et qu'il voulait protester contre les accords de Camp David entre Israel et l'Egypte.
Ensuite, il assassina de sang froid un civil israélien (Danny Haran, 28 ans) et sa fille (Einat, 4 ans, tuée à coups de crosse - sa soeur de 2 ans mourut quand sa mère tenta de la sauver, cf. son témoignage).
Kuntar fut arrêté et condamné en 1979 à la prison à perpétuité (Israël a aboli en 1954 la peine de mort pour les crimes de droit commun, le seul condamné à mort de toute son histoire fut Adolf Eichmann en 1962 pour participation au génocide juif en Europe). Lors du dernier échange où Israel renvoya 435 prisonniers de guerre, la nature de son crime fit qu'il fut le seul à ne pas être pris en compte.
Bien entendu (mais ça va mieux en le disant), rappeler cela n'implique pas que l'échange ne puisse être utile ou nécessaire, mais simplement que M. Kuntar peut être 26 ans dans les "geoles" comme dit le correspondant sans être Nelson Mandela (contrairement à ce que dit ce texte ridicule de son frère). Le choix de l'ellipse peut se justifier mais il trahit parfois une sorte de dissonnance cognitive : ne mentionnons pas les causes afin de pouvoir les nier. Quels que soient les crimes de guerre, on n'obtient jamais de paix sans des amnisties, mais il n'y a pas d'équivalence "naturelle" entre les prises d'otage actuelle de soldats et ce prisonnier libanais arrêté et jugé sur le sol israélien.
Les Libanais réclament aussi la libération de Yéhia Skaff et Nassim Nisr.
Skaff est considéré comme disparu depuis 78 et non prisonnier, on ne sait pas ce qui serait arrivé au corps. Le cas de Nisr est le plus intéressant parce qu'il avait acquis la nationalité israélienne mais est le seul des trois Libanais à avoir eu des contacts avec le Hezbollah. RFI en parle :
Toutefois, Israël ne reconnaît pas la présence dans ses prisons de Skaff, membre d’un commando du Fatah de Yasser Arafat qui avait attaqué un bus en Israël, en 1978.Quant à Nassim Nisr, il refuse d’en parler avec le Hezbollah parce qu’il est détenteur de la nationalité israélienne. En réalité, Nisr est originaire du même village que Nasrallah au Liban-Sud. De mère juive, il avait été envoyé pour infiltrer la société israélienne avant d’être démasquer et arrêté.
Les 3 prisonniers semblent donc être des prétextes symboliques plus qu'autre chose pour le Hezbollah. Les vraies raisons sont plutôt de montrer qu'ils peuvent continuer à attaquer le nord pendant longtemps et peut-être se renforcer au Liban.
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Au moins, il n'y a pas encore pénurie de synonymes (via) :
Prof Kotlikoff said that, by some measures, the US is already bankrupt."To paraphrase the Oxford English Dictionary, is the United States at the end of its resources, exhausted, stripped bare, destitute, bereft, wanting in property, or wrecked in consequence of failure to pay its creditors," he asked.
(...)"Does the United States fit this bill? No one knows for sure, but there are strong reasons to believe the United States may be going broke."
"It's not pinin', it's passed on! This parrot is no more! It has ceased to be! It's expired and gone to meet its maker! This is a late parrot. It's a stiff. Bereft of life, it rests in peace, if you hadn't nailed it to the perch it would be pushing up the daisies! It's rung down the curtain and joined the choir invisible! This is an ex-parrot!"
(EDIT : Au fait, je ne sais plus si je l'ai déjà mis dans l'ancien blog, mais il faut voir l'éloge funèbre - YouTube ne semble pas marcher - de Graham Chapman.)
mardi 18 juillet 2006
Via Pandagon et Majikthise, un point de vue différent sur la question du statut des femmes dans les sciences qui avait été débattue encore récemment par Pinker et Spelke (cf. Mixing Memory et en français République des idées, peut-être un peu biaisée en faveur de Pinker).
Le Dr Ben Barres est professeur de neurobiologie à Stanford, 51 ans, et il a écrit un article fascinant dans Nature. Barres a été chercheuse femme pendant des années avant de devenir un scientifique mâle il y a une douzaine d'années. Mais il ne fait pas que raconter son expérience des deux côtés et donne aussi une liste d'objections aux théories d'une différence générale en "science" (personne ne nie qu'il existe certaines différences cognitives dépendant par exemple des hormones de testostérone mais le problème est de savoir si elles se traduisent en des capacités générales pour les sciences).
Sa diabolisation de Pinker est un peu excessive - Pinker suit plus une croisade "innéiste" qu'un plan phallocratique autant que je sache - mais en même temps le ton de martyre qu'adopte ce dernier en ce moment doit radicaliser ses adversaires, en plus de perspectives pratiques et politiques plus générales :
These studies reveal that in many selection processes, the bar is unconsciously raised so high for women and minority candidates that few emerge as winners. For instance, one study found that women applying for a research grant needed to be 2.5 times more productive than men in order to be considered equally competent. Even for women lucky enough to obtain an academic job, gender biases can influence the relative resources allocated to faculty, as Nancy Hopkins discovered when she and a senior faculty committee studied this problem at MIT. The data were so convincing that MIT president Charles Vest publicly admitted that discrimination was responsible. For talented women, academia is all too often not a meritocracy.
Et il ajoute (présentation de l'auteur dans le PDF) :
By far, the main difference that I have noticed is that people who don’t know I am transgendered treat me with much more respect: I can even complete a whole sentence without being interrupted by a man.
Ce dernier point de la domination masculine ne me paraît pas anecdotique, même s'il plaisante. C'est plus important encore que d'autres signes directs de discrimination (comme lorsque son prof pensait qu'elle n'avait pas pu faire ses exercices elle-même mais que lui, Ben était bien meilleur que sa petite soeur, Barbara) parce que c'est le plus invisible des habitus peut-être dans les silences et réticences et en même temps l'un des plus brutaux. Des hommes qui se prétendent féministes peuvent très bien participer de ce jeu où on présuppose implicitement qu'un avis pertinent doit venir avec une voix plus forte ou plus grave et où toute discussion doit être un match de cris pour trouver une ouverture dans le débit des plus loquaces (ceux qui ont étudié la cadence de Besancenot font remarquer qu'il est difficile de le couper dans ses pauses, ce qui doit être un avantage de l'entraînement dans les réunions trotskistes).
Because you (politely) demanded it !
The Return of
The Blogosphere's Sweetheart!!
Daphné-Gwendolyn
- Heu, Daph-Gwen ?
- Oui ?
- Pourquoi tes parents t'appellent-ils "A Fraises" ?
- Tu n'y es pas. Ils m'appellent "Aphérèse".
- ?
- Eh, bien, c'est simple, ils m'appelaient quand j'étais enfant "Néline" puis juste "Lineline", pour "Gwendolyn". C'était donc une aphérèse dédoublée (gémination ou écholalie), espèce de métaplasme avec un certain effet hypocoristique enfantin, alors que tu privilégies l'apocope Daph-Gwen. Mais ensuite comme je grandissais et que l'abréviation était implantée, mon père m'a appelée "Double Aphérèse", ce qui s'est simplifié ensuite en "Aphérèse".
- Ah, mais cela pose des problèmes théoriques. Ils t'appelaient par la figure par laquelle ils avaient simplifié ton nom mais cela aurait pu être récursif. Comment appellerait-on la figure qui consiste à utiliser le nom de la figure elle-même au lieu du mot figuré.
- Ca doit être une espèce de métonymie métalinguistique, le signe pour la chose.
- Non, cela marcherait à la rigueur s'ils t'avaient appelé "Nom propre", mais "Aphérèse" est la description de la figure reliant "Lineline" à "Daphné-Gwendolyn". Appelons cette figure par stipulation "Metatropisme". Puisque l'usage du mot "Aphérèse" pour te désigner était un "Métatropisme", qu'est-ce qui les aurait empêchés de t'appeler ensuite "Métatropisme" ?
- D'abord le simple fait que ce mot existe déjà et désignait par exemple une inversion sexuelle comme le masochisme, le transsexualisme, mais aussi certaines tératologies dans d'anciennes classifications. Il y aurait aussi un risque de réflexivité : quel serait le nom de la figure qui consiste en général à utiliser "F" comme nom de l'objet parce que "F" décrit une propriété d'un autre descripteur "F" antérieur. Comment distinguer alors les types de ce terme autologique ?
- Je ne pense pas que cela soit vicieux. Si tu t'appelais "Autométamétonyme" ou je ne sais quoi , on pourrait dire que le terme s'auto-subsume sans paradoxe. En revanche, je crains qu'un lacanien cancanier surinterpréterait le fait qu'un père choisisse un tel Nom qu'Aphérèse.
- A-ha. Et toi, je suppose que tu as une forme de Complexe de Morris Townsend ou Charles Grandet contre cette image patriarcale ?
- Là, c'est une antonomase, c'est ça ?
- Ta taxinomophilie m'exaspère.
- Et là, c''est une contradiction performative.
It reads like a tally of terrorist targets that a child might have written: Old MacDonald’s Petting Zoo, the Amish Country Popcorn factory, the Mule Day Parade, the Sweetwater Flea Market and an unspecified “Beach at End of a Street.”
lundi 17 juillet 2006
The Stockholm International Peace Research Institute's newly released Yearbook 2006, drawing from data maintained by Sweden's Uppsala University, reports the number of active major armed conflicts worldwide stood at 17 in 2005, the lowest point in a steep slide from a high of 31 in 1991.En plus de la fin de la Guerre froide (le sommet est en 91), ils citent comme facteurs principaux depuis les années 90 la croissance économique en Asie et les succès d'organisations comme l'ONU et l'Union africaine. Il ne faudrait pas que les massacres de masse au Soudan fassent oublier que globalement l'Union africaine a au moins réussi à baisser le nombre de conflits interétatiques.
The Uppsala experts added one conflict to their list in 2005: the resurgent war that pits the four-year-old Afghan government and its US-led allies against fighters of the ousted Taliban.
But they also subtracted three conflicts: those that ended in Rwanda, southern Sudan and Algeria, joining such other recent additions to the "peace" column as Liberia and Indonesia's Aceh province.The deadliest war of 2005 was the complex conflict in Iraq, where estimates say a minimum of 50,000 people have been killed since the US-British invasion of 2003. The oldest conflict, dating to 1948, is the separatist struggle of the Karen people in Myanmar, or Burma.
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- Hummm, 1, 2, 3, je me calme.-
Et aussi parce que je n'ai aucune compétence (certes, cela ne m'arrêterait pas d'habitude) et même pas de méthode assurée pour arriver à une opinion un peu informée et pertinente. D'habitude, je me contenterais de ce qu'on appellerait pompeusement un "calcul des conséquences" mais il y a quand même un brouillard de la guerre sur les paramètres et les effets. Donc rien. Motus.
[Sur le méta-débat de l'utilité d'un débat, il y a notamment Kevin Drum qui donne (en réponse à Matthew Yglesias) 5 raisons pour ne pas en parler :
1) cela déclenche des réactions haineuses au lieu de discussions,
2) la situation générale depuis 60 ans (voire plus, il faut remonter aux années 20) paraît impossible à résoudre, en tout cas sans que des parties extérieures puissent aider de manière constructive dans cette génération (voir aussi Yglésias sur la propension à ne pas admettre le fait même du problème, notamment en les "personnalisant"),
3) Ces 60 ans ont apporté d'innombrables faits et contentieux, points de divergence possibles dans les analyses et attributions de responsabilité,
4) les prétendus experts sont partiaux et parfois assez extrêmes dans les deux sens,
5) Toute critique d'un des camps risque d'être suspecte d'arrières-pensées haineuses, d'absence de sens moral et d'irresponsabilité criminelle.
Cf. aussi Fontana Labs qui montre comment le modéré et raisonné Belgravia Dispatch se fait aussitôt accuser de faiblesse coupable par les plus idéologues et les plus hystériques (cf. aussi Poorman).
Il est vrai parfois que je comprends la méfiance sur la manière de traiter ces questions. Ainsi, sans vouloir donner de leçons de morale (non, non, vraiment, je ne serais pas bien placé) et sans tomber dans des accès de paranoïa, je trouve qu'un(e) des rédacteurs de Netlex n'a pas été très bien inspiré(e) dans ses rapprochements. Je suis certain qu'il est possible d'évoquer ce conflit du Proche-Orient sans faire ce genre d'analogies gratuites. Penserait-on à faire ces comparaisons si c'étaient, je ne sais pas, des Indonésiens bombardant des Timorais ?]
Il n'y a aucun sujet de politique internationale (qui ne concerne pourtant que quelques millions de personnes) qui déclenche autant d'attitudes irrationnelles, de cris de haine, d'accusations de partialité, de prises de parti, de jugements condescendants des deux côtés. En soit, c'est déjà un fait remarquable (sans vouloir accuser pour autant une haine inconsciente dirigée contre l'un des camps en présence), le fait que toute la planète s'agite depuis 50 ans sur cette question territoriale alors que d'autres mouvements de population et des irrédentismes passent plus inaperçus. On sait que cette cause locale a été instrumentalisée par de nombreux Etats en raison d'une solidarité imaginaire d'une Nation dispersée sur plusieurs Etats.
L'autre stratégie, surtout depuis 40 ans, a été d'y voir le symbole et le culminant de tout le colonialisme et impérialisme occidental (cela se voit toujours dans le Préambule de la Charte africaine des Droits de l'Homme de 1981, par exemple).
En même temps, il ne serait pas rationnel non plus - ou trop facile - d'éviter tout jugement, mais je crains que le mien ne soit assez mou et prévisible : un Etat a un intérêt normal à se défendre, et des victimes civiles sont parfois inévitables [c'est ainsi qu'on pouvait justifier les bombardements en Afghanistan en 2001-2002], mais même dans son propre intérêt, il ne paraît pas efficace ni juste de détruire les infrastructures de tout le pays en question pour viser seulement un groupe en prétextant que les autres groupes n'ont pas fait assez pour l'arrêter.
On n'a besoin de se fonder sur une quelconque tradition historique de la diplomatie française depuis 39 ans, ou bien d'un point de vue privilégié "d'amitié" avec l'un des peuples, comme certains éditorialistes, pour partager les doutes sur l'intérêt légitime d'un pays agressé à passer immédiatement aux représailles massives qui risquent de déborder la nécessaire défense de ses citoyens et basculer dans un conflit plus long. Israël gagne tous les conflits militaires, mais cela ne suffit pas à résoudre son problème avec ses voisins. Le gouvernement de coalition Kadema-Travailliste n'a aucun intérêt à donner l'image d'une hubris disproportionnée.
Oui, en gros, c'est la position consensuelle et sans efficacité en France, du Monde à Chirac, et c'est pourquoi il n'y a aucun intérêt à essayer de la défendre tant qu'il n'y a pas plus d'arguments en leur faveur ou surtout plus de conséquences pratiques. Je comprends l'ironie de Swissroll qui semble se lasser des "diplomatie-réflexes" de la France (mais qui cite favorablement ce blog qui parle pourtant aussi de réactions "disproportionnées", tout comme Chirac). Il est vrai que la France est mal placée pour parler de juste proportion quand on se souvient des réactions de notre armée en 2004 face aux violences en Côte d'Ivoire.
Je n'exclus pas la possibilité que montrer plus de "retenue" ou de prudence ici n'aurait fait que décrédibiliser la défense de Tsahal face au Hezbhollah et n'aurait eu pour effet qu'inciter à plus d'actions spectaculaires de ces derniers. Mais rien ne montre que cela ne soit pas déjà le cas, donc je ne vois pas trop la force de l'objection. De plus, l'Etat le plus puissant a les moyens de gagner militairement les combats tout en perdant le combat "asymétrique" avec des adversaires qui ont su évoluer ces dernières années (le surdoué et omniscient Billmon a insisté sur le contexte technologique d'évolution de la guerre et des progressions préoccupantes du Hezbollah).
Je suis donc tout à fait panurgien sur l'idée de défense plus proportionnée, dans l'intérêt même d'Israël d'ailleurs. En revanche, contrairement à des blogs modérés, je ne vois pas bien la force de l'analogie que fait Mallenby : "l'Inde n'a pas attaqué le Pakistant après les attentats sanglants de Bombay, donc Israël n'aurait pas dû attaquer la plaine de la Bekaa". Il faudrait de sérieux mutatis mutandis pour que ça marche. D'abord, le Pakistan a condamné l'attentat, et ensuite rien ne prouve que les Terroristes ne sont pas des citoyens indiens [EDIT: Zut, je me croyais original mais Ezra a déjà eu le même argument.]. Mallenby attaque aussi l'Europe parce qu'elle attend l'action américaine, ce qui semble curieux.
Mais de toute façon, les opinions européennes n'ont aucune importance dans ce débat. Le seul pays qui pourrait vraiment faire pression (sur Israël pour modérer les représailles et également sur le gouvernement libanais pour faire pression sur le Hezbollah) est les USA. Non seulement ils ne le feront pas (il y a eu une scène tragi-comique où le Premier ministre libanais Fouad Siniora a dit que Bush était prêt à faire des pressions sur Israël et où Snow le porte-parole de Bush a aussitôt nié l'interprétation de ses propos) mais il y a même le soupçon qu'ils n'en ont aucune envie. Il y a une théorie selon laquelle certains Américains incitent même au conflit, en croyant que cela affaiblirait l'Iran - ce qui paraît un jugement pour le moins "imaginatif", pour ne pas dire contre-productif au moment où on voit que c'est sans doute l'Iran qui peut profiter de ce conflit.
Mais je continue à croire qu'il reste un lambeau de rationalité dans cette Administration. Ils sont cupides, à court terme, incompétents et ont un sérieux vice de wishful thinking, mais ils ne sont quand même pas complètement malades. Après le Fiasco irakien ils ne comptent plus vraiment jouer au "Désordre Créateur" avec la Syrie et l'Iran, qui serait un morceau bien trop lourd pour eux, quand ils sont déjà embourbés inutilement en Irak et en train de se faire dépasser en Afghanistan où ils auraient dû se concentrer en un premier temps. Le problème en un sens est que l'Iran aussi doit faire la même estimation, ce qui gêne les tentatives d'intimidation ou de "dissuasion".
Quant à l'ONU, non seulement les Etats n'oseront pas encore une fois entrer dans cet engrenage mais il faut rappeler que l'ONU a toujours 2500 hommes de diverses nationalités dans la FINUL (opération commencée il y a 28 ans) et que cela n'a jamais emêché l'essor du Hezbollah - qui n'est pour l'instant limité que par les lois libanaises communautaires, y compris depuis Taëf, qui avantagent les Sunnites sur les Chiites (et les Chrétiens sur les Musulmans d'ailleurs, un des problèmes dans la "proportionnalité" communautariste telle qu'elle qu'elle n'est guère pratiquée qu'au Pays du Cèdre).
Ce Blog a centralisé des Blogs israéliens, libanais et palestiniens sur le front. Il y a peu de surprises - même si on trouve heureusement des individus prêts à prendre une difficile distance et distinguer la compassion pour les victimes civiles (dans leur camp et le camp opposé), et le débat politique. Comme dit Billmon, c'est un bon signe de la démocratie en Israël qu'ils arrivent encore, malgré des décennies de guerre contre presque tous ses voisins, à publier plus de critiques contre leur propre guerre que les Américains.
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Le Tchad, incontestablement, est déstabilisé d'abord par les réfugiés qui arrivent massivement du Soudan. Nous nous en occupons comme on peut. Mais aussi la République centrafricaine qui est aussi en voie d'être déstabilisée.
Chirac faisait allusion à la décision prise la veille, d'après la presse de Bangui, d'envoyer plus de troupes en RCA. En raison de nos habitudes monarchistes du "Domaine réservé", cela ne semble pas faire débat. La presse française n'a pas l'air de mentionner le sujet de la RCA, si j'en crois Google News (aucune mention à part la presse africaine francophone) .
La République centrafricaine (profile BBC) est plus vaste que la France métropolitaine et a environ 4 millions d'habitants.
Le pays - qui fut "l'Empire" de Bokassa - est actuellement dirigé par François Bozizé, qui a renversé son ancien allié, le Président Ange-Felix Patassé en mars 2003. Bozizé fut ensuite élu Président (65%) au deuxième tour en mai 2005 dans des élections pluralistes face à Martin Ziguélé, qui représentait Patassé (en exil et interdit par Bozizé).
Pendant ses années de guerre contre Patassé, Bozizé avait reçu le soutien du Tchad du Président Idriss Deby (gouvernement soutenu par la France) alors que Patassé était soutenu par la Libye.
Les violences de la rebellion ont repris dès juin 2005, notamment au nord. L'opposition centrafricaine semble très divisée et Patassé, en exil au Togo, a été abandonné par son ancien Parti, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) de Martin Ziguélé.
Bozizé accuse des rebelles tchadiens opposés au régime d'Idriss Deby et qui occuperaient le nord de la Centrafrique. Idriss Deby dénonce pour sa part une déstabilisation qui viendrait du Soudan et les rebelles tchadiens du Front uni pour le Changement (FUC, sic), alliés au centrafricain Abdoulaye Miskine (et sans doute également à Ange-Félix Patassé).
La situation a déjà déplacé des douzaines de milliers de Centrafricains, fuyant le nord du pays vers le Tchad ou vers le sud.
L'ONU a une mission en RCA depuis 2002, la FOMUC (Force multinationale en Centrafrique), qui devait originellement protéger la stabilité du régime de Patassé. Ce sont 380 hommes qui viennent du Tchad, du Gabon et du Congo. Depuis le coup d'Etat de Bozizé et son élection, la FOMUC doit sécuriser le territoire.
D'après le Ministère de la Défense, la France avait le 1er juillet 200 hommes en République centrafricaine dans l'opération Boali (du nom d'une ville au sud) avec la FOMUC. Elle a toujours 1100 hommes au Tchad dans l'opération Epervier [pour comparer, sur les 11 060 hommes en opérations extérieures, il y en a 4000 en Côte d'Ivoire, 2500 dans les Balkans et 1800 en Asie Centrale].
Depuis cette semaine d'après ces Dépêches ONU, un soutien logistique important et un nombre non spécifié de soldats ont été envoyés en RCA pour lutter contre les rebelles.
Headheeb fait part de ses inquiétudes :
Like the conflicts themselves, France's involvement will be hard to contain within the borders of a single country, and it's far from certain that the French government is prepared for all the potential consequences. Even if the French troops provide some temporary stability within the CAR, they're as likely to make the overall regional situation worse as better. A piecemeal approach to any of these conflicts isn't going to work; what's needed, as I've argued before, is an international peacekeeping and reconstruction program with a mandate that includes all three countries.
En un sens, c'est peut-être trop pessimiste.
Le régime de Bozizé semble à première vue encore solide - même si le fait qu'il ait limogé des officers n'est pas très bon signe. L'opposition est morcelée. Ziguélé n'a fait que 35% des voix au second tour. Patassé était devenu - si je ne suis pas victime de propagande française - vraiment impopulaire. Si on ne soutenait pas Bozizé, on nous ferait le reproche inverse de l'abandonner après avoir déjà laissé tomber Patassé.
Mais tout cela illustre que malgré nos paroles sur le Darfour, notre seule action concrète dans la région est toujours pour soutenir le régime tchadien - quelles que soient les dérives autoritaires d'Idriss Deby. L'ami de la France Idriss Deby, comme Hissène Habré (le Pinochet africain) avant lui, est considéré comme responsable de douzaines de milliers de disparitions et d'exécutions extra-judiciaires.
Mais si on suit les analyses d'Alex De Waal, il n'est peut-être pas si mal que la France ne tente pas plus d'agir au Darfour tant que l'Union africaine ne pourra pas renforcer sa Mission au Soudan.
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samedi 15 juillet 2006
On pourrait faire :
1 Argh, je crois que j'ai avalé un chat.
2 Et bien crache le.
3 Aaaah, j'étouffe, kof kof quelqu'un....
ou
1 Is it true what people say?
2 What do they say?
3 Being hit by a bald skull brings good luck....
Add. : Mmh, détestant le foot, je n'avais pas idée à quel point on atteint saturation sur ce sujet, pardon.
Le film muet amateur Call of Cthulhu me semble plus intéressant, même quand il fait le choix à la fin de la bande annonce de montrer le Grand Ancien qui dort sous les flots de l'Atlantique.
IMDB compte 61 films comme des adaptations de H.P. Lovecraft. Mais mon film favori avec le "Mythe" reste Cast A Deadly Spell, le téléfilm sans prétention de 1991 où le détective Harry Philip Lovecraft enquête sur le Necronomicon dans un Los Angeles parallèle où la magie est quotidienne.
vendredi 14 juillet 2006
Résumé de la retranscription :
QUESTION - alors, à qui la faute : Israël, le Hezbollah, la Syrie, l'Iran ?
LE PRESIDENT - Dans une affaire de cette nature, tout le monde est responsable, Israël, le Tibet, Esterhazy, le Capitaine Dreyfus.
QUESTION - Il n'y a pas un agresseur et un agressé ?
LE PRESIDENT - Oui, il y a effectivement un agresseur et un agressé mais tout dépend de la définition que l'on donne à ces termes. Mais on sait bien que le vrai coupable est Matterazi qui a agressé le crâne d'un de nos glorieux citoyen avec son ventre.
On a fait des propositions à l'Iran concernant la coopération nucléaire civile, à laquelle ils ont droit et que nous ne contestons pas puisque ce qui les intéresse dans le civil c'est le militaire.
QUESTION - Cette main tendue a été rejetée par l'Iran ?
LE PRESIDENT – Elle n'a pas été rejetée. Cette main tendue, que l'Iran serait bien inspirée de saisir parce que cette main a cinq doigts atomiques dans ta face, cette main tendue a fait l'objet d'un : "va en enfer, ou je te la coupe, ta main tendue". Autrement dit, les autorités iraniennes compétentes, nous ont dit : "Nous donnerons notre réponse à notre retour de la plage, si on n'a pas de coup de soleil". Nous restons dans l'incertitude.
QUESTION - Je voudrais vous parler d'un théâtre d'opérations dont l'Occident ne parle JAMAIS : cela se passe au Darfour. C'est en Afrique. Au sud de la Méditerranée. Là où il y a des lions et des zèbres.
LE PRESIDENT – Oui, merci, j'en ai entendu parler, vous pouvez arrêtez de faire le malin. Hé bien, je vais être net sur le Darfour. Le Darfour, qu'est-ce que c'est ? Le Darfour couvre une surface d'environ 510 000 km² et sa population est estimée à 6 millions d'habitants. Composé essentiellement d'un plateau aride, des monts Marrah (Djebel Marra), d'une chaîne volcanique culminant à 3 088 m, formant le centre de la région. Le nord est couvert d'un désert de sable, alors que le sud est couvert d'une savane. Les principales localités de la région sont Al Fachir et Genaïna.
QUESTION - Vous n'allez pas nous réciter la fiche Wikipedia. Et on ne pourrait pas y envoyer les forces de l'ONU maintenant ?
LE PRESIDENT - Oui, il y a effectivement un agresseur et un agressé mais tout dépend de la définition que l'on donne à ces termes.
QUESTION - Réponse utile. Alors, un mot sur les sujets d'actualité qui nous ramène au nord-ouest du Darfour, celui des familles sans-papiers dont les enfants sont scolarisés. Il y a des pétitions, des manifestations qui vous sont adressées et qui vous demandent de reprendre en main le dossier.
LE PRESIDENT - Il faudrait prendre les choses à l'origine sur l'immigration, si vous le permettez.
QUESTION - Là, il y a un problème immédiat avec une échéance;
LE PRESIDENT - Oui, j'entends bien. Mais on ne peut pas régler un problème totalement en dehors de son contexte. Et ce contexte, quel est-il ? Hé, bien, l'origine, c'est la Révolution du néolithique et l'apparition des premiers habitats sédentaires. C'est dingue, quand on y pense.
QUESTION - Mais sans remonter si haut.
LE PRESIDENT - Oui, vous avez raison, il faudrait remonter en fait à l'orogénèse pour comprendre les flux et les passages. Bon, on n'a pas encore fait le nécessaire pour que les délais d'examen d'asile soient réduits. 18 mois, c'est beaucoup trop, même quinze mois, c'est beaucoup trop. Nous ferons tout en 24 heures chrono si je suis réélu pour mon troisième mandat.
QUESTION – Et pourquoi, ne pas l'avoir fait alors ?
LE PRESIDENT – Je n'ai pas la réponse··· L'univers est un mystère vertigineux.
QUESTION – ··· Vous n'avez pas d'autorité sur votre administration, c'est ça, hein ?
LE PRESIDENT – ··· Je le leur dis, mais y font rien que pas m'écouter. Le problème est que je crains d'être entouré d'incapables et de conservateurs.
QUESTION – ··· Dans cette affaire de la régularisation des enfants scolarisés, vous vous dites : "le ministre le l'Intérieur agit par humanité, ou il a ouvert une boîte de Pandore ?"
LE PRESIDENT – ··· Non, je ne dirais pas qu'il aurait "ouvert une boîte de Pandore". Je dirais plutôt qu'il nous a bien mis dans la merde et qu'il se débrouille maintenant, le teigneux.
QUESTION – D'une manière générale, est-ce que le ministre de l'Intérieur, dont on vient de parler, a les qualités d'un homme d'Etat ?
LE PRESIDENT – Je ne vois pas ce qui vous permettrait de ne pas dire que je ne peux pas ne pas le penser !
QUESTION – ··· HEY, PEPE? TU VAS QUAND MEME PAS TE REPRESENTER !
LE PRESIDENT – Bien sûr que j'aime le gateau sans thé.
QUESTION – ··· Mais l'UMP te brûle en effigie, papy.
LE PRESIDENT – L'UMP, je la laisserai dans l'état où je l'ai trouvée avant mon arrivée. Ils pourront nommer Chaban-Delmas ou Pierre Messmer, s'ils veulent. On a le temps, on est le 14 juillet, je crois. Pourquoi cette date me dit-elle quelque chose ? Pourquoi suis-je en pyjama ?
QUESTION - Est-ce que vous pensez que l'amnistie donnée à Guy Drut était vraiment utile ?
LE PRESIDENT – Non, non, il y a l'intérêt de la France. Il est essentiel pour le pays qu'un sportif corrompu de plus puisse trahir ses engagements dans des comités à la noix où il n'est censé représenter que l'esprit sportif et non son pays. Il n'y a que l'organisation d'Intervilles, des Jeux sans frontières et des Jeux de Vingt Heures qui puissent nous sortir de la morosité.
QUESTION - On se demande pourquoi elle est morose avec de telles perspectives.
LE PRESIDENT – La France est un pays qui a la protection sociale la plus élaborée de tous les pays du Monde. Vous pouvez me citer un pays qui a une protection sociale aussi élaborée que la nôtre ?
QUESTION - Ben, la Suède.
LE PRESIDENT – Bon, à part la Suède.
QUESTION - Le Danemark.
LE PRESIDENT – OK, ok, à part toute la Scandinavie. Vous êtes agaçant à la fin.
QUESTION - Heu... La Belgique.
LE PRESIDENT – Nous avons le meilleur système du monde à part tous les pays scandinaves et le Bénélux, MONSIEUR.
QUESTION - Parlons de la dette. Vous aviez promis en 2002 de réduire les impôts de 33%. Vous vous regardez dans la glace ?
LE PRESIDENT - Vous avez raison de le dire, j'avais dit on fera 30%. On en a fait 30% sur la classe sociale des vendeurs de tête de veau de Corrèze, ce qui, si je retiens deux, représente -1789% sur les décilles négatifs de dilithium. Voilà.
QUESTION - But will you implement a reform of stock options?
LE PRESIDENT - Ce sont les options sur titre, en réalité, le titre exact, parlons français.
QUESTION - Est-ce que vous pensez que, comme François FILLON (des Wampas) l'a dit, vous devriez aller en prison ?
LE PRESIDENT - Je ne veux pas m'interroger sur le sexe des anges, même si je doute vraiment que Saint Jean soit Marie-Madeleine comme le croit Dan Brown. Il y a la justice sur laquelle dont nous devons faire une réforme pour renforcer la responsabilités des magistrats. Ce seront donc les juges qui iront en prison.
QUESTION - On a le sentiment que vos relations se sont améliorées avec SARKOZY ?
LE PRESIDENT - Je vais vous dire une chose, ne croyez pas tout ce que tel ou tel de vos collègues peuvent écrire, ou dire, sur mes relations avec les uns ou les autres. Mes relations avec Petite Crotte sont très bonnes et ne posent aucun problème.
QUESTION – Cela vous est arrivé d'avoir de temps en temps envie de donner des coups de boule ?
LE PRESIDENT - T'as traité ma soeur ? D'abord, on traite pas la famille, je vais le dire à la maîtresse.
samedi 1 juillet 2006
EDIT : Finalement, à la suite des plaintes des commentateurs qui ne pouvaient supporter que ma photo soit comparée à Gérard Philippe et Cary Grant, j'ai retiré l'exemple.