mercredi 18 avril 2007
Dessins et desseins
29 jours et 7 heures de trajet (mais je ne sais pas trop quelle vitesse ils calculent pour la partie océanique).
Est-ce que vos propositions vont dans le sens d’une révolution fiscale à la Ronald Reagan ou structurelle à la Margaret Thatcher?Pourquoi choisir ?
Allez, tu préfères ton papa ou ta maman ?
Quand je propose de changer l’Education nationale, ce n’est pas la structure que je veux changer, c’est l’ambition pour l’école. Je veux une école de la transmission où les mots « exigence » et « excellence » reprennent un sens. Ce n’est ni fiscal, ni structurel. C’est simplement un projet de civilisation.C'est en effet une vraie "revalorisation du travail" que de supprimer les droits de succession et d'aller vers une société rigidifiée des héritiers qui se sont donnés la peine de naître. Les plus Réploutocrates américains n'ont pas pu abolir l'impôt sur les successions, sans doute à cause du bolchévisme foncier de cette société. Il faut dire que certaines grandes fortunes prétendaient qu'il y aurait de l'Injustice dans une telle suppression.
Quand je propose la suppression des droits de succession, ce n’est pas pour des raisons fiscales, c’est pour des raisons de valeur : je crois au travail et à la famille.
Mais Sarkozy et Parisot peuvent se rassurer, on peut douter qu'on aurait en France d'aussi mauvais sujets épris de redistribution qu'un Warren Buffett. (voir aussi Piketty).
Dans les universités, chacun choisira sa filière, mais l’Etat n’est pas obligé de financer les filières qui conduisent au chômage. L’Etat financera davantage de places dans les filières qui proposent des emplois, que dans des filières où on a 5000 étudiants pour 250 places.Si je veux faire littérature ancienne, je devrais financer mes études ?
Vous avez le droit de faire littérature ancienne
Encore un effort, Monsieur, ce n'est pas encore tout à fait la Révolution culturelle.
... mais le contribuable n’a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places.
Il doit parler dans l'abstrait (ou bien penser à des sports études) car il se trompe au moins d'un facteur 100 pour les places, si on additionne CAPES et Agreg de Lettres classiques, et ce malgré les réductions récentes de 33-40% du nombre de places (et quels que soient les projets larvés de fusion des concours classique/moderne).
On n'oserait pas croire que comme son successeur Jean-François Copé, il puisse avoir des problèmes dans les ordres de grandeur (message subliminal : mais qui était ministre du Budget quand la dette publique passa de 45% à 55% du PIB en deux ans ?).
Les universités auront davantage d’argent pour créer des filières dans l’informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques.
Le plaisir de la connaissance est formidable mais l’Etat doit se préoccuper d’abord de la réussite professionnelle des jeunes.
Pas de doute : c'est un projet de "civilisation". Ou plutôt, comment s'en débarasser.
Quand Charles Clarke avait dit à peu près la même chose, on avait parlé de "stalinisme" mais il faudrait peut-être être plus précis et parler de simple barbarie (voir aussi ses propos contre La Princesse de Clèves).