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mercredi 18 avril 2007

Dessins et desseins

  • Via un courriel, l'itinéraire GoogleMap Paris-New York.
    29 jours et 7 heures de trajet (mais je ne sais pas trop quelle vitesse ils calculent pour la partie océanique).

  • La carte des attentats à Baghdad, qui révèle non seulement que les attentats frappent plus les zones chiites mais aussi que les zones mixtes diminuent et qu'on a de plus en plus des quartiers dominés par l'une des deux communautés.

  • Je suis tellement tétanisé par les élections présidentielles que je préfère ne pas en parler. Mais quand même, juste pour retrouver le lien plus tard : Nicolas Sarkozy dans 20 Minutes :
    Est-ce que vos propositions vont dans le sens d’une révolution fiscale à la Ronald Reagan ou structurelle à la Margaret Thatcher?

    Pourquoi choisir ?

    Allez, tu préfères ton papa ou ta maman ?

    Quand je propose de changer l’Education nationale, ce n’est pas la structure que je veux changer, c’est l’ambition pour l’école. Je veux une école de la transmission où les mots « exigence » et « excellence » reprennent un sens. Ce n’est ni fiscal, ni structurel. C’est simplement un projet de civilisation.
    Quand je propose la suppression des droits de succession, ce n’est pas pour des raisons fiscales, c’est pour des raisons de valeur : je crois au travail et à la famille.
    C'est en effet une vraie "revalorisation du travail" que de supprimer les droits de succession et d'aller vers une société rigidifiée des héritiers qui se sont donnés la peine de naître. Les plus Réploutocrates américains n'ont pas pu abolir l'impôt sur les successions, sans doute à cause du bolchévisme foncier de cette société. Il faut dire que certaines grandes fortunes prétendaient qu'il y aurait de l'Injustice dans une telle suppression.

    Mais Sarkozy et Parisot peuvent se rassurer, on peut douter qu'on aurait en France d'aussi mauvais sujets épris de redistribution qu'un Warren Buffett. (voir aussi Piketty).

    Dans les universités, chacun choisira sa filière, mais l’Etat n’est pas obligé de financer les filières qui conduisent au chômage. L’Etat financera davantage de places dans les filières qui proposent des emplois, que dans des filières où on a 5000 étudiants pour 250 places.

    Si je veux faire littérature ancienne, je devrais financer mes études ?

    Vous avez le droit de faire littérature ancienne

    Encore un effort, Monsieur, ce n'est pas encore tout à fait la Révolution culturelle.

    ... mais le contribuable n’a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places.

    Il doit parler dans l'abstrait (ou bien penser à des sports études) car il se trompe au moins d'un facteur 100 pour les places, si on additionne CAPES et Agreg de Lettres classiques, et ce malgré les réductions récentes de 33-40% du nombre de places (et quels que soient les projets larvés de fusion des concours classique/moderne).

    On n'oserait pas croire que comme son successeur Jean-François Copé, il puisse avoir des problèmes dans les ordres de grandeur (message subliminal : mais qui était ministre du Budget quand la dette publique passa de 45% à 55% du PIB en deux ans ?).

    Les universités auront davantage d’argent pour créer des filières dans l’informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques.
    Le plaisir de la connaissance est formidable mais l’Etat doit se préoccuper d’abord de la réussite professionnelle des jeunes.

    Pas de doute : c'est un projet de "civilisation". Ou plutôt, comment s'en débarasser.

    Quand Charles Clarke avait dit à peu près la même chose, on avait parlé de "stalinisme" mais il faudrait peut-être être plus précis et parler de simple barbarie (voir aussi ses propos contre La Princesse de Clèves).

  • Les propos de Sarkozy sur l'innéité et les critiques qu'on entend le plus souvent sont également mal-fondées et dogmatiques. Le problème ne serait pas à la rigueur le contenu de telle ou telle thèse sur l'innéité de la propension à tel ou tel comportement, mais l'absence de tout argument ou de toute référence empirique des deux côtés. Bien que Sarkozy ait des motifs idéologiques, accuser le retour d'une nature essentialiste ne suffit pas à régler le problème. C'est une question empirique de psychologie encore controversée qui peut faire l'objet d'expériences et il faudrait que les Français arrêtent un peu de croire résoudre toute question par une troisième partie de dissertation sur le Libre-arbitre cartésien, le Caractère intelligible et la liberté inconditionnée du Pour-soi. De même, Sarkozy croit toujours prouver quelque chose par de simples affirmations et un appel à une sorte de bon sens irréfutable. Je cite de mémoire sa défense "Mais franchement, moi, ça me passerait pas par la tête de faire des trucs comme ça" - ce qui est tellement à côté de la plaque qu'il n'est même pas utile de le critiquer.

  • Un article sur la littérature "gallophobe" ou "déclinologue" comme on dirait ici. Même si l'auteur est controversé, les chiffres des comparaisons restent intéressants.

  • Ok, ok, c'est moi, Halle Berry.

  • lundi 2 avril 2007

    Call of Sokal'thulu

    Je me demandais si on pourrait trouver un vrai po-mo qui ressemblerait un jour au Générateur aléatoire d'articles po-mo. Même notre nerveux et brillant sophiste slovène serait presque trop sensé.

    Mais heureusement est venue cette prof d'University of Toronto (via Dawkins) avec des passages comme cet article sur l'enseignement de la philo :

    How student and teacher bodies, positions and perspectives interact is the nature of the classroom universe. Quantum feminisms are by definition relentlessly subjective, multiple and diverse, recognizing bodies as our interface and threshold with the world. As Gayatri Spivak says, embodied subjectivity is our place and situation in reality. Multiplicity, hybridity and complexity (and transdisciplinarity) are the tools that I use to enact changes in perspectives in the classroom. When these three elements blend in quantum feminisms, they render the virtual material, the material virtual and produce situated knowledges. Situated knowledges are Donna Haraway's call for a feminist "embodied objectivity" (189) that allows for a particular and specific embodiment where a limited perspective promises truer insights, she claims, than a god-like transcendence (190). Once situated, multiplicity, hybridity and complexity are also the three ruling tenets of quantum mechanics as well.

    Oui, on dirait vraiment le Générateur. Ca a l'air de dire qu'elle tient compte des points de vue en classe et qu'elle doit donner des hyperliens ?

    Lire aussi son résumé de thèse (non, pas la peine de me remercier). Oh, où est le petit ordinateur héroïque pour nous protéger de cela ? Non, ce n'est pas un Poisson d'avril...

    Add. : L'auteur (qui est en fait à University of Texas, et seulement en visite à Toronto) répond, en faisant remarquer qu'il est toujours facile hors-contexte de citer un texte académique. C'est vrai, c'est souvent trop facile et un jargon peut très bien se justifier s'il est précis. Mais le problème est de savoir s'il y a vraiment un contexte où ces métaphores accompliraient ici un acte de communication pertinent.

    Theme original par Stephane Sulikowski modifie par Shinoli