Phersu

Calendrier

« février 2007
lunmarmerjeuvensamdim
1234
567891011
12131415161718
19202122232425
262728

Syndication

mardi 13 février 2007

Candidats démocrates

Une analogie entre Hillary et Ségolène est que les médias ne lui pardonnent rien, comme l'indique ici Garance Franke-Ruta avec quelques exemples de la campagne de dénigrement systématique, y compris à gauche.

Hillary C. estpeut-être meilleure oratrice que Mme Royal (même si elle aussi a eu une gaffe autour d'Israel avec Mme Arafat) mais elle a un handicap bien plus aigu : elle réussit à dresser les opposés. Royal agace les plus libertaires par des positions parfois moralisantes mais qui ont eu une certaine cohérence (malgré une évolution récente). Rodham-Clinton a une mystérieuse image de crypto-gauchiste à droite à cause du plan de santé de 1992 (mais surtout parce qu'elle passe pour féministe, ce qui semble encore effrayer un pays qui n'a jamais réussi à passer l'E.R.A) et en même temps une image d'arriviste conservatrice à gauche à cause de ses prises de positions des années 2002-2004 où elle s'alignait presque avec un DINO comme Lieberman.

Kerry a dit qu'il ne se représenterait pas et on ne croit pas tellement à un retour d'Al Gore malgré son film, Obama a beau être éloquent et charismatique, il est sans doute trop tôt et même les éloges dont il fait l'objet sonnent plus comme de l'étonnement que comme un vrai soutien réaliste.

Il reste un autre chouchou de la blogosphère, John Edwards (ex-Sénateur de Caroline du Nord, ex-candidat en 2004), mais toute cette affaire récente autour de sa blogmestre montre soit peu de prudence (quel que soit le goût qu'on puisse avoir soi-même pour les prises de position de ce blog), soit peu de résistance par la suite.

Il y a aussi le Général en retraite Wesley Clark parmi les anciens des primaires de 2004.

Bill Richardson, gouverneur du Nouveau Mexique (5 Grands Electeurs) aurait l'intérêt d'être (en partie) hispanique.

Joe Biden (Sénateur du Delaware depuis près de 35 ans) ne semble pas pris au sérieux malgré son expérience et sa connaissance de dossiers internationaux (il avait dû se retirer en 1988 des primaires après avoir été accusé de plagier un discours du travailliste britannique Neil Kinnock). Tom Vilsack, gouverneur de l'Iowa, a un nom trop bizarre à mon goût. Et ce n'est pas la peine de mentionner le plus à gauche Dennis Kucinich (Ohio), qui a à peu près autant de chance que Besancenot en France.

samedi 6 janvier 2007

Real Individuals

Bush a utilisé une de ses célèbres déclarations de signature pour ajouter un droit de lire le courrier des citoyens, même sans mandat.

The President asserted his new authority when he signed a postal reform bill into law on Dec. 20. Bush then issued a "signing statement" that declared his right to open people's mail under emergency conditions.

That claim is contrary to existing law and contradicted the bill he had just signed, say experts who have reviewed it.

Bush's move came during the winter congressional recess and a year after his secret domestic electronic eavesdropping program was first revealed.

Même ce brave Archie - pourtant peu politisé - commence à tourner à la Sinclair Lewis, mais le nerd Dilton le rassure.

Image via Postmodernbarney (image via)

Ouf.

The disease of ignorance, of morbid minds

Vous vous souvenez de Keith Ellison, le premier représentant musulman (décidément, comme le rappelle encore le récent Prairie Home Companion de Keilor et Altman, le Minnesota a des particularités régionales par rapport au reste de l'Union) ?

Il avait décidé de prêter serment en portant un Coran et avait choisi un exemplaire ayant appartenu à Thomas Jefferson. Le choix symbolique d'un Père fondateur pourrait être intéressant mais néglige certes que le déiste matérialiste Jefferson devait avoir aussi peu de respect pour le Coran que pour la Bible.

Le geste continue de choquer les conservateurs avec des plaisanteries d'une rare qualité qui rappellent que ces héritiers spirituels de la Confédération sont de vrais amis de la liberté (via Tbogg) :

But let's look at even more of the picture, while not forgetting that Jefferson owned a slave or two, as well.
Is Ellison planing on swearing in on one of them, too?

a-h. Et... et... est-ce qu'Ellison va porter une perruque ? Et... et... est-ce qu'il va coucher avec son Coran et avoir des enfants illégitimes avec lui ?

mercredi 29 novembre 2006

Test

(Via) Ce présentateur radio tente d'être plus bête encore qu'un Rush Limbaugh.

Keith Ellison, D-Minn., the first Muslim elected to the United States Congress, has announced that he will not take his oath of office on the Bible, but on the bible of Islam, the Koran.

(...)

Insofar as a member of Congress taking an oath to serve America and uphold its values is concerned, America is interested in only one book, the Bible. If you are incapable of taking an oath on that book, don't serve in Congress.

Certes, certains arguments peuvent faire rire ("it is hard to imagine a scientologist being allowed to take his oath of office on a copy of "Dianetics" by L. Ron Hubbard") et pour éviter ce risque il vaudrait mieux interdire toute clause autorisant la Bible. Mais on ne peut qu'admirer l'ignorance crasse des conservateurs américains pour leur propre Constitution ("No Religious Test") et les vraies "intentions originelles" qu'ils prétendent préserver.

De plus, via Mahablog, quatre Présidents n'ont pas utilisé la Bible pendant leur investiture : Franklin Pierce (dans son cas, c'était par ultra-religiosité, il trouvait que le Serment était un blasphème), Rutherford Hayes, Theodore Roosevelt, et même récemment Lyndon Baines Johnson, qui utilisa un missel. Herbert Hoover n'en utilisa pas non plus (les Quakers n'ont pas le droit de jurer - mais cela ne gêna pas Nixon, qui était en théorie aussi un Quaker).

Et il n'affiche que son tranquille dogmatisme quand il affirme que même les non-Chrétiens acceptent tous le "théisme cérémoniel" sur les pouvoirs sacrés de la traduction King James.

Au fait, sur quoi jurent les fidèles du FSM ou de la Licorne Rose Invisible ?

Add. Ok, il est encore plus débile que je ne le pensais : il n'y a même pas de Bible pour les Représentants de toute façon...

vendredi 17 novembre 2006

"Icons"

Dans l'interview hystérique par l'immonde Glenn Beck du premier Représentant musulman américain, Keith Ellison, en dehors de son incroyable racisme, il affiche aussi son ignorance sur d'autres sujets :

You come from a district that is heavily immigrant with Somalians. And I think it's wonderful, honestly, I think it is really a good sign that you are a -- you could be an icon to show Europe, this is the way you integrate into a country. I think the Somalians coming out and voting is a very good thing.

La différence est que Keith Ellison n'est pas un immigré récent et qu'il n'est donc pas un modèle d'intégration de Musulmans immigrants. C'est un Américain noir dont la famille vit aux USA depuis peut-être deux siècles. Il est d'une famille catholique et s'est converti à l'Islam à 19 ans en 1982 (il semble aussi avoir eu des liens avec la secte para-musulmane Nation of Islam dans les années 90 mais a à présent officiellement coupé les ponts).

En revanche, il est vrai que cela montre à nouveau à quel point le Minnesota n'est pas le Sud. Il est élu de la 5e circonscription du Minnesota, circonscription urbaine qui compte Minnéapolis (près de 400 000 habitants, 65% de Blancs, 18% de Noirs, 7% d'Hispaniques, 6% d'Asiatiques).

Il est donc frappant qu'il ait pu être élu sans que le vote des minorités soit suffisant - le reste du comté d'Hennepin est d'ailleurs blanc à 80%.

Mais même si Ellison avait été un immigré récent musulman et "icône de l'intégration", il serait de toute manière possible de trouver des députés européens qui correspondraient à ce critère (même si je n'irais pas vérifier s'ils sont pratiquants de cette religion), bien plus qu'aux USA.

samedi 11 novembre 2006

L'autre Gates

Ah, vous avez compris, l'autre, celui qui ne vend pas des logiciels tout-pourris, celui qui aurait fait croire des tuyaux tout pourris. Rien à voir, donc. Mais Phersu est très fier de pouvoir l'interviewer en exclu mondiale et intergalactique.

Phersu (mâtin, quel blôoog) : "Alors, Robert, je peux vous appeler Robert ?
Robert Michael Gates : Oui.
Ph. : Bob ? Bobbie ?
Gates : OUI. Vous savez, si vous continuez, je révèle en tant qu'ancien chef de la CIA que vous êtes en fait Daniel Craig.
Ph. : Non, il me joue seulement au cinéma. Tsss... Vous avez le permis de tuer ? On dit que Bernadette Chirac connaît 128 façons de tuer à mains nues.
Gates : Vous savez, j'ai une guerre contre la TERREUR à mener et à repasser aux Démocrates, moi.
Ph : Ok, alors on va allez vite sur votre vie. Tiens, vous avez été en 66 dans la même université que Jon Stewart et vous avez fait votre Thèse en histoire soviétique comme Condi, ce qui vous donne cette expertise particulière sur le Moyen-Orient à tous les deux.
Gates : Hey, qui aurait pu le prévoir que l'autre scandale géologique avec les jockeys à chameau deviendrait important ?
Ph. : La CIA ? Contrairement à tous les Faucons-Poules Mouillées, vous avez fait votre service militaire pendant ces années de Vietnam et avez été recruté très tôt par la CIA. Vous remplacez Rummy, mon cher Monsieur Aspartame. Vous n'avez pas trop l'air d'aimer Rummy et Dick ou c'est juste un mème pour vous rendre sympatoche ?
Gates : Non.
Ph. : Ce sont des histoires d'inimités du temps de l'Administration Ford, c'est ça ? Vous les haïssiez de combien de manières différentes ? Oh, et quel groupe vous aimiez à l'époque ? C'est pour la musique du Flashback genre Cold Case, vous allez voir, vous allez avoir pleins de cheveux pour faire plus jeune dans la scène.
Gates : Bush père était directeur de la CIA très brièvement en 1976-1977, la dernière année de la Présidence Ford. Dick (né en 41) était Chef du personnel de la Maison blanche, le Leo McGarry en successeur de Donald (né en 32). Ce bâtard de Donald, sans vouloir insulter les enfants illégitimes, était Secrétaire à la Défense... A l'époque, j'étais un jeune fou de 43 ans au NSC. Et Rummy m'a emprunté mon stapler et ne me l'a jamais rendu, le SOB.
Ph. : Oui, il y a des choses qui ne se pardonnent pas. Vous ne m'avez pas répondu pour le groupe, on mettra Don't Fear The Reaper de Blue Oyster Cult en post-synchro. Ou alors du Abba ?
Gates : J'ai deux ans de moins que Dick mais je n'ai pas fait une carrière aussi météorique que Môssieur du Wyoming. Dick fut nommé Chef du personnel en 1974, il n'avait que 43 ans et Secrétaire à la Défense de Bush Père en 1989. Moi, j'ai été Directeur adjoint de la CIA sous Reagan (ce qui explique mes petits tracas avec l'affaire Iran-Contra où déjà notre politique était de soutenir les Mollahs iraniens pour affaiblir les Sandinistes).
Ph. Oui, mais à l'époque on ne savait pas encore que Daniel Ortega était un fanatique anti-avortement.
Gates : C'est vrai, il l'est ?
Ph. : Il faut lire le memo, c'est un aspect qui devrait réconcilier les Républicains et les macho-chavistes.
Gates : Bon, en tout cas à l'époque, ça a ralenti ma carrière, ce fric iranien pour certains des Contras, nos Contras, pas ceux du Commandant Zero, qu'on a tenté d'assassiner en 84. Je ne suis devenu Directeur de la CIA que sous Bush Père en 1991-1993.
Ph. : En 91-93 ? Wow, ça fait de vous le Chef des Services secrets à la fin de la Guerre froide.
Gates : OUI, c'est MOI !
Ph. : Les Services qui n'avaient pas prévu l'effondrement de l'Union soviétique ni la formation d'Al Qaeda.
Gates : Oui ! Et vous oubliez que ce n'est qu'après mon départ qu'on a trouvé la Taupe du KGB qui était active depuis des années. Je vais rendre crédibilité et compétence au Secrétariat à la Défense !
Ph : Ensuite, vous devenez Doyen de la George Bush School of Government.
Gates : Oui... et... ?
Ph. : Non, il n'y a même pas besoin d'ajouter de commentaires narquois. L'an dernier, Bush vous a proposé de devenir Czar de l'Intelligence. C'était à cause de la Thèse sur l'histoire russe ?
Gates : J'étais devenu Président d'Université, A & M, plus vieille université publique au Texas.
Ph. : D'où son acronyme qui agace les étudiants aujourd'hui, Collège Agricole et Mécanique. Vous avez alors refusé le poste de Tzar de tous les Services Secrets et c'est donc John "Death Squad" Negroponte qui a pris la place après son fiasco magistral en Irak.
Gates : Vous n'avez rien de positif à dire ?
Ph. : Mais au contraire. D'abord des témoins texans disent vous avoir entendu dire que Bush était le Pire Président. Ca prouve un bon sens rare chez un Républicain, même si on exagère en vous présentant tout le temps comme un modéré juste parce que vous n'êtes pas un Néo-Con et que vous êtes dans l'Iraq Study Group de Baker.
Gates : Rien d'autre ?
Ph. : Si, ma question la plus importante dans la Guerre contre la Terreur. Qu'allez-vous faire contre l'Ecran Bleu de la Mort , Monsieur Gates ?

jeudi 2 novembre 2006

Pronostics

Ici : Primaires socialistes

Le Canard enchaîné d'hier évoque en passant un sondage sur les militants qui donne un résultat très différent de tout ce qu'on entend sur les sondages de sympathisants. Fabius serait violemment sous-évalué : on lui prête seulement 5 (!) à 9% dans certains sondages alors qu'il pourrait monter à 20%, voire 25% chez les militants, ce qui reste insuffisant si Royal passe dès le premier tour à 51% (ce qui serait le pire des cas en un sens pour la réunification du Parti). Les médias dinosaurosphériques (même non-parisiens) et blogosphériques semblent très favorables à DSK - y compris certains sociaux-traitres collaborant à ce Blog qu'on pendouillera avec les tripes du dernier rocardien - mais on peut douter que la dynamique ou le Domentum soit autre chose que de l'auto-"infection" sans fondement.

Il reste crédible (si tous ces sondages ont le moindre sérieux) que Royal gagne dès le premier tour car son processus de chabanisation ne semble pas encore très profond malgré une hostilité assez visible des journalistes dont elle ne peut plus user face aux militants encartés. S'il y a un deuxième tour, un DSK soutenu par Fabius serait quelque chose d'assez intéressant à regarder. Si Fabius éliminait DSK, comme dans un des chiffres annoncés par les Fabiusiens, Royal ne pourrait sans doute que l'emporter, même si certains Jospinistes se tournent plutôt vers l'ancien Premier ministre.

Là-bas : Elections générales états-uniennes

Ah, le doux temps de novembre 2004, quand j'espérais encore que le mandat du Président minoritaire dans le suffrage populaire fût une simple anomalie. Cela dit, je ne m'étais pas tant trompé en usant de la science pipotique, annonçant une victoire de Bush, 278 Grands électeurs à 260 (ça a été finalement 286 contre 252).

A l'époque, je me souviens que je rafraichissais plusieurs fois par jour Electoral Vote, que j'avais même affiché dans le coin du blog.

Electoral Vote était trop optimiste dans sa synthèse des sondages, mais il est toujours là, donnant [du moins aujourd'hui 2/11] pour mardi prochain un Sénat à 50 Démocrates [on négligera les cas du Démocrate rebelle du Connecticut et du Vermont où le candidat "socialiste" n'est pas officiellement Démocrate mais vote en fait avec eux], 49 Républicains et un Etat trop indécis, le Missouri - ce qui rend le duel actuel entre le sortant Jim Talent et Claire McCaskill et la publicité avec Michael J. Fox encore plus décisifs.

Click for www.electoral-vote.com

Il y a 7 sièges républicains du Sénat qui sont très ouverts : le Missouri, le Montana, l'Ohio, la Pennsylvanie, le Rhode Island, le Tennessee et la Virginie. Electoral vote donne une forte victoire démocrate en Ohio, Pennsylvanie, Rhode Island, courte victoire démocrate au Montana et en Virginie (ainsi qu'au New Jersey) et une victoire républicaine dans le Tennessee (Ford ne sera donc pas le premier Sénateur noir du sud depuis la Reconstruction), soit donc au moins 5 sièges, voire 6 s'ils ont le Missouri.

Crystal Ball 2006 dit que cela pourrait être la première fois à une élection de mi-mandat que le raz-de-marée serait total, sans aucun gain dans l'autre camp. Ils prévoient que les Démocrates doivent gagner à coup sûr 4 sièges au Sénat : Pennsylvania, Ohio, Montana et Rhode Island, et peut-être un parmi Missouri, Virginie et Tennessee. Or il leur faudrait au moins 6 victoires, donc au moins deux parmi les trois hésitants. Le scénario plausible dans le pire des cas reste qu'ils n'aient aucun de ces trois. Cela donnerait donc un Sénat décevant à 51 Républicains et 49 Démocrates.

Ruy Teixeira (dont on se souvient de l'optimisme excessif sur son Essor de la Mule) énumère quelques sondages sur la Chambre des Représentants

Les Démocrates ont actuellement environ 203 sièges sur 435 (en fait 201 sièges officiels, + un indépendant et un siège vacant qui doit être démocrate à coup sûr dans le New Jersey).

Majority Watch annonce +38 gains de Représentants démocrates, ce qui leur donnerait une solide majorité, 241 contre 194 (+38, de même chez Electoral Vote).

Pollster donne une fourchette assez large aux Démocrates entre 221 minimal (+18 sièges, ils auraient quand même la majorité) et 247 sièges (+44), soit une moyenne de 234 sièges (+31).

mardi 24 octobre 2006

Hémi-Mandat

D'abord un message d'information :

J'ai entendu dire qu'un fraudeur se faisait passer pour l'auteur de ce spicilège pendant des réunions de bloggers. N'en croyez rien, je ne vais jamais à de telles conventicules.

Bon à part cela, pendant le dernier Paris Carnet, on l'avait présenté comme le genre de copie-colleur assez soporifique pour imaginer le moindre intérêt aux élections de mi-mandat américaines.

La version courte (et, reconnaissons-le un peu fantasmatique) est qu'au cas où les Démocrates arrivaient à passer de leur score actuel de leur 45 sièges [ok, 44+1 indépendant] à 51 sièges, ils accélèreraient le désastre de la fin de la Présidence en Canard boîteux et ils pourraient même ouvrir la voie à des Commissions d'Enquête (oooo), des mises en accusation (ohhhhh) et, qui sait, une menace de procédure de Destitution (rhaaaaaaaaaaaaa), oh you know, that warm sensation, that tingling feeling of relief when it's over.
Excusez-moi, je me laisse emporter.

Donc oui, je le maintiens, c'est TRES excitant, même si avec les machines à voter, il ne faut pas se faire trop d'illusions :

Votes in about half of the 45 most competitive Congressional races, including contests in Florida, Georgia and Indiana, will be cast on electronic machines that provide no independent means of verification.

La version loooooooooooongue à présent...

Read next

vendredi 22 septembre 2006

Le privé et la Carte scolaire

... mais à Long Island. Les Juifs orthodoxes, qui envoient leurs enfants surtout dans des écoles privées, ont la majorité dans le District scolaire de Lawrence (commune de Hempstead, comté de Nassau, Long Island, NY) ce qui leur permet de couper les fonds des écoles publiques (fréquentées plutôt par les Juifs non-orthodoxes).

mardi 12 septembre 2006

Olbermann

Il y a juste un détail que je ne comprends pas en lisant la rhétorique classique des imprécations de Keith Olbermann contre l'Administration Cheney. Depuis quand un journaliste qui fit sa carrière dans le commentaire sportif (certes alumnus de Cornell) peut-il aussi bien écrire ? La France a des minus demeurés comme Thierry Roland et toutes les autres ganaches microcéphales qu'on entend chez Saccomano, les Etats-Unis ont un érudit du baseball qui peut ne pas se sentir intimidé en se mesurant avec les morceaux de bravoure de Gettysburg...

vendredi 25 août 2006

California Rest in Peace Simultaneous Release

Je dois être vraiment lent, mais je ne comprends pas bien la force de ces arguments en faveur du nouveau système proposé pour les élections présidentielles en Californie.

California Senate Backs Plan to Give Electoral Votes to Popular Vote Winner

Sacramento - California would cast its 55 Electoral College votes for the winner of the national popular vote under a bill designed to change the way the president is elected and increase the state's influence in national elections.

The bill, approved Tuesday by the Senate, would help draw candidates to the nation's most populous state for intensive campaigning, said Sen. Debra Bowen, D-Redondo Beach, who carried the bill in the Senate.

Oui, il y a de nombreux arguments qu'on peut trouver contre le Collège Electoral (système qui n'existait que pour avantager les esclavagistes et aujourd'hui le Flyover Country). Et affaiblir le Collège implique que le vote populaire soit plus pris en compte. Mais le système proposé en Californie (et également au Colorado, Illinois, Louisiane et Missouri) continue d'être un système majoritaire "Le Gagnant Prend tous les votes" qui laisse décider le reste du pays. Cela augmente l'importance du suffrage direct (et donc en partie des Etats très peuplés) sans supprimer le Collège des Grands Electeurs, mais il n'est pas évident que cela donnerait nettement plus d'importance aux électeurs californiens, même si c'est l'Etat le plus peuplé.

Pourquoi la Californie compte-t-elle relativement peu en ce moment dans les campagnes présidentielles ? Seulement parce qu'elle vote assez solidement démocrate depuis 1992 (54,3% pour Kerry en 2004) . Bush comme Kerry préféraient investir sur les "champs de bataille". Si elle était aussi également divisée que le Wisconsin mais avec deux fois plus de Grands Electeurs que la Floride, les candidats y dilapideraient leurs fortunes au lieu de se concentrer sur l'Ohio.

Avec ce système par exemple, cela n'aurait rien changé en 2000, mais Bush aurait obtenu en 2004 les 55 votes de la Californie (si du moins on croit vraiment qu'il a obtenu les 50,7% qu'on lui attribue malgré les quelques tricheries en Floride et en Ohio). Cela aurait donné 341 Electeurs contre 197 (ceteris paribus, en supposant qu'un nombre suffisant des autres Etats n'aient pas adopté le même système, ce qui est en fait impossible).

Mais après tout, ce ne doit pas être un si mauvais procédé puisqu'il déplait aux Républicains. Ils se drapent dans la Constitution mais redoutent surtout à plus long terme une contamination qui affaiblit le rôle de quelques gros Swing States comme l'Ohio, la Floride et la Pennsylvanie et surtout des Etats peu peuplés, en majorité conservateurs (à part quelques-uns de Nouvelle-Angleterre comme Maine, Vermont).

En revanche, un système vraiment proportionnel aurait pour effet de diluer le rôle d'un Etat et c'est la raison pour laquelle aucun ne l'adopte. Le Colorado l'avait proposé en 2004 par référendum mais ce fut refusé à 66%. Aucun Etat ne va passer un tel "désarmement unilatéral" qui amoindrirait son propre rôle tant que les autres ne le suivent pas. Si le système avait été utilisé en Californie en 2000, Gore n'aurait eu que 29 Electeurs au lieu de 54 (Bush 23 et Nader 2), en 2004 Kerry aurait eu 31 Electeurs au lieu de 55 (Bush 24).

Il y a une solution mixte plus complexe, celle du Maine (4 Electeurs) et du Nebraska (5 Electeurs). Chaque Etat a un nombre de Grands Electeurs égal à ses Sénateurs (2) + le nombre de Circonscriptions de Représentants. Les Electeurs sont comptés à la majoritaire dans chaque circonscription mais les deux restants sont accordés au gagnant du vote sur tout l'Etat. En pratique, cela ne donne aucune différence dans ces petits Etats à 4-5 Grands électeurs, mais dans des Etats plus peuplés cela augmenterait l'importance des circonscriptions.

Comme le fait souvent remarquer The Economist, cela augmente encore le rôle du charcutage électoral, déjà décisif aux USA. Et de toute manière cela n'empêcherait pas un candidat minoritaire en voix d'avoir la majorité des circonscriptions.

Mais tout cet "Agreement Among the States to Elect the President by National Popular Vote" n'a encore qu'un intérêt théorique.

Même si les citoyens considéraient en majorité que ces révisions du Collège doivent être appliquées, il faudrait d'abord qu'assez d'Etats représentant la majorité des Etats des Grands Electeurs (au moins 270) la fassent passer, ce qui n'arrivera probablement pas - sauf si on a une nouvelle anomalie qui crée un accord "bipartisan" contre le Collège [édité, cf. commentaires].

Il est vrai qu'il faut bien commencer quelque part et que cet accord entre Etats qui contourne la difficulté du Collège électoral a l'intérêt de faire passer de l'improbable au peu probable la révision.

Les conservateurs pourront toujours faire remarquer que les autres systèmes électoraux n'évitent pas non plus des résultats idiots.

Le Royaume-Uni a eu le cas des élections de 1951 où les Tories ont gagné ces majoritaires à un seul tour, alors que les Travaillistes les avaient battus de 1,3 million de voix.

Et nous serions mal placés pour défendre notre majoritaire à deux tours, avec un Président royalement élu et qui aurait pourtant très bien pu perdre au second tour si le bipartisme fonctionnait. Rien n'empêcherait par exemple dans nos présidentielles relativement dispersées qu'une très forte majorité vote pour une foule de petits candidats "centristes" et que le second tour se déroule quand même entre Marine Le Pen et Arlette Laguiller (ou plutôt une de ses successeurs "démocratiquement désignées" par Hardy comme Isabelle Bonnet, Farida Megdoud ou Valérie Hamon). Même le système préférentiel comme celui de l'Australie ne peut éviter tous les paradoxes (et sans doute la tendance au Bipartisme a un certain avantage rationnel pour minimiser ces problèmes).

vendredi 4 août 2006

Grands frères

On se souvient que la Cour suprême avait agi de manière irresponsable (dans Hamdan v. Rumsfeld) en tolérant que les prisonniers arrêtés pendant la Guerre Perpétuelle contre la Terreur aient droit à un avocat. Comme s'ils n'y en avait pas déjà trop et comme si on avait besoin de justice en temps de guerre. Heureusement, comme prévu, la Maison blanche va y remédier par un décret et en profiter pour étendre à plus de cas ces suspensions du droit commun.

Il est vrai que tous les problèmes actuels viennent du maintien de l'Etat de droit et il est rassurant que le gouvernement vienne protéger ses citoyens de cette tyrannie de la procédure légale.

Ok, you can panic now, if you want.

White House Proposal Would Expand Authority of Military Courts :

A draft Bush administration plan for special military courts seeks to expand the reach and authority of such "commissions" to include trials, for the first time, of people who are not members of al-Qaeda or the Taliban and are not directly involved in acts of international terrorism, according to officials familiar with the proposal.

The plan, which would replace a military trial system ruled illegal by the Supreme Court in June, would also allow the secretary of defense to add crimes at will to those under the military court's jurisdiction. The two provisions would be likely to put more individuals than previously expected before military juries, officials and independent experts said.

(...)

John Yoo, a former Justice Department lawyer who helped draft the earlier plan, said Bush administration officials essentially "took DOD regulations" for the trials "and turned them into a statute for Congress to pass." He said the drafters were obviously "trying to return the law to where it was before Hamdan " by writing language into the draft that challenges key aspects of the court's decision.

It gives the secretary the unilateral right to "specify other violations of the laws of war that may be tried by military commission." The secretary would be empowered to prescribe detailed procedures for carrying out the trials, including "modes of proof" and the use of hearsay evidence [including torture].
Les avocats militaires ne sont pas assez enthousiastes sur ce nouveau plan qui devrait leur faciliter le travail en le rendant impossible.

Il y a aussi toujours l'espoir que la loi Specter (parfois appelée Cheney-Specter) puisse autoriser les écoutes sans mandat des citoyens.

mercredi 26 juillet 2006

Licence d'enseigner et Limites

Kevin Barrett (il a son site), 47 ans, est un enseignant qui étudie l'Islam (auquel il s'est d'ailleurs converti après une thèse sur le folklore marocain) et il a atteint le terrible Niveau 6 des Théories Paranoïaques sur le 11 Septembre (inspiré du classement sur JFK).

Il a expliqué à ses étudiants (à Wisconsin, lieu connu pour un certain activisme) que les attentats auraient été organisés par le gouvernement américain et cela a déclenché une nouvelle polémique sur la Liberté Académique.

Read next

vendredi 21 juillet 2006

Out

Scott Horton avait montré comment l'administration Bush intimidait ses adversaires en les menaçant de révéler leur vie privée. Depuis quelque temps, la cible préférée de la blogosphère conservatrice (cela tourne à l'obsession) est l'avocat Glenn Greenwald. Son blog Unclaimed Territory est consacré essentiellement à dénoncer certaines actions illégales de l'Administration comme l'affaire Plame et les écoutes de citoyens sans mandat.

Je crois que l'obsession conservatrice ne vient pas seulement du fait que Greenwald soit devenu célèbre par son best-seller contre Bush, ou le fait qu'il ait même pu avoir des effets juridiques réels quand il rendit publique une contradiction dans la défense de l'Administration dans l'affaire des écoutes.

Non, ils ne harcèlent pas autant un Liberal comme Marshall par exemple. Il y a certes une haine énorme contre le succès de Markos Moulitsas et certains sont obsédés par un éditorialiste comme l'économiste Paul Krugman. Il est vrai que Greenwald écrit généralement bien mieux que la moyenne, et avec de longues diatribes enflammées et sans concession, qui laissent peut-être plus de traces que la plupart des autres litanies bushophobes.

Mais mon hypothèse est qu'ils lui en veulent particulièrement parce qu'il laissait entendre au début venir de rangs conservateurs, peut-être la frange la plus "constitutionnelle", quasi-libertaire, attachée à tous les drois civiques, à la fois au Premier amendement sur la liberté d'expression - il est connu pour avoir défendu les droits d'un néo-nazi - mais aussi au Second amendement (je ne crois pas être d'accord avec cette note d'ailleurs). Il exagérait peut-être un peu le scénario de l'ex-conservateur qui se rebelle - à la David Brock - et il est bien plus enclin qu'un "critique conservateur" comme Sullivan à faire cause commune avec les plus "Progressive" (Sullivan ne critique guère que la torture, les déficits et les lois sur le mariage).

Leur stratégie récente consistait à l'outer (cf. Tristram Shandy [en]). Greenwald a depuis répondu qu'il était déjà "hors du placard".

Mais le plus simple aurait été de rappeler à quel point l'outer était particulièrement hors de propos. On peut toujours débattre s'il y a des cas d'hypocrisie où cela deviendrait justifiable. En l'occurrence, Greenwald fait un Blog avant tout sur le droit à la vie privée. Il accuse surtout les Bushistes d'avoir dévoilé l'identité de Plame par esprit vindicatif. Croire discréditer ses préoccupations en révélant sa vie privée par pur ressentiment (même si en fait il n'y voit aucun inconvénient) est quand même le comble de l'idiotie. Le faire en l'accusant de McCarthyisme parce qu'il énumère les appels à la violence dans la blogosphère bushiste est une novlangue de bois digne de Minitrue.

A moins que les blogs pro-Bush ne veuillent créer un nouveau "grand récit imaginaire" où tous leurs adversaires sont soit des crypto-terroristes ennemis de la liberté soit un lobby de la Cabane de rondins (il est vrai que l'opposition partielle de Sullivan et le Chemin de Damas de Brock vont forger ce mythe.

Mais à présent, il ne leur reste plus comme accusation de substitution que de l'attaquer pour le péché mortel de "Faux Nez" (ici, avoir prétendu être une autre personne pour faire un plaidoyer pro domo).

Greenwald semble reconnaître que quelqu'un de proche de lui a en effet dû le défendre avec la même adresse IP. Mais encore une fois, tous leurs messages à ce sujet prouvent leur obsession à fouiller dans sa vie privée. John Lott était ridicule en écrivant des critiques favorables de ses livres sur Amazon, ce qui était trompeur et contraires aux règles du site (Lott dit désormais que c'était la faute de sa femme). Le cas d'un commentateur qui a changé deux fois de nom pour défendre quelqu'un dans de simples commentaires de Blog n'a pas le même degré de mensonge, mais rappelle encore une fois à quel point il n'y a plus de vie privée, encore moins pour ceux qui voudraient la préserver.

Monsieur Véto Avait Promis

George Bush découvre enfin les joies de Ne Pas Signer.

C'est un cas où il existe aussi un pouvoir dans l'abstention. Phnk disait que George W II était le premier Président à ne s'être jamais servi de son pouvoir de Véto depuis l'éphémère Président Garfield - ce vice ne lui avait pas profité, il fut tué par un dévot religieux après 6 mois de mandat en 1881. On comprend que le "re-né", qui lui aussi entend des voix, ne voulait pas que le même sort lui arrive.

Bush signe donc tout. On ne sait pas s'il lit mais il paraphe plus vite que son ombre. On pourrait croire que cette manie de Tout Signer serait simplement une conséquence logique de la majorité républicaine depuis 1994. Bush est le premier Président républicain depuis 50 ans qui n'est pas contraint de cohabiter avec un Congrès équilibré et à peu près sain d'esprit. Mais (et c'est là que c'est Sioux) quand il signe, Bush a renouvelé une méthode plus fine et retorse que le véto, le "Signing Statement".

Un véto est une confrontation directe avec le pouvoir législatif. Ce serait le législatif qui a le dernier mot mais seulement à condition d'avoir les 2/3 ("override"). La déclaration de signature du Président dans son usage actuel développe une "innovation" (anti-)constitutionnelle contre laquelle le législatif ne peut rien puisque le Président fait semblant de l'accepter. Il ne fait qu'ajouter de petits "Post Scriptum" au travail législatif. Le Président se méfie aussi de l'arbitraire du pouvoir judiciaire - du moins tant qu'il n'aura pas nommé la majorité des Juges - et il vaut mieux lui substituer une interprétation clef en main unifiée par l'exécutif.
Certes, les autres Présidents le faisaient déjà (notamment Reagan et Clinton, comme le dit Dahlia), mais pas au même degré que Bush qui avait signé 130 addenda avec 750 modifications des lois en avril dernier d'après Charlie Savage (un des rares à s'intéresser au sujet dans la presse).

Bush explique par exemple, sous conseils de ses avocats, que les lois qu'il a le droit de circonvenir comprennent des règles contre la torture (aïe), des protections des personnes qui dénoncent des mauvais fonctionnements de l'industrie nucléaire (aï-euhhh) et des lois qui protègent la recherche publique contre une "intervention politique" (tiens, on se demande pourquoi).

Et c'est donc normal que cette première "NON-signature" soit justement pour bloquer une loi permettant d'utiliser des fonds fédéraux pour la recherche sur les cellules-souches. C'est cohérent, cette loi, soutenue par de nombreux Républicains comme Arlen Specter ou Orrin Hatch (19 Sénateurs Républicains ont voté pour et un seul Démocrate a voté contre) visait à retirer les limites que Bush avait mises en place en 2001. Un sondage donne 70% de soutien à la recherche sur les cellules-souche (peut-être pas au financement public, on peut toujours s'amuser avec les formulations de questions) et la loi était passée à 63 contre 37 au Sénat - ils ne pourront donc pas renverser à 4 voix près le Véto, qui après tout vient sans doute d'une voix étrange au dessus du Buisson enflammé.

Comme dit joliment Charles Pierce :

I don't have to respect the deeply held beliefs of anyone who condemns their fellow human beings to miserable suffering on the basis of anthropomorphized blastocysts in the service of an anthropomorphized god.

(même s'il n'est pas certain que ce financement public serait nécessaire ou même suffisant pour éviter ces souffrances de ceux qui seront éventuellement sauvés par ces recherches)

Theme original par Stephane Sulikowski modifie par Shinoli