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jeudi 28 septembre 2006

By the Numbers

  • Ewwww (Freakonomics) :
    Doctors self-reported their hand-washing rate at 73 percent, whereas when these same doctors were observed, their actual rate was a paltry 9 percent.
    Semmelweis could be turned into an energy source if he keeps turning in his grave.

  • Country of Teetotalism:
    We estimate the relationship between 10th grade binge drinking in 1990 and labor market outcomes in 2000 (...) we conjecture that binge drinking conveys unobserved social skills that are rewarded by employers.

mercredi 27 septembre 2006

A Scanner Darkly

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Je n'aime pas les films sur la paranoïa. D'ailleurs, je suis sûr qu'ILS essayent de nous rendre paranos avec toutes ces émissions - je les perçois dans mes plombages, mais CHHUUUT, je vais parler en italiques pour qu'ILS ne nous entendent pas, faites comme si nous ne nous connaissions pas, la la la la.

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mardi 26 septembre 2006

Préludes

[С днём рождения, Ю.]

Sergei Rachmaninov a 19 ans et sort à peine du Conservatoire de Moscou quand il compose son Prélude en Ut dièse mineur (Opus 3, No 2) dans Cinq Morceaux de Fantaisie, joué pour la première fois le 26 septembre 1892 à Moscou puis à Kharkov.

Voilà un enregistrement de 1919, joué par Rachmaninov lui-même (la vidéo suit la partition et la musique commence à 12'').

Emil Gilels [dont la petite soeur Elisaveta Gilels épousa le violoniste Leonid Kogan linké hier, leur fils Pavel Kogan dirige actuellement l'Orchestre symphonique de Moscou] a enregistré une version du Prélude en 1977.

Un autre Prélude encore plus célèbre, Opus 23 No 5 (1903), interprété par l'échevelé Evgueni Kissin.

lundi 25 septembre 2006

Haut(s) le(s) coeur(s)

  • Vous aurez peut-être deviné que je fais partie de la France frileuse et dogmatique (sans oublier bien-pensante, et alllons-y pendant qu'on y est, bo-bo - cet adjectif est devenu aussi vide et variable dans sa signification péjorative que "politiquement correct" à une certaine époque) qui n'est pas particulièrement enthousiasmée par M. Sarkozy, malgré tous mes efforts pour comprendre ces sondages durables pendant tout ce dernier quinquennat.
    Et pourtant, je m'étonne en lisant ces analyses par Eolas et Jules de trouver encore de nouvelles raisons de mésestimer et disqualifier ce personnage.

    Je lui en sais gré. Ses manipulations grossières peuvent rafraîchir des capacités au dégoût qui risquaient de s'ensommeiller dans un cynisme désabusé.

    On peut en effet légitimement différer d'opinions ou de doctrine sur la meilleure politique économique ou juridique à suivre mais il y a chez lui une sorte d'indifférence au souci le plus élémentaire de vérité ou même de vraisemblance dans le bobard qui laisse pantois (par exemple dans ses propos sur l'A.M.E. en juillet 2005).

    Le problème n'est pas que cela me semble faux mais qu'on se demande même s'il peut feindre d'y croire.

    Le problème de ces attaques récentes contre des juges n'est pas du tout la "séparation des pouvoirs" (comme le rappelle une personne intéressée, un ministre aurait le droit de parler de magistrats - et on n'a pas encore une crise aussi grave qu'aux USA avec la dérive de la nouvelle doctrine d'omnipotence exécutive, voir à ce sujet l'article drôle de Joan Didion sur Cheney).

    [Une des attaques que je ne comprends pas contre Sarkozy est ceux qui s'inquiètent que le chiffre de régularisés ait été prévisible. Quel que soit le critère de régularisation, on peut faire des projections sur un échantillon sans qu'un complot soit obligatoire. Le problème est donc à la rigueur dans les critères ou dans le nombre atteint mais pas dans le fait qu'il soit si près de la prédiction.]

    Le problème est plutôt l'instrumentalisation de ce dénigrement, cette capacité à dire n'importe quoi parce que les Français-savent-bien-que-j'ai-raison.

    Le problème n'est pas une idéologie identifiable mais plutôt son absence totale de tout principe, une démagogie qui ressemble parfois à un sophiste d'opérette ou un nihiliste. Il n'y a même plus de conflit possible entre "éthique de la conviction" et "éthique de la responsabilité" puisqu'il n'y a plus rien de tout cela. En cela, Sarkozy est un vrai héritier de Chirac ou simplement son exacerbation (de même que Ségolène Royal et Montebourg jouent sur des ambiguïtés qui font directement penser à Mitterrand). Mais quand Chirac semble presque cohérent en comparaison, on sait qu'on est parvenu à un point de non-retour dans le N'importe quoi.

    Et finalement, je ne comprends pas comment ce pays peut se contenter d'une telle médiocrité. D'un homme politique qui se préoccupe de ses plans photos avec des penseurs de la taille de Tom Cruise, Johnny Halliday ou Bush. Un homme qui reproche aux juges d'appliquer les lois telles qu'elles sont. Un homme qui fait avancer un accord avec le Sénégal uniquement pour qu'on ne voit pas trop une opposante au journal de 20h. Cela n'a rien de "facho". Ce n'est pas un danger pour la démocratie. C'est juste minable.

  • Voir aussi le Blog du Président du Tribunal Pour Enfants de Bobigny qui répond de manière posée à quelques provocations.

  • M. Chirac nous fâchait parfois stupidement avec la Pologne (quoi qu'on en pense par ailleurs) ou la Finlande, mais M. Sarkozy aurait récemment dit qu'il ne serrerait pas la main de Poutine. On attend de voir l'attitude du néo-con au pouvoir...

    Il a aussi dit en un pseudo-Off qu'il méprisait la culture japonaise. Il visait en fait plus Chirac ou un de ses fils cachés mais quand on y songe, c'est bien plus grave et répréhensible que tout ce qu'avait pu dire cette idiote d'Edith Cresson sur les sociétés holistes avec esprit de ruche (l'ambassade de France avait magistralement tenté de faire croire que c'était une allusion flatteuse à la Cigale et la Fourmi et cela aurait pu marcher comme les Japonais adorent Fabre).

  • Oli se demande sur des exemples si le Monde est devenu aussi sarkozyste qu'ils furent balladuriens en 1995.

  • Guillermo dit parfaitement à quel point l'Express a été écoeurant cette semaine.

    Il n'y a pas à être fier d'être français ni à cultiver une "culpabilité collective", il n'y a pas à toujours vouloir soigner notre Epoque de Ressentiment par une exaltation binaire (en bon généalogiste, Foucault avait ironisé sur cette culture de la "Fierté" comme thérapie des "identités"). Les mérites et fautes des parents devraient avoir perdu leur héritabilité.

    Il n'y a pas non plus à avoir trop honte de ressentir parfois une certaine honte qui n'est qu'une façon d'avoir des ambitions plus élevées pour son pays. L'estime, l'admiration et l'affection irraisonnée, voire l'amour qu'on peut ressentir pour des individus, un pays ou une culture n'interdisent nullement ces autres émotions mais aussi l'intelligence et l'exercice du jugement ou de la nuance.

  • Emmanuel Todd dit souvent que la carte ADN des Français est l'obsession pour l'égalité (même la droite joue d'ailleurs sur l'égalité contre les régimes spéciaux par exemple). La carte scolaire a été créée il y a 44 ans pour maximiser l'égalité entre établissements et contribuer à la mixité sociale. Elle a échoué ou ne joue plus ce rôle le plus souvent. Elle est souvent contournée, ce qui peut donc augmenter l'inégalité (sans parler de tous ces effets pervers comme la recherche de langues rares pour ne pas aller dans l'établissement où on est scolarisé). Mais on comprend mal pourquoi le fait de simplement la supprimer, comme le dit N.S. au nom de la Rupture, augmenterait magiquement la mixité sociale. [Royal a depuis précisé qu'elle ne voulait qu'ajouter trois voeux au lieu d'un seul établissement.]

    Schneiderman (je suppose que c'est lui, c'est non-signé) évoque des expériences un peu plus simples que le vrai "busing", une carte scolaire suisse fondée sur les transports collectifs.

    Thomas Piketty rappelle ses analyses habituelles : au lieu de supprimer simplement la carte scolaire ou les ZEP (ou actuellement les "EP1") parce qu'elles ont échoué, il faudrait plus réduire les effectifs en ZEP (mais cela impliquerait d'augmenter le nombre d'enseignants dans le primaire et secondaire). Ce thème de la panacée par le nombre d'élèves est un leitmotiv chez Piketty qui répond directement à Sarkozy, voir Econoclaste.

    A l'inverse, Piketty est pour plus de mise en concurrence dans le supérieur et dit que ce n'est pas le problème de l'école mais bien des universités. Mais Sarkozy et Royal ont tous les deux intérêt à ne parler que du primaire pour parler de thèmes plus consensuels et apparemment moins techniques, même si la vraie crise est ailleurs.

  • Compare and Contrast

    Дми́трий Шостако́вич родился 25 сентября ( = 12 сентября) 1906 г.

    Леонид Коган

    Давид Ойстрах

    dimanche 24 septembre 2006

    Un étranger vous offre des fleurs

    Le fond de l'air est frais.

    et en bonus

    Ok, Babette's Feast est mon film favori aussi, mais pourquoi est-ce que j'y projette Tantale, Thyeste et Titus Andronicus ?

    vendredi 22 septembre 2006

    Faire du chiffre

    On fait un mauvais procès à M. Sarkozy lorsqu'il révèle une nouvelle fois au pays réel que les difficultés à maquiller les chiffres de l'insécurité en un département sont causées par le laxisme socialo-communiste de magistrats

    De même, la hausse sans précédent de la dette publique (de 41% à 51% du PIB en deux ans) quand il était ministre du Budget avait vraiment été causée par le villepino-trotskisme des calculatrices de la Cour des Comptes.

    Add. : On a aussi tort de dire que Sarkozy imite Bush. Bush dénonce "l'activisme" des Juges qui veulent interpréter les lois, Sarkozy dénonce le "légalisme" des Juges qui veulent appliquer les ordonnances telles qu'elles sont.

    La Démocratie à Deux Ans

    Sur le site Rénover maintenant (le courant socialiste "Montebourgeois" issu de la scission du NPS, rallié à Zapatera - à qui je souhaite un bon anniversaire), leur "Chantier" (que je n'ose dire "de jeunesse") pour la petite enfance (via une maman) :

    Renforcer les capacités de scolarisation des enfants de 2 ans

    Il importe à cet effet d’ouvrir les écoles aux recherches et aux dispositions pédagogiques leur permettant d’être des lieux où chaque enfant pourra travailler avec tous et prendre sa place dans la collectivité, apprendre à s’exprimer et à se connaître soi-même en tant qu’individu parmi les autres, être associé à ses propres apprentissages, à la vie et à la gestion de l’école, en lien avec son environnement direct.

    Mais pourquoi attendre ce délai de 2 ans ?

    Et pourquoi refuser aux citoyens prématurés d'être associés à la co-gestion en coopérative démocratique de leur couveuse ?
    On peut débattre ensuite de savoir s'ils devront obligatoirement rejoindre un syndicat.

    Le privé et la Carte scolaire

    ... mais à Long Island. Les Juifs orthodoxes, qui envoient leurs enfants surtout dans des écoles privées, ont la majorité dans le District scolaire de Lawrence (commune de Hempstead, comté de Nassau, Long Island, NY) ce qui leur permet de couper les fonds des écoles publiques (fréquentées plutôt par les Juifs non-orthodoxes).

    La Dissuasion du Dingue au Débile

    Un des vieux arguments de la Théorie de la décision et de la dissuasion est qu'il peut y avoir un intérêt rationnel à ne pas être trop rationnel, et surtout à ne pas en avoir trop l'air, en calculant que l'adversaire craindra votre irrationnalité (je ne sais pas d'où ça vient, mais cela apparaît en tout cas dans le classique de T.C. Schelling, The Strategy of Conflict, 1960).

    Mais simultanément, le problème de la "connaissance commune" arrive au moment où vous craignez au contraire que votre adversaire soit si irrationnel que votre menace serait inefficace : c'est l'assymétrie dite doctrine du "Fort au Fou" après "du Fort au Faible" (l'expression est de l'ex-ambassadeur français à l'Otan François de Rose, en 1990, au moment où la dissuasion du monde bipolaire s'écroulait).

    L'une des difficultés du terrorisme est que la dissuasion ("terroriser le terroriste" comme disait un crétin corrompu) ne fonctionne plus puisque des assassins épris de martyre ne partagent pas certains principes de préservation de leurs intérêts (d'où aussi la frivolité de toute l'idée de représailles "préventives" qui fut aussi avancée comme l'une des justifications pour envahir l'Irak).

    L'Iran demeure une dictature sans doute relativement "rationnelle" malgré l'apparence assez fantasque d'Ahmadinejad et la théocratie (après tout, même le chef d'Etat le plus dérangé de la planète, Khadaffi, a pu plier parfois sous la dissuasion). Les médias américains ont récemment joué au contraire sur le thème d'une folie apocalyptique chiite - projetant ainsi habilement sur l'Iran le reflet des accusations habituelles contre les évangélistes autour de l'administration Cheney. Hélas, le regretté grand turcologue Bernard Lewis (la vieillesse est un naufrage) s'était associé cet été à toute cette rumeur sur le 22 Août comme "Doomsday Chiite". L'idée était d'insister sur le fait que l'adversaire est Fou et donc que la négociation ou la sanction économique ne pouvait fonctionner, pour justifier une éventuelle action militaire.

    Le problème est que toute personne rationnelle ne peut croire que les USA peuvent vraiment bombarder l'Iran. D'abord parce qu'ils sont déjà en train de perdre une guerre en Irak et risquent aussi d'en perdre une, au moins aussi importante même si elle est oubliée, en Afghanistan et qu'on les voit mal en commencer une autre, encore plus impossible dans un pays immense (trois fois la surface de la France, deux fois la population de l'Irak). Ensuite parce qu'ils n'y ont aucun intérêt puisque cela serait inutile (la chance d'arrêter le programme nucléaire iranien est nulle) et ne ferait que renforcer le régime à l'intérieur et à l'extérieur.

    La conclusion est donc que l'Administration Cheney a un intérêt à jouer à présent le rôle du Fou, en inversant la place avec les Mollahs - et il faut reconnaître que leur incompétence et leur hubris depuis 5 ans peuvent servir au moins à renforcer cette image d'imprévisibilité et conférer les avantages de la stupidité en tant qu'Idiot du Village diplomatique.

    Malgré toutes les fatwas de Khamenei condamnant toute arme nucléaire, l'Iran veut vraiment avoir la Bombe pour des questions de "prestige" (sans quoi elle aurait accepté le compromis russe qui proposait d'inspecter les installations civiles).

    Elle l'aura, sans doute dans un délai un peu plus éloigné de quelques années, ce qui n'est pas plus inquiétant que la Bombe pakistanaise et la Bombe indienne. Elle ne l'utilisera pas (elle ne va pas irradier Israel, la Troisième Ville sainte de l'Islam et devenir un paria aux yeux des Palestiniens et de tous les Musulmans).

    Il faut quand même la sanctionner à l'ONU puisqu'elle est signataire du Traité de Non-prolifération de 1968 (ratifié en 1970). Mais on voit mal l'intérêt d'une intervention militaire - on se pince quand on entend certains Néo-néo-cons dire qu'un simple bombardement aérien permettrait un soulèvement populaire contre le régime (!) : une des leçons du siècle dernier est que cela ne marche jamais - à part peut-être récemment l'effondrement du régime de Milosevic (mais l'opposition était déjà assez forte).

    Comme tout le monde - y compris les mollahs, j'imagine -, je n'arrive pas à croire que les USA puissent attaquer. Cependant, via Billmon, le Colonel en retraite Sam Gardiner, professeur de stratégie très critique à l'égard de l'Administration Cheney nous met en garde contre notre pusillanime raison étriquée :

    When I discuss the possibility of an American military strike on Iran with my European friends, they invariably point out that an armed confrontation does not make sense -- that it would be unlikely to yield any of the results that American policymakers do want, and that it would be highly likely to yield results that they do not.

    I tell them they cannot understand U.S. policy if they insist on passing options through that filter. The "making sense" filter was not applied over the past four years for Iraq, and it is unlikely to be applied in evaluating whether to attack Iran.

    Cela sonne un peu trop comme une variante d'argument Ab Chewbacca, mais en l'occurrence l'absurdité makes sense.

    Billmon commente ensuite que le régime iranien en est peut-être devenue conscient mais qu'ils estiment qu'ils ont finalement plus à gagner à cette attaque inutile.

    Quand Israel a attaqué le Liban pour punir le Hezbollah, certains membres de l'Administration Cheney espéraient que cela serait un modèle pour leur plans iraniens (selon Hersh, que j'espère parano).

    President Bush and Vice-President Dick Cheney were convinced, current and former intelligence and diplomatic officials told me, that a successful Israeli Air Force bombing campaign against Hezbollah’s heavily fortified underground-missile and command-and-control complexes in Lebanon could ease Israel’s security concerns and also serve as a prelude to a potential American preëmptive attack to destroy Iran’s nuclear installations, some of which are also buried deep underground.

    L'échec de la représaille israélienne (que le Hezbollah considère comme une quasi-victoire "morale") fournit la leçon inverse et peut maintenant donner envie à l'Iran de jouer aussi les victimes du "Fort", non pas un vrai "David" victorieux mais au moins le martyr triomphant devant un Goliath empêtré dans ses frappes à la Pyrrhus (il faut que j'arrête de lire Toto Friedman, mes comparaisons en style pseudojournalistique deviennent de plus en plus n'importe quoi...).

    Toto-bashing

    Que serait ce blog sans un tel exercice régulier, aussi facile que réconfortant ?

    L'article de Judt dénonçant le simplisme de liberals devenus les idiots utiles & "alliés reponsables" de Bush n'échappe pas parfois à un certain simplisme (notamment dans ses attaques contre Walzer, qui contrairement à la rumeur, n'a pas soutenu l'invasion de l'Irak, et également dans son équivalence trop rapide entre soutien à Israel et pro-bushisme, cf. Phoebe Maltz). Mais il lui sera en partie pardonné parce qu'en plus de tous les liberal hawks influents de TNR il n'oublie pas (malgré le caractère anecdotique du personnage) notre glorieux globaliste de Toto Friedman.

    In a similar vein, those centrist voices that bayed most insistently for blood in the prelude to the Iraq War – the New York Times columnist Thomas Friedman demanded that France be voted ‘Off the Island’ (i.e. out of the Security Council) for its presumption in opposing America’s drive to war – are today the most confident when asserting their monopoly of insight into world affairs.

    The same Friedman now sneers at ‘anti-war activists who haven’t thought a whit about the larger struggle we’re in’ (New York Times, 16 August). To be sure, Friedman’s Pulitzer-winning pieties are always road-tested for middlebrow political acceptability. But for just that reason they are a sure guide to the mood of the American intellectual mainstream. (...)The only people qualified to speak on this matter, it would seem, are those who got it wrong initially.

    Cf. aussi un Mystère qui doit travailler un peu tout le monde dans ce globe globalement globalisé : Why Does Thomas Friedman Still Have A Job?

    jeudi 21 septembre 2006

    Pan sur le bec

    Quandoque bonus dormitat Anas Vinctus. Le Canard #4482 écrit :

    [En Suède], la victoire du candidat de droite Fredrik Reinfeldt vient de mettre fin à près de soixante-dix ans de règne social-démocrate

    Je sais, personne d'autre n'a fait cette erreur et cela n'amuse personne, ni vous ni moi, mais il est temps de refaire notre jeu habituel, la liste des alternances !

    (oh, les vieux liens sont tous cassés à cause de ces nuls de l'ancien blog, la page sur la Suède et la Norvège était il y a un an, au 18 septembre 2005, mais elle était fautive pour 94-96, la Finlande est et le Portugal ) :

  • 1932-1976 Sociaux-démocrates
       Per Albin Hansson (1932-1946)
       Tage Erlander (1946-1969)
       Olof Palme (1969-1976)
  • 1976-1982 Droite (Centre et Parti populaire)
       Thorbjörn Fälldin (1976-78, 79-82)
       Ola Ullsten (1978-79)
  • 1982-1991 Sociaux-démocrates
       Olof Palme (1982-1986, assassiné)
       Ingvar Carlsson (1986-1991)
  • 1991-1994 Droite (Parti modéré)
       Carl Bildt
  • 1994-2006 Sociaux-Démocrates
       Ingvar Carlsson (1994-1996)
       Göran Persson (1996-2006)
  • 2006-2010? Droite (Parti modéré + Centre, Libéraux, Chrétiens-démocrates)
       Fredrik Reinfeldt
  • Soit sur 74 ans, 9 ans de droite et 63 ans de gauche (85%).

    Pas de commentaires

    La situation de la torture se serait dégradée en Irak depuis la fin du régime de Saddam Hussein, d'après les témoignages d'une mission aux droits de l'homme de l'ONU en Irak (qui reconnaît ne pas avoir pu enquêter en profondeur sur le terrain en raison de la guerre civile qui se déchaîne dès qu'on sort de la Zone verte).

    The UN report says detainees' bodies often show signs of beating using electrical cables, wounds in heads and genitals, broken legs and hands, electric and cigarette burns.

    Bodies found at the Baghdad mortuary "often bear signs of severe torture including acid-induced injuries and burns caused by chemical substances".

    Many bodies have missing skin, broken bones, back, hands and legs, missing eyes, missing teeth and wounds caused by power drills or nails, the UN report says.

    Victims come from prisons run by US-led multinational forces as well as by the ministries of interior and defence and private militias, the report said.

    The most brutal torture methods were employed by private militias, Mr Nowak told journalists.

    Même dans ma vision la plus pessimiste de la gestion de l'Irak je n'aurais jamais imaginé une seconde que les occupants pourraient faire pire que le régime baathiste et ses chambres de torture...

    Le Guardian mentionne 6600 morts civils en Irak en juillet-août en raison des escadrons de la mort et des attentats. L'Iraq Body Count (considéré comme relativement restreint dans sa méthodologie) arrive à une fourchette de 43 000-48 000 morts civils au total [ce qui ne prend pas en compte toute la surmortalité].

    Paleologus Is Banging Your Sister

    Il faut espérer qu'on ne le dira pas à un footballeur corse.

    Il y avait eu aussi une tentative de faire entrer la Raison dans ce débat interconfessionnel.

    mercredi 20 septembre 2006

    Noms d'écoles

    Via Phnk, cette nouvelle blague de rentrée du zélé député Christian Vanneste (lui-même ex-enseignant dans le privé) pour réglementer les noms d'écoles publiques.

    Le 4 novembre 2005, un ancien Ministre de l’Éducation nationale, inaugurait en grande pompe, une école (NdB: maternelle) dénommée à son nom, à Beuvry-la-Forêt, dans le Nord.

    L’heureux bénéficiaire de la dénomination étant encore élu, qui plus est dans la région de cette maternelle, il apparaît que cette dénomination donnée à une institution publique fondamentale qu’est l’école républicaine est inique au regard des règles de la démocratie, et surtout, de la nécessaire neutralité de notre école et de ses fonctionnaires à l’égard d’un élu toujours susceptible de se présenter à de nouvelles élections.

    Il s’avère qu’aux termes de la loi n° 86-972 du 19 août 1986 portant dispositions diverses relative aux collectivités locales, la dénomination, ou le changement de dénomination, est de la compétence de la collectivité de rattachement. Les Conseils municipaux décident de la dénomination des écoles maternelles et élémentaires.

    La circulaire du 28 janvier 1988 précise néanmoins qu’il est traditionnellement admis que les témoignages officiels de reconnaissance doivent être réservés aux personnalités qui se sont illustrées par des services exceptionnels rendus à la nation ou à l’humanité ou par leur contribution éminente au développement des sciences, des arts ou des lettres. Il est d’usage par ailleurs que les choix arrêtés en matière d’hommages publics ne concernent en principe que des personnalités décédées depuis au moins cinq ans.

    Toutefois, les services du ministère chargé de l’Éducation nationale n’exercent aucune compétence en la matière et n’ont aucun moyen de s’opposer à une décision qui a été légalement prise par l’autorité compétente.

    Cette proposition de loi a donc pour objet de donner au Ministre de l’Éducation nationale les moyens de s’opposer à de possibles dérives et d’appliquer effectivement la circulaire de janvier 1988.

    Heureusement que M. Vanneste est là pour nous protéger des lycées Jack Lang et de leur "fureur de lire", qui le feraient assurément passer dès le premier tour devant Ségolène Royal.

    Reste à savoir si le Ministre de l'Instruction publique aurait eu le courage de s'opposer à cet honneur conféré à un de ses festifs prédécesseurs ou si l'ambition qu'une commune fasse un jour de même pour lui (encore mieux que des Palmes académiques) l'aurait emporté sur ses réticences.

    Mais rien n'interdira M. Vanneste de subventionner un jour en partie (en raison des insuffisances de la Loi Falloux-Debré) les structures d'une école "Saint Pie X" de plus.

    Quant à la coutume dont il parle sur le décès des éponymes, je crains qu'elle soit assez peu respectée car j'ai vu souvent d'autres établissements inaugurés par la personne qui leur donnait leur nom. Il est vrai qu'à la place du sémillant Djack c'étaient Jacques-Yves Cousteau ou Henri Grouès, par exemple. Mais la prudence peut s'appliquer quand on ne sait pas comment la personne va finir ses dernières années : Cousteau a été vichyssois et on peut redouter que Grouès dérape à nouveau dans son soutien à Garaudy.

    Certains peuvent redouter que les noms de lycées - tout comme parfois les prénoms des élèves issus de séries américaines - prennent l'apparence d'un destin. La liste des établissements classés "EP1" (le niveau correspondant aux anciennes aides Zone d'Education Prioritaire et établissements sensibles) en 2006 de l'académie de Créteil est la suivante :

    77

     Henri Dunant Meaux
     Albert Camus Meaux
     Les Capucins Melun

    93

     Jean Moulin Aubervilliers
     Rosa Luxembourg Aubervilliers
     Pablo Néruda Aulnay
     Claude Debussy Aulnay
     République Bobigny
     Jean Zay Bondy
     Romain Rolland Clichy
     Robert Doisneau Clichy
     Louise Michel Clichy
     Jean Vilar La Courneuve
     Lenain de Tillemont Montreuil
     Jean Jaurès Pantin
     Iqbal Masih Saint Denis
     Fédérico Garcia Lorca Saint Denis
     Maurice Thorez Stains
     Lucie Aubrac Villetaneuse

    94

     Elsa Triolet Champigny
     Robert Desnos Orly

    On peut remarquer la forte présence des noms communistes de la Ceinture Rouge (Luxembourg, Neruda, Thorez), mais aussi une surreprésentation de noms du XXe siècle (à part l'historien janséniste Le Nain de Tillemont, les Capucins, République, Dunant, Debussy, Michel). Les noms sont parfois très récents comme Lucie Aubrac (qui a 94 ans mais que les élèves associent peut-être plus à Carole Bouquet qui jouait son rôle au cinéma) ou le jeune enfant Iqbal Massih (1983-1995 - le CES doit dater des années 2000 et respecte donc bien le critère vannestien des "5 ans après la mort").

    Parfois il y a des noms qu'on ne pourra jamais donner à un établissement pour des raisons très accidentelles qui ne sont même pas liées à la biographie du personnage. Il n'y aura jamais plus d'école Pailleron après l'incendie de 1973 détruisant un bahut du 19e arrondissement, associant ainsi le nom obscur de sa rue aux autres constructions bâclées des années 60 (les établissements "Pailleron"). Si vous voulez laisser en mémoire ne serait-ce qu'un banc à votre nom, il faut espérer qu'il sera ignifugé - et sans amiante.

    Méta-jeux

  • J'aime beaucoup les jeux de société comme le légendaire Mornington Crescent de la BBC, le mythique Calvinball ou le célèbre Kamoulox (voir aussi ce générateur de Tours de jeu).

    Quizzlesticks était un jeu du même type mais les "joueurs" n'étaient pas complices, ce qui explique leur perplexité devant certaines questions sur les règles.

    Voir aussi le jeu Numberwang (mais l'absence de règles est moins drôle que des règles absurdement complexes).

  • Une vidéo assez réussie sur les défauts des Geeks de D&D, Tom et ses Chums. [Pour les joueurs, je remarque que l'écran de GM de Charles avec les deux anges n'est pas pour D&D mais pour Thoan, le jeu dans l'univers de Philip Jose Farmer.]

    En parlant de vidéo sur D&D, le cruel Fear of Girls va avoir une suite.

  • Quelques WebComics sur les jeux de fantasy (via RPG.net) sont :
  • lundi 18 septembre 2006

    Dia Xiphous Pistis

    Le Monde avait une affiche racoleuse samedi chez certains marchands de journaux "la réponse de l'Islam à Benoît XVI", comme si l'Islam existait comme une organisation unitaire. L'autoflagellant Henri Tincq interroge Malek Chebel et on a droit à des informations qui sortent des clichés. :

    En sept siècles de présence musulmane en Andalousie, l'islam n'a pas été violent. Il a su accueillir l'Autre, n'a fait de pogroms ni contre les chrétiens ni contre les juifs, a pu prospérer au niveau intellectuel et économique.
    Ah, l'Andalousie, l'Atlantide rêvée qu'il faut invoquer à chaque débat, heureusement qu'on interroge des experts pour éviter des sentiers battus. Car il est bien connu que la Perse, Damas ou Bagdad n'avaient pas de vie intellectuelle et qu'il ne faut retenir que la partie proche de nous. Les Dhimmis étaient si bien traités en Espagne [du moins de 912 à 976]. En 1013, le Massacre de Cordoue (avec la destruction de ses bibliothèques) fut sans doute un accident. En 1066 (tiens, la même année que Hastings), le massacre des juifs de Grenade a dû être causé par des Normands égarés déguisés en Musulmans. Mais chacun sait que l'intolérance n'a commencé qu'avec la Reconquista, Jihad Inversé - même si les fameuses traductions dont on parle tout le temps furent faites à Tolède après la Reconquête [D'après certains historiens, le mythe de la tolérance andalouse a été créé par des historiens laïcs et juifs du XIXe siècle, comme Heinrich Graetz, qui voulaient un contre-modèle utopique à l'Europe de leur époque, cf. Mark Cohen, Under Crescent and Cross, Princeton, 1995]
    Faut-il rappeler que les grands penseurs chrétiens, comme Thomas d'Aquin, ou juifs, comme Maïmonide, et toute la pensée médiévale ont eu accès à la philosophie grecque - Aristote, mais aussi Hippocrate, Euclide, Ptolémée - grâce aux Arabes ? ?
    Oui, même si la transition se fit par des Chaldéens syriaques qui n'étaient ni musulmans ni peut-être d'une religion du Livre (sauf si on compte le zoroastrisme) mais probablement païens et astrolâtres. Chebel fait aussi bien de citer le cas de Maïmonide, excellent exemple de tolérance andalouse en effet, puisque en 1148 Maîmonide dut quitter Cordoue, après que les Almohades menacèrent de tuer tous ceux qui ne se convertiraient pas à leur foi. De même, le Commentateur Averroès, qui avaient servi le régime rigide almoravide, ne semble pas avoir été enthousiasmé par la tolérance des Almohades à la fin du XIIe siècle.

    [aujourd'hui l'intégriste Altikriti est choqué que les mosquées andalouses n'aient pas été respectées au XVe siècle et soient devenues des églises - alors qu'il est en effet si facile de construire des églises en pays de l'Oumma aujourd'hui encore]

    Certains naïfs pourraient être plus choqués par Benoît XVI quand il défend la Peine de mort au nom de l'Amour (dans son Catéchisme de 1992 qui fut ensuite révisé par l'encyclique Evangelium vitae de 1995, suite au scandale), quand il réhabilite un fasciste comme l'Abbé Laguérie ou bien quand il attaque la Théorie de l'évolution que lorsqu'il cite un texte de controverse byzantin du fin du XIVe siècle. Mais non, l'important est que le chef d'une religion ose dire qu'il croit que la sienne serait plus proche du Logos que celle des autres.

    Dans le dialogue en question, Entretiens avec un Musulman (Du Cerf, 1966), le "Mudarris" (le Lettré, en grec le "mouterizès") perse avec qui parle Manuel II utilise aussi des arguments "rationnels". Ce serait facile contre la Trinité, mais le Lettré dit notamment que l'Islam est la synthèse (ou Juste Milieu) de la Communauté concrète du Judaîsme et de l'Universel abstrait du Christianisme, en un Universel Concret, plus universalisable que la loi de Moïse mais plus applicable que celle de Jésus. C'est un argument très ingénieux (un peu comme les dialectiques "spirituelles" de Joachim de Flore) qui montre que le Basileus Manuel ne ridiculise pas son adversaire.

    En passant, il y a aussi des chapitres amusants au début où le Chrétien et le Musulman sont d'accord pour défendre certains mystères comme la Résurrection (et également l'angélologie) en disant tous les deux que cela dépasse le Logos, ce qui montre bien - contre Benoît - la complicité des deux superstitions pour voiler les Lumières naturelles. Il y a en revanche d'autres chapitres plus naïfs où le Mudarris se sert comme "preuve" du fait des victoires turques et des défaites byzantines. L'Empereur Manuel semble d'ailleurs un peu ébranlé par l'argument, ou du moins amer, il est vassal du Sultan Bajazet et se bat même pour lui au moment où il est censé prononcer ce dialogue avec l'érudit persan.

    La confiance de Manuel dans ce dialogue (il dit que le Mudarris est plus honnête et plus raffiné que le Sultan avec qui la discussion ne servirait à rien) rappelle en partie d'autres légendes d'apologètes qui croyaient convaincre à leur foi par des arguments, comme Raymond Lulle, un siècle avant, vers 1285, qui aurait prétendu que son Art combinatoire lui permettrait de convertir les Tunisiens.

    Mais toute cette affaire se passe comme prévu, avec une sorte de fatalité un peu ennuyeuse. Benoît XVI s'excuse, cela ne servira à rien et certains Vrais croyants vont montrer que leur religion n'a rien de violent en appelant au meurtre. Comme le dit cet article, il y a un cycle de prophéties autoréalisantes :

    The threat of violence against Catholics and Christians was emphasised by the murder of an Italian nun in Somalia. Sister Leonella, 66, was shot as she walked from the children's hospital where she worked to her house in Mogadishu, a city recently taken over by an Islamic government. A Vatican spokesman said he feared her death was "the fruit of violence and irrationality arising from the current situation".
    Assassiner une vieille dame - qui accomplissait sans doute une "Violence symbolique" - est en effet un bon moyen de réfuter ce genre d'accusation d'irrationalité.

    Tout cela ne prête guère à rire, mais la réaction la plus surprenante est encore celle d'une partie de la presse iranienne, qui y voit un complot israélien (et ajoute que cette dénonciation de la violence religieuse est "un appel à la Croisade").

    jeudi 14 septembre 2006

    Peri tôn palaiôn logôn

    L'ayatollah Ratzinger XVI a déclenché une "dialexis" (i.e. flamewar) :

    Stressing that they were not his own words, he quoted Emperor Manual II Paleologos of Byzantine, the Orthodox Christian empire which had its capital in what is now the Turkish city of Istanbul.

    The emperors words were, he said: "Show me just what Muhammad brought that was new and there you will find things only evil and inhuman, such as his command to spread by the sword the faith he preached."

    Benedict said "I quote" twice to stress the words were not his and added that violence was "incompatible with the nature of God and the nature of the soul".

    On peut trouver une version anglaise de son discours (la VO teutonne est ) :

    I read the edition by professor Theodore Khoury (Muenster) of part of the dialogue carried on -- perhaps in 1391 in the winter barracks near Ankara -- by the erudite Byzantine emperor Manuel II Paleologus and an educated Persian on the subject of Christianity and Islam, and the truth of both.

    It was probably the emperor himself who set down this dialogue, during the siege of Constantinople between 1394 and 1402; and this would explain why his arguments are given in greater detail than the responses of the learned Persian. The dialogue ranges widely over the structures of faith contained in the Bible and in the Koran, and deals especially with the image of God and of man, while necessarily returning repeatedly to the relationship of the "three Laws": the Old Testament, the New Testament and the Koran.

    In this lecture I would like to discuss only one point -- itself rather marginal to the dialogue itself -- which, in the context of the issue of "faith and reason," I found interesting and which can serve as the starting point for my reflections on this issue.

    In the seventh conversation ("diálesis" -- controversy) edited by professor Khoury, the emperor touches on the theme of the jihad (holy war). The emperor must have known that sura 2:256 reads: "There is no compulsion in religion." It is one of the suras of the early period, when Mohammed was still powerless and under [threat]. But naturally the emperor also knew the instructions, developed later and recorded in the Koran, concerning holy war.

    Without descending to details, such as the difference in treatment accorded to those who have the "Book" and the "infidels," he turns to his interlocutor somewhat brusquely with the central question on the relationship between religion and violence in general, in these words: "Show me just what Mohammed brought that was new, and there you will find things only evil and inhuman, such as his command to spread by the sword the faith he preached."

    The emperor goes on to explain in detail the reasons why spreading the faith through violence is something unreasonable. Violence is incompatible with the nature of God and the nature of the soul. "God is not pleased by blood, and not acting reasonably ("syn logo") is contrary to God's nature. Faith is born of the soul, not the body. Whoever would lead someone to faith needs the ability to speak well and to reason properly, without violence and threats.... To convince a reasonable soul, one does not need a strong arm, or weapons of any kind, or any other means of threatening a person with death...."

    La suite part sur le "Logos", avec les jeux de mots vaseux habituels des catholiques qui confondent la Raison grecque avec le Verbe médiateur johannique. [Non, plus sérieusement, il traite, avec certains accents heideggeriens, la question des étapes de la "des-hellénisation" (Enthellenisierung) présente dans l'évolution du christianisme (notamment extra-catholique) mais prétend que seule la synthèse de Platon et du Paraclet fait la grandeur du Logos universel et singulier. Il dit en passant que Jacques Monod était aussi "platonicien" mais il ne lui aura pas échappé que la référence de Monod est plutôt Démocrite ou la mécanisation du monde qui trouve son accomplissement avec Darwin]

    Je crois que je prendrai juste du pop-corn pour voir le fameux clash des ex-croisés déformés par l'infâme Bernard de Clairvaux et dans l'autre camp les dénégateurs au ralenti, en attendant toutes les "dissonnances cognitives", les excuses hypocrites, les propos si sincères de tous ceux qui vont encore dire que djihad veut seulement dire Askesis, ou Nirvana ou Ataraxia ou je ne sais pas quoi et que tout sens de "guerre sainte" n'existe que dans des polémiques.

    Oh, et bien sûr le jihad bis saif ("effort" Par L'épée) n'est qu'une "métaphore", ou n'est que défensif comme la "Guerre juste" selon Augustin. D'ailleurs l'Empire omeyyade et la destruction de l'Empire perse furent formés seulement par auto-défense. Et les conquêtes coloniales par les Etats musulmans du VIIe au XIXe siècle n'avancèrent que préventivement. Et le Prophète pacifique n'a jamais appelé à la moindre violence ou expansion territoriale, bien entendu. Ou alors on peut préciser qu'il se serait servi d'autre chose que d'une épée (un sabre ?). Certains apologètes finissent généralement en disant qu'il faut massacrer toute personne assez impie pour insinuer que Ses propos pourraient justifier quoi que ce soit de belliqueux.

    Il faut toujours entendre ce joli verset 2 : 256 "Pas de contrainte en religion" [qui, contrairement à ce que dit Benoît, daterait de la période médinoise] pour faire oublier que c'est un Verset abrogé par quelques autres qui sont admises comme ultérieures, comme la 9e Sourate, celle du "Repentir" écrite dans le contexte de la bataille de Tabouk en 630 où les Byzantins d'Heraclius avaient fait se replier les Médinois. 9:5 "Tuez ceux qui adorent d'autres dieux avec Allah" (mais c'est peut-être "tuer" en un sens allégorique), 9:29 "Faites la Guerre à ceux qui ont reçu les Ecritures mais ne croient pas en Allah" (mais c'est la Guerre au sens d'un dialogue vif, mais constructif). On se demande aussi comment certains peuvent mal interpréter le début de la 47e sourate "Quand vous rencontrez des incroyants, coupez leur la tête et faites payer rançon".

    La notion de jihad a pu s'accompagner d'innombrables guerres pendant les derniers XIV siècles et le mot a beau être utilisé en un sens peu pacifiste par des organisations de croyants sincères, mais la vraie violence irresponsable serait bien sûr l'insinuation que cela ait pu être le cas. On n'est pas responsable du passé de sa secte (généralement sanglant, à part peut-être les Jaïnistes ?) mais il vaut mieux en effet le nier et l'escamoter dans la mauvaise foi, du moins quand on parle à l'extérieur des dites sectes.

    Une phrase d'un théologien indigné (qui dit que c'est pire que les dessins danois !) est assez drôle dans un lapsus auto-déconstructeur : "The charge that the Prophet used the sword to spread Islam is false. The Prophet used the sword only to defend Islam not to spread the religion. He believed in peace and practised it to the hilt." Yes, to the hilt of the sword, indeed.

    Le plus drôle est que ceux qui nient l'existence de ces "guerres saintes" quand ils sont avec des infidèles doivent au contraire les exalter comme la preuve d'une aide providentielle, quand ils sont dans un autre contexte. Ils ont raison d'évoquer les Croisades mais il ne faudrait pas oublier que ces conquêtes et colonisations n'étaient qu'un miroir, "hommage" et imitation tardive du Jihad, et que la critique de l'un implique donc celle de l'autre.

    Il est aussi assez amusant que le souverain du Vatican s'appuie ainsi sur l'érudit Empereur orthodoxe Manuel II Paléologue qui demanda en vain l'aide des Occidentaux pour sauver Constantinople. Manuel ne gagna du temps contre les Turcs que grâce au musulman Tamerlan. Son fils Jean VIII Paléologue alla même (au Concile oecuménique de Florence de 1439) jusqu'à promettre à Eugène IV sa conversion au catholicisme romain (ce qui aurait fait dire à certains Grecs "plutôt Turcs que Latins" - le délégué russe fut même lynché par les Popes moscovites à son retour).

    mercredi 13 septembre 2006

    Miscellanea

  • Istanbul Not Constantinople :

    Alou Alkhanov est le Président pro-russe (mais qui propose l'application de la Charia) de la République de Tchétchénie (Чечня), "élu" après l'assassinat de Kadyrov en mai 2004. Il a annoncé la semaine dernière que le nom international du pays devait être modifié pour ressembler au nom tchétchène, Нохчийчоь qui serait retranscrit en "Nokhtchiin". En fait, c'est une non-annonce puisque ce nom est déjà utilisé par les Nokhtchi. Pour simplifier les choses, les Tchétchènes Indépendantistes l'appellent Itchkérie.

    Le Président Alkhanov propose aussi que la capitale Grozny (Гро́зный) soit débaptisée (elle évoque "Terrible" comme le Tsar Ivan IV). Le Point n'a rien compris en commentant que c'était le nom de "Tchétchénie" qui était négatif. Les Tchétchènes indépendantistes appelaient Grozny Djovkhar Ghaala en l'honneur de leur premier dirigeant Djovkhar Doudaïev mais les Tchétchènes pro-russes proposent de l'appeler Akhmadkala en l'honneur d'Akhmad Kadyrov (les héros éponymes ont l'air toujours populaires en Fédération russe).

    Novosti commente en disant qu'il faut distinguer parmi les Vaïnakhs (Tchétchènes et Ingoutches) les Nokhtchi d'Itchkérie et les "lamarouoï" des Montagnes [mot qui semble un hapax sur tout le Web...].

    Parmi les nations de l'ex-URSS, celle qui a le plus besoin d'un rebranding serait plutôt la Pridnestrovie, petit bandeau de militaires et oligarques russes entre la Moldavie et l'Ukraine. Mais ils ne sont reconnus par personne (à peine par Moscou).

    La plupart des pays se fichent que leur nom en langue nationale ait si peu de rapport avec le nom international. L'Allemagne a un nom différent dans chaque pays. Suomi est appelé Finland(e) partout. Personne ne peut prononcer Magyarország. Seuls les classicistes doivent utiliser Ελλάς (et on ne s'offusque pas que les Grecs appellent toujours notre pays Γαλλία, même si certains Macédoniens doivent se fâcher d'entendre encore FYROM/ΠΓΔΜ/Skopje). Bharat ne remplacera jamais le nom grec antique d'Inde, de même que le nom de Chine (qui doit venir de Qin) ne sera pas remplacé par Zhongguo. Mais les changements de nom ont d'habitude une charge importante dans les colonies qui se libèrent, comme le Sri Lanka, le Zimbabwe, la Tanzanie ou le Congo-Kinshasa/Zaïre/RDC (on disait à une époque que la République d'Afrique du Sud s'appellerait "Azania" mais l'A.N.C. ne soutenait pas vraiment ce projet). Certains noms officiels n'ont jamais pris (Myanmar - l'opposition continue à dire "Burma" - ou le Kampouchea du temps des Khmers rouges). La Haute-Volta est devenue en 1984 Burkina Faso ("Pays des Hommes Intègres"), en une sorte d'acte magique que les pays gardent d'habitude plutôt pour les noms fluctuants de devises et monnaies.

  • Fil du rasoir : Une barbe tente de ressembler à quelqu'un pour protester contre lui.

  • Noeud Gordien : Des Liens sur la Partition de l'Irak (cf. aussi ce qu'on en disait en juillet). C'est réclamé par certains Kurdes et il n'est pas certain que cela ne soit pas aussi dans l'intérêt de la majorité chiite (et aussi de l'Iran).
  • Salon du Jeu 2006

    Le Salon du Jeu aura lieu du Vendredi 15 septembre au Dimanche 17 à Paris Expo (Hall 2.2), Porte de Versailles, entrée 10 € par jour.

    Parmi les exposants en jeux de rôle, on trouve le Guide du Roliste Galactique, qui organisera des jeux en démonstration, dont une partie de Traveller samedi matin et dimanche après-midi, sans doute par Philippe Tromeur qui va sortir en 2008 la version française du jeu de SF de 1977.

    Il y a aura aussi le 7e Cercle, la compagnie qui édite le superbe jeu Qin sur l'époque des Royaumes Combattants. Qin est aussi l'un des rares jeux de rôle français à avoir été traduit vers l'anglais (après Rêve de Dragon, Agone, Nephilim et In Nomine). Il faut vraiment que je tente de lancer une campagne (ou au moins des essais) de ce jeu cette année.

    Les Ludopathes ont traduit et adapté Talislanta (l'univers est intéressant mais le système de règles paraît accorder trop de place au hasard). Ils ont même préparé une campagne qui pourrait développer le jeu en France (où Warhammer semble être redevenu le principal jeu de fantasy après D&D).

    Savage Dragon Is Shrill

    Le comic book Savage Dragon est très loin d'une critique subversive ou même d'une bd politique. C'est juste l'histoire d'un type vert qui tape sur d'autres types, en gros, en un hommage permanent au style kirbyesque. Pourtant les épisodes récents ont notamment traité des fraudes électorales en Ohio, ce qui montre à nouveau à quel point les USA sont plus politisés, y cormpris dans leurs divertissements les plus innocents.

    Et à présent, le courrier des lecteurs de l'auteur de la bd au numéro #128 montre un désenchantement qu'on aimerait trouver plus souvent dans les éditoriaux sérieux. Quand un lecteur lui écrit qu'il a été trop dur avec Bush, qu'il était "not all bad" et qu'il y a "quand même eu le 11/09", le dessinateur Erik Larsen explose :

    I still don't see where Bush gets off chalking up 9/11 as some kind of shining moment in his presidency. He failed to respond to any warning signs. He sat in a classroom reading a storybook to grammar school kids as a couple of airplanes took down the World Trade Center. He promised to get the bad guy and failed to do that and then he went and attacked another country which had absolutely nothing to do with 9/11. How is THAT "not all bad?"

    At this point tens of thousands of Americans have been scarred for life, over 2500 have died and over 100,000 Iraqi civilians have had their lives similarly affected. In the meantime, his cronies have gotten filthy rich and he's pushed for tax cuts for the wealthiest Americans. The rich get richer, the poor get poorer and the federal deficit is bigger than it's ever been. What does it take for people to wake up and take a look at the real world?

    Repro

    Via Edgar, ce texte de Cacambo :

    Les enfants d'enarque (...) constituent 4,4 % du total des élèves de la promotion et accaparent 27,7 % des postes offerts dans les grands corps... Au total, un enfant d'énarque entré à l'ENA aura plus de 8 chances sur 10 de pouvoir sélectionner un prestigieux "grand corps", alors que ses camarades auront 9 chances sur 10 de croupir dans les profondeurs du classement.

    (...)

    Le ministre de la fonction publique a menacé les élèves-énarques auteurs du rapport considéré (tout de même signé par 132 élèves sur 134) de sanctions disciplinaires, avec un certain succès puisque cet intéressant document n'est à ce jour pas disponible...

    Non ! Les Concours Impériaux sont purs de tout népotisme ! On n'est pas à Cuba ou en Corée du Nord !

    [Benjamin A. Elman, A Cultural History of Civil Examinations in Late Imperial China, estime que 60% des reçus des Concours chinois du XIVe au XIXe venaient de familles de roturiers - ce qui comptait aussi des Lettrés mais n'était pas si mal et suffisait pour donner une impression d'ascension sociale et de méritocratie - malgré toute la corruption dans le système mandarinal que rappelle récemment le pamphlet réjouissant du sinologue J.-F. Billeter, Contre François Jullien].

    Cela doit mettre une pression terrible sur les enfants de Ségolène et François.

    Cf. aussi chez Baptiste Coulmont les dynasties d'archevêques normaliens.

    mardi 12 septembre 2006

    Noms de rues

    Je sortais d'un établissement ressemblant à un panopticon, comme presque tous, quand je vis le nom d'une Allée, près d'un Cours (il n'y a pas que Bordeaux qui utilise ce terme qui traite les voies comme des ruisseaux). C'était "l'Allée Michel Foucault" (Google m'apprend qu'il y en a au moins une autre, en Loire Atlantique). Elle est près d'un endroit nommé d'après Gaston Bachelard mais j'ignore s'il y a une rue Canguilhem quelque part pour faire la transition.

    Je me promenais entre différentes villes de la même banlieue et j'ai vu un nom encore plus étrange, la "Rue Mithridate". Pour faire un peu de chauvinisme, je dirais que c'est un des plus grands plaisirs des villes françaises, l'exotisme des références de toponymes. J'admire toujours les lieux-dits qui ne sonnent pas comme du clientélisme ou un remerciement local mais c'est encore plus mirifique dans le cas du glorieux Roi du Pont, Mithridate VI Dionysos Eupator, qui inventa la Vaccination avec son thériaque et faillit inquiéter Rome avec ses Scythes, presque autant qu'un Pyrrhus ou un Punique. Il y a une ville tatar de Crimée, Eupatoria, qui lui rend hommage et où les Russes furent vaincus par les Turcs et leurs alliés franco-anglais. Le mot "Mithridate" fut aussi utilisé pour des ouvrages écrits en plusieurs langues différentes, comme des "Pierres de Rosette", car le Roi de la Mer Noire avait la réputation d'un génie linguistique, maîtrisant 25 langues. C'est peut-être parce qu'il incarnait un Anti-Babel que la ville d'à côté a une quasi-copie de la Tour de Nemrod par Brueghel, un Château d'Eau par Portzamparc.

    Je me souviens d'un poème "Ubi sunt" [ou comme aurait dit Queneau un "Dites-moi Zou !"] de Roubaud, dans Churchill 40 et autres sonnets de voyage :

    Je suis dans Paris un promeneur des rues mortes
        Des rues qui ne sont plus, des rues débaptisées,
        Effacées, trucidées, tronquées, amenuisées,
        Rue du Contrat Social ou Rue Entre-Deux Portes
    Où es-tu Rue Sensée, Ruelle des Fouetteurs
        Rue de la Pomme Rouge, Rue du Pot au Lait
        Ruelle des Paillassons, Rue du Grand Hurleux
        Rue Perdue, Rue Grillée, Petit Four, Petit Pet
    Oh belles disparues, De la Champignonnière,
        Ruelle des Trois Morts, Rue des Trois Crémaillères,
        Rue Qui Trop Va Si Dure et Rue du Champourri
    Passages ! Cul-de-sacs ! Chemins ! Quais ! Places ! Sentes !
        Piéton ignoré de la foule indifférente
        Je marche seul dans la Rue Où Dieu Fut Bouilli

    Et je me souviens aussi par Roubaud que faute de la Rue du Contrat Social (où marche Marius dans les Misérables - Genève et Rouen en ont gardé une, Roubaud dit qu'à Paris c'est un bout de la Rue Jean-Jacques Berger qui a absorbé la "Rue aux Fers"), il faudrait une Rue des Rêveries du Promeneur Solitaire.

    Auxerre a une rue Restif de la Bretonne mais le Pornographe n'a qu'un petit square à Paris, entre la Rue des Trois Portes et la sombre Rue du Maître Albert. Les Parisiens ont vidé la Rue du Temps perdu pour en faire la "Rue Saint Joseph" et la Rue du Bout du Monde est devenue "Rue Léopold Bellan" parce que les riverains craignaient d'être trop loin du centre (Lorient au ponant a eu l'audace de garder ce petit finistère en son Morbihan).

    Olbermann

    Il y a juste un détail que je ne comprends pas en lisant la rhétorique classique des imprécations de Keith Olbermann contre l'Administration Cheney. Depuis quand un journaliste qui fit sa carrière dans le commentaire sportif (certes alumnus de Cornell) peut-il aussi bien écrire ? La France a des minus demeurés comme Thierry Roland et toutes les autres ganaches microcéphales qu'on entend chez Saccomano, les Etats-Unis ont un érudit du baseball qui peut ne pas se sentir intimidé en se mesurant avec les morceaux de bravoure de Gettysburg...

    lundi 11 septembre 2006

    Guerre préventive

    Les probabilités sont claires :

    Astronomer Alan Harris has calculated that, at present rates and including the disaster of 9/11 in the consideration, the chances any individual resident of the globe will be killed by an international terrorist over the course of an 80-year lifetime is about 1 in 80,000, about the same likelihood of being killed over the same interval from the impact on the Earth of an especially ill-directed asteroid or comet. At present, Americans are vastly more likely to die from bee stings, lightning, or accident-causing deer than by terrorism within the country.
    La conclusion rationnelle, en s'appuyant sur une version radicalisée de la Solution à 1% de Cheney, est bien sûr de déclarer la Guerre Globale contre les Piqûres d'hyménoptères (surtout ces frelons qui d'après le taux d'échange valent 125 dards d'abeilles), la foudre et les cerfs.

    Oh, et aussi contre tous ces Evénements Tunguska. Surtout que les infernaux Pluton et Charon doivent nous en vouloir en ce moment (sans parler de la Matière sombre dont on commence aussi à nier l'existence ety qui risque de mal le prendre).

    dimanche 10 septembre 2006

    PRolitiques

  • Canal + suit de près Dominique Strauss-Kahn (et contrairement à France 3 ne commettent pas l'erreur d'écrire son nom avec l'orthographe d'un conquérant mongol) et ils entendent son conseiller média lui dire d'aller acheter du Coltrane et "Zidane y' va marquer pour son petit-fils" (on ignore s'il a pris la version encore plus inepte de Cau*t). Je suppose que Coltrane devait montrer que DSK découvrait les zazous et la seconde oeuvre manifester son intérêt pour certains aspects de Steve Reich. Bien sûr DSK obtempère devant les caméras. Il improvise même que son petit-fils va le tuer s'il ne rapporte pas le CD convoité -comme si la jeune personne n'aurait pas pu télécharger le mp3 que j'imagine omniprésent. Quand on lui révèle que son "plan de communication" a été éventé, il répond sans rougir par une platitude du genre "la télé est parfois un piège, mais c'est la règle du jeu".

    En l'occurrence, c'est plutôt prendre un tel conseiller média qui revient à se tendre un piège à soi-même. Cela rappelle Fabius qui avait dit aux journalistes dans les années 80 qu'il allait acheter son pain lui-même, dans sa boulangerie, ce qu'il ne fit qu'une fois devant eux - certains eurent le mauvais esprit de vérifier les jours suivants. Et on se demande toujours pourquoi Hollande lisait L'Histoire de France Pour les Nuls.

  • Quelqu'un sait s'il est vrai que le publicitaire sarkozyste (tout-pourri) Christophe Lambert travaille vraiment pour Ségolène Royal maintenant qu'il s'est fait virer par son ami-de-trente-ans ? Notre Hillary doit être trop prudente pour cela, mais le fait même d'avoir songé à ce Dick Morris serait presque pire que toutes les dures récriminations des politistes fabiusiens qui dénoncent les héritages droitiers du "hollando-jospinisme" (un ministre de l'économie de l'époque n'y fut pas pour rien mais j'ai oublié son nom).

    Mais ses conseillers auraient pu la dissuader d'utiliser de manière trop rapide l'argument qu'elle serait déjà choisie par les candidats quand elle parle au TIME. :

    "The right is more or less in marching order," she told Time. "Now everyone should get behind me instead of trying to destroy me."

  • Philippe de Villiers (contrairement à son cousin boer Philip de Villiers) a un problème de voix. Non, pas seulement de suffrages (moins de 5% dans les sondages, ce qui ne l'empêche pas de s'attribuer les 55% de nonistes), mais cette gouaille chevrotante et brisée d'un Boris Yeltsine en fin de banquet. Il aurait aussi un problème de signatures et d'après une rumeur menacerait de révéler les noms des maires et conseillers régionaux qui osent préférer Le Pen à l'Agité du Bocage. Sans ce chantage, il est en effet quasi-impossible d'obtenir une liste (elle n'est pas exhaustive et ne compte que le minimum, 500 noms pris au hasard).
  • Hommes de paille et statues de sel

    Colbert est un signe de la fin du monde (en réponse au fameux premiers mots de Colbert pendant la remise des Emmys).

    Si les Mockers & Scoffers du Daily Show répondaient, ce serait trop facile.

    Qui voudrait faire de la publicité pour un cas anecdotique comme ce pasteur baptiste Fred W. Phelps ? Sa secte est minuscule et ses manifestations ne rassemblent qu'une poignée de fidèles dérangés (dont 80% sont de sa famille, il a 45 petits-enfants). Ce serait satisfaire un provocateur qui tient encore plus de Phineas Taylor Barnum que du Jesus Freak télévangéliste habituel. Il n'y a aucune chance que les Américains, dont l'optimisme exubérant vient tempérer le puritanisme apocalyptique, soient attirés par un modèle de persuasion qui affiche "Thank God for 9/11" et dépose des noms de site comme GodHatesAmerica.com ou AmericaIsDoomed.

    Mais surtout Phelps joue un rôle plus dangereux même dans sa marginalité. Loin de discréditer les fondamentalistes radicaux par ses caricatures dénoncées même par l'extrême droite, il finit par les faire passer pour des modérés. Phelps est étrangement toujours membre du Parti démocrate du Kansas (bien qu'il ne semble pas avoir été un sudiste raciste habituel et aurait même été en faveur des droits civiques noirs) et il passe son temps à condamner à l'enfer la "modération" de Jerry Falwell (sans doute une différence entre un fondamentaliste flou, croyant encore à une rédemption par la prière, pour qui le 11/9 a été causé par les moeurs laxistes qui ont retiré la protection providentielle et un hyper-calviniste pour qui le 11/9 est une juste punition voulue directement par Dieu). La droite l'accuse d'être un agent provocateur qui chercherait à les discréditer. Ils devraient plutôt le remercier de rendre acceptable le mythe qu'ils sont le "centre" raisonnable.

    Mais un trait de Phelps moins connu que son homophobie (et sa catholicophobie, assez courante chez les Calvinistes américains) est la violence insatiable de sa haine misogyne contre les "Jezabel" qu'il veut détruire.

    En 1977, à l'époque où il est encore avocat au Kansas, il attaque une témoin qui lui avait déplu. Pendant un semaine, il va l'humilier à la barre en racontant les détails de sa vie sentimentale qu'il avait pu obtenir, bien qu'ils n'aient rien eu de pertinent avec le dossier. Il est interdit du barreau. Son cabinet existe toujours avec sa nombreuse progéniture : onze de ses enfants ont fait des études de droit, mais certains se sont rebellés contre leur père abusif (ils étaient battus avec un manche de pioche et une ceinture de cuir).

    Ce portrait raconte comment le pasteur Phelps a détruit la carrière d'une conseillère municipale du Kansas qui l'avait critiqué :

    He somehow obtained and disseminated Mechler's confidential blood bank records, revealing that she had hepatitis antibodies; he suggested that they were evidence of a sexually transmitted disease. She denied it, and tried to point out the numerous ways one can contract hepatitis. Still, Mechler lost her next re-election race. Embittered and dispirited, she then left politics for good.
    Un révérend qui répand les tests sanguins d'une adversaire comme une Lettre Ecarlate sur un pilori est quelque chose qui ferait passer Karl Rove pour quelqu'un de charitable.

    vendredi 8 septembre 2006

    Linkdump

    Mon ordinateur donnant des signes d'instabilité, je risque de perdre encore un disque dur, donc voici les liens dont finalement je ne vais rien faire mais que je ne suis pas sûr de thésauriser.

  • Votre ordinateur a peut-être contribué à trouver le 44e Nombre de Mersenne sans vous le dire... (c'est moins excitant depuis qu'ils ont trouvé le 42e, qui était déjà un nombre à 7 816 230 chiffres).

  • "Verbing weirds language" disait Calvin. Mais il y a surtout le verbage "généricisé" que craignent les compagnies comme Google (qui veut nous interdire de conjuguer son nom au premier groupe comme les Américains "xeroxent"). Le directeur de Kärcher paraît moins mécontent de cette trivialisation ("la marque bénéficie en France du meilleur taux de reconnaissance au monde, même meilleur qu'en Allemagne").

  • Ca fait peur :
    • [AVERTISSEMENT : Ne pas regarder si vous êtes enceinte. Ou à jeun.] Je n'imaginais pas que l'Événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la lune ferait autant penser à Alien. Pire, cet homme est une Kunstkammer des horreurs à lui tout seul. Fetus in Fetu, ça paraît un peu un monstrueux emboîtement préformationniste.
    • Pour parler sans détour, j'ai peur des guêpes. Non, ne cliquez pas. Je sais que je ne peux pas. [il faudra un jour qu'on m'explique pourquoi la langue des WASPs est si riche en termes pour désigner les différentes sous-espèces de vespidés, wasps, yellowjackets (vespula), hornets (vespa)...]
    • Ben Laden, dans la cuisine, avec un mixer.
    • Le "théoricien" républicain Dinesh D'Souza reconnaît qu'après tout il préfère encore Al Qaeda aux valeurs de la démocratie laïque et explique que la gauche américaine est responsable du terrorisme. A cause des mini-jupes. Ou à cause du cunnilingus, je ne sais plus. Et ensuite les intellectuels de NRO et Weakly Standard vont se demander pourquoi on n'arrive pas à les prendre au sérieux.

  • Des comparaisons pires que les métaphores ratées de Toto Friedman.

  • Un nouveau blog politico-universitaire, TNR Open University. Puisque c'est The New Republic(an), ce sont des Démocrates très "centristes" (disons UMP en France, plus au moins un Libertarien bizarrement intelligent, même si mon contre-exemple de Libertarien intéressant demeure l'incroyablement cultivé Jim Henley).

  • Sam le Pirate ne serait pas accepté par la Commission sénatoriale sur les affaires étrangères. Peut-être qu'ils pourront nommer le Colonel Mustard comme Secrétaire-Général des Nations unies. Cela explique peut-être cet édito déplacé de Dershowitz (décidément de moins en moins sain d'esprit dans sa chutzpah) où il dénonce ("en tant que Démocrate de gauche") tout opposant à John Bolton comme un partisan de Nasrallah. Hé, oui, si vous pensez que les USA peuvent avoir un meilleur ambassadeur à l'ONU que quelqu'un qui veut abolir l'ONU, cela fait de vous un terroriste. Heureusement qu'un "Démocrate de gauche" vient le rappeler.

  • Les Asiatiques auraient une chance plus élevée d'avoir une Oreille Absolue. Il y a peut-être un biais puisque l'étude ne porte que sur des étudiants en musique et les Asiatiques sont peut-être sélectionnés plus tôt.

  • Le divorce est mauvais pour le coeur. "31% of remarried women, 33% of divorced women and 30% of widows would have heart disease, compared to 22% of women still married to the same person. No such difference was seen for men. In fact, men who remarried were actually 19% less likely to develop heart disease than those who had stayed married to the same person." Les hommes ont un coeur aussi ?

  • Une discussion critique sur des études sur la libido féminine après le mariage.

  • Peter Adkison (président de Wizards of the Coast, la compagnie de D&D) veut être l'ami de Stephen Colbert.
  • Land of Opportunity -for the Opulent

    Hilzoy (via, et plus clair que ces graphiques) cite des statistiques qui semblent confirmer que le Royaume-Uni est toujours un pays d'aristocratie figée qui nous ferait passer en comparaison pour une nation de Horatio Alger.

    J'allais dire que la sociale-démocratie luthérienne était quand même la meilleure méritocratie mais les Canadiens font en fait nettement mieux que les Britanniques (ou les Français) sur ce point. Puisque l'explication ne peut reposer sur le calvinisme écossais des Presbytériens canadiens (le catholicisme est de toute manière devenu majoritaire), le point commun, c'est donc le froid...

    [Ne me demandez pas ce que veulent dire les chiffres mais en gros, à 0 les revenus des enfants n'ont aucune corrélation avec ceux des parents et à 1 la richesse des enfants reflète entièrement celle des parents, et avant l'avalanche de commentaires acerbes, oui, ce serait sans doute plus intéressant en distinguant par décille, quintile, quintal ou je ne sais pas quoi, et ça ne veut rien dire et je ne sais pas pourquoi je cite ça ; les appendices de l'article se concentrent plutôt sur l'influence variable de l'éducation]

    * Denmark: 0.15

    * Norway: 0.17

    * Finland: 0.18

    * Canada: 0.19

    * Sweden: 0.27

    * Germany: 0.32

    * France: 0.41

    * United States: 0.47

    * United Kingdom: 0.50

    On a assez nettement des nations avec peu de mobilité sociale (Royaume-Uni, USA, France) et des nations bien plus mobiles (Danemark - qu'il est à la mode de réduire à une nation raciste en ce moment - Norvège, Finlande et Canada - la Suède et l'Allemagne semblent un peu entre les deux groupes).

    En fait, c'est un peu plus complexe. Charlemagne résumait en mai en disant que les pays européens réussissaient (contrairement au cliché) une meilleure mobilité sociale pour les plus pauvres alors que les USA avaient une bonne mobilité pour les classes moyennes et une très mauvaise mobilité pour les pauvres.

    Le même hebdo précisait en juin aussi les conséquences politiques :

    In America about half of the income disparities in one generation are reflected in the next. In Canada and the Nordic countries that proportion is about a fifth. (...) Even so, ordinary Americans seem to believe that theirs is still a land of opportunity. (...) Over 70% of Americans support the abolition of the estate tax (inheritance tax), even though only one household in 100 pays it.

    Certes, nous avons Sarkozy qui réussit à surfer sur ce même sentiment qui juge trop lourds des droits de succession que l'immense majorité des citoyens n'a pas à payer et qui trouve immoral qu'on taxe l'argent gagné à la sueur des fonts baptismaux.

    [Comme le faisait remarquer un lecteur, si jamais Sarkozy gagne en 2007 et que la gauche remonte d'ici à 2012, il faudra espérer qu'on n'aura pas une épidémie trop significative d'accidents d'escaliers suspects dans l'effet d'aubaine du parricide... ]

    jeudi 7 septembre 2006

    Conversations avec une autre

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    Pop Culture Overload

    How It should have ended, Surviving an Alien Attack

    Beaucoup d'autres dessins animés sur How It Should Have Ended.

    Mes préférés sont How Superman I Should Have Ended (mais juste par Batmanophobie), How Se7en Should Have Ended (une "happy" end pourtant bien meilleure dans son ironie au sens morissettien) et l'assez prévisible How The Lord of the Rings Should Have Ended (une fin ratée à laquelle tout lecteur du roman a dû penser s'il a lu le prequel, The Hobbit).

    Edit : Vous savez, quand je surfe sur des Blogs en bibliothèque (heu, oui, n'essayez pas), je déteste ce genre d'entrées que je ne peux pas regarder et je compatis si vous désapprouvez ce type d'évolution. Mais si vous êtes en bibliothèque, vous prendrez sans doute encore plus de plaisir à regarder (par la suite) cette vidéo sur un son de mise en route d'un Mac. C'est complètement débile mais il est rare qu'une caméra invisible me fasse autant rire dans tout ce qu'elle dit sur le lieu et ses occupants.

    mercredi 6 septembre 2006

    UnMixed Tape

    YouTube est pas mal pour explorer les vidéos des années 80. Certes, la question est, qui voudrait faire cela ?

    (Au fait, comment insère-t-on une vidéo YouTube sur DotClear ? Oh c'était si simple ? Merci à Tlön)

    Pour éviter le hasard des liens, voilà quelques vidéos de groupes féminins (après le "bond") :

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    Rude awakenings

    La radio France Info a trouvé un nouveau moyen pour nous éveiller plus facilement, l'interview faite pour choquer dès 7 heures.

  • Lundi, un casque bleu français, démineur au Liban sud, explique comment il désarme les bombes à fragmentation. (Je cite de mémoire)

    Mais parfois dans les ruines, on tombe sur des caches d'armes du Hezbollah.
    Alors ça dépend. On va voir le délégué local du Hezbollah et, si les armes ne fonctionnent plus, il n'y a pas de problème, ils nous laissent les prendre.
    Sinon on les leur rend.

    Je sais bien que ce n'était peut-être pas représentatif et que de toute façon ni les Casques bleus ni l'armée libanaise ne peuvent vraiment désarmer la principale milice de la plaine de la Bekaa, mais de là à ne confisquer que les armes détruites et aller leur restituer les armes intactes...

  • Ce matin, une envolée d'une Chasseresse derridienne de CPNT.

    - Mais quand même, vous êtes consciente de tuer.

    - Oui, mais je suis femme. Les mères savent toutes quand elles accouchent qu'elles donnent naissance à un être qui va mourir. Donc quand elles donnent la vie, elles donnent aussi toutes la mort.

    Oui, Love Is War, l'accouchement c'est de la chevrotine ou la guillotine. Le raisonnement est un sophisme intéressant sur la transitivité de la relation causale (si en un sens A cause B et qu'en un sens B cause C, est-il vrai que A cause C). En ce cas, tous les médecins seraient des assassins, puisque s'ils réussissent à retarder votre décès, ils ont causé indirectement la manière dont vous allez finalement mourir par la suite, donc ils vous tuent en vous soignant. [Pour éviter cette conclusion absurde, mieux vaut adopter la théorie "aspectuelle" de la causalité de Laurie A. Paul]

  • mardi 5 septembre 2006

    Formalisme

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    Le métablogage, c'est mal

    où (suite à des campagnes de protestation) je fais enfin semblant de m'intéresser aux questions de design de ce blog.

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    lundi 4 septembre 2006

    La politique, c'est l'art de l'adynaton

    Mme Royal :

    [La révolution scolaire] défend le "droit à l'expérimentation", même si "ça aussi, c'est un tabou à gauche". [Il faut] rallonger le temps de présence des enseignants dans les écoles. Je vais négocier ça avec les présidents de conseils généraux. On peut demander aux enseignants de rester sur place s'il y a des bureaux, des ordinateurs et des endroits pour recevoir les parents".

    Exactement ! On risque même d'avoir trop d'enthousiasme s'il y a une piscine avec jacuzzis dans chaque salle des profs ! Si les navettes tissaient d’elles-mêmes et les plectres jouaient de la cithare, bla bla bla.

    Et c'est trop négligé, mais si le Roi Midas était nommé à Bercy, on pourrait aussi facilement racheter la Louisiane (malgré le risque d'un effondrement du London Gold Fixing). Il faut le suggérer à Douste-Blazy.

    Ah, voilà enfin une politique socialiste qui, ayant perdu l'électorat ouvrier, ne cherche pas le compromis avec la petite bourgeoisie des fonctionnaires. Après tout, les enseignants en France ne sont guère qu'un petit million (mais ils se marient tous entre eux, pas la peine de multiplier le chiffre pour avoir le nombre de ménages).

    Je cherche actuellement l'hommage le plus vibrant à Mme Royal par ses alliés. Je crois que le plus intense reste Martine Aubry d'après le Canard #4479 ("Choisir un président de la République, c'est important. On n'est pas en train de choisir le président d'une association de bouliste de quartier"). Mais Aubry aurait-elle plus de chance à la pétanque qu'à Lille ? La phrase de Fabius ("Je préfère dire "Voici mon programme" plutôt que "mon programme c'est Voici") est vraiment du sous-Santini qui peut elle aussi facilement se retourner contre l'Homme aux Carottes Rapées

    Pendant ce temps, M. Sarkozy préfère des lieux communs antinomiques :

    Vous voulez la vérité ! Cela tombe bien : je refuse le mensonge ! (...)
    On ne rend pas service à la jeunesse en lui enseignant que tout se vaut. (...)
    Vous ne perdrez jamais votre temps avec les peintres, les poètes et les musiciens parce que les peintres, les poètes et les musiciens vous feront voir la beauté des choses. Ils vous apprendront à Exprimer l’Indicible.
    Vous ne perdrez jamais votre temps avec les savants et les philosophes. Ils vous apprendront à chercher Votre Vérité.

    Décidément, ces sophistes sont l'école du relativisme. Même en prétendant critiquer le subjectivisme moderne, on y replonge la Vérité. On commence en exaltant Sophocle, on finit avec Barbelivien, Smet & Beausir.

    Heureusement, c'est la grande réconciliation avec Galouzeau, contrairement à ces socialistes qui se taquinent.

    Il est quand même étrange qu'une erreur de copier-coller (on n'ose penser à une incohérence) ait mis un passage de Bruno Julliard dans son discours où il s'attaque non seulement au CPE mais même au CNE :

    Je [ne veux] pas des adultes qu’on traite comme des enfants, pas des adultes qu’on met deux ans à l’essai, qu’on peut licencier sans explication, qu’on peut payer avec un demi-SMIC, pas des adultes au rabais mais des adultes à part entière qu’on respecte, dont on reconnaît le talent, la compétence, le travail, à leur juste valeur.

    J'aime bien aussi le fait qu'il trouve même le moyen de faire l'éloge de Pompidou et de Giscard d'Estaing pour qu'on remarque encore plus une omission dans sa liste des Présidents de droite (non, pas Mitterrand, suivez un peu).

    dimanche 3 septembre 2006

    Incognegro

    Un peu de "coq-à-l'âne" sur la bande dessinée à paraître Incognegro et le thème du "passing".

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