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mercredi 26 juillet 2006

Licence d'enseigner et Limites

Kevin Barrett (il a son site), 47 ans, est un enseignant qui étudie l'Islam (auquel il s'est d'ailleurs converti après une thèse sur le folklore marocain) et il a atteint le terrible Niveau 6 des Théories Paranoïaques sur le 11 Septembre (inspiré du classement sur JFK).

Il a expliqué à ses étudiants (à Wisconsin, lieu connu pour un certain activisme) que les attentats auraient été organisés par le gouvernement américain et cela a déclenché une nouvelle polémique sur la Liberté Académique.

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vendredi 21 juillet 2006

Out

Scott Horton avait montré comment l'administration Bush intimidait ses adversaires en les menaçant de révéler leur vie privée. Depuis quelque temps, la cible préférée de la blogosphère conservatrice (cela tourne à l'obsession) est l'avocat Glenn Greenwald. Son blog Unclaimed Territory est consacré essentiellement à dénoncer certaines actions illégales de l'Administration comme l'affaire Plame et les écoutes de citoyens sans mandat.

Je crois que l'obsession conservatrice ne vient pas seulement du fait que Greenwald soit devenu célèbre par son best-seller contre Bush, ou le fait qu'il ait même pu avoir des effets juridiques réels quand il rendit publique une contradiction dans la défense de l'Administration dans l'affaire des écoutes.

Non, ils ne harcèlent pas autant un Liberal comme Marshall par exemple. Il y a certes une haine énorme contre le succès de Markos Moulitsas et certains sont obsédés par un éditorialiste comme l'économiste Paul Krugman. Il est vrai que Greenwald écrit généralement bien mieux que la moyenne, et avec de longues diatribes enflammées et sans concession, qui laissent peut-être plus de traces que la plupart des autres litanies bushophobes.

Mais mon hypothèse est qu'ils lui en veulent particulièrement parce qu'il laissait entendre au début venir de rangs conservateurs, peut-être la frange la plus "constitutionnelle", quasi-libertaire, attachée à tous les drois civiques, à la fois au Premier amendement sur la liberté d'expression - il est connu pour avoir défendu les droits d'un néo-nazi - mais aussi au Second amendement (je ne crois pas être d'accord avec cette note d'ailleurs). Il exagérait peut-être un peu le scénario de l'ex-conservateur qui se rebelle - à la David Brock - et il est bien plus enclin qu'un "critique conservateur" comme Sullivan à faire cause commune avec les plus "Progressive" (Sullivan ne critique guère que la torture, les déficits et les lois sur le mariage).

Leur stratégie récente consistait à l'outer (cf. Tristram Shandy [en]). Greenwald a depuis répondu qu'il était déjà "hors du placard".

Mais le plus simple aurait été de rappeler à quel point l'outer était particulièrement hors de propos. On peut toujours débattre s'il y a des cas d'hypocrisie où cela deviendrait justifiable. En l'occurrence, Greenwald fait un Blog avant tout sur le droit à la vie privée. Il accuse surtout les Bushistes d'avoir dévoilé l'identité de Plame par esprit vindicatif. Croire discréditer ses préoccupations en révélant sa vie privée par pur ressentiment (même si en fait il n'y voit aucun inconvénient) est quand même le comble de l'idiotie. Le faire en l'accusant de McCarthyisme parce qu'il énumère les appels à la violence dans la blogosphère bushiste est une novlangue de bois digne de Minitrue.

A moins que les blogs pro-Bush ne veuillent créer un nouveau "grand récit imaginaire" où tous leurs adversaires sont soit des crypto-terroristes ennemis de la liberté soit un lobby de la Cabane de rondins (il est vrai que l'opposition partielle de Sullivan et le Chemin de Damas de Brock vont forger ce mythe.

Mais à présent, il ne leur reste plus comme accusation de substitution que de l'attaquer pour le péché mortel de "Faux Nez" (ici, avoir prétendu être une autre personne pour faire un plaidoyer pro domo).

Greenwald semble reconnaître que quelqu'un de proche de lui a en effet dû le défendre avec la même adresse IP. Mais encore une fois, tous leurs messages à ce sujet prouvent leur obsession à fouiller dans sa vie privée. John Lott était ridicule en écrivant des critiques favorables de ses livres sur Amazon, ce qui était trompeur et contraires aux règles du site (Lott dit désormais que c'était la faute de sa femme). Le cas d'un commentateur qui a changé deux fois de nom pour défendre quelqu'un dans de simples commentaires de Blog n'a pas le même degré de mensonge, mais rappelle encore une fois à quel point il n'y a plus de vie privée, encore moins pour ceux qui voudraient la préserver.

Monsieur Véto Avait Promis

George Bush découvre enfin les joies de Ne Pas Signer.

C'est un cas où il existe aussi un pouvoir dans l'abstention. Phnk disait que George W II était le premier Président à ne s'être jamais servi de son pouvoir de Véto depuis l'éphémère Président Garfield - ce vice ne lui avait pas profité, il fut tué par un dévot religieux après 6 mois de mandat en 1881. On comprend que le "re-né", qui lui aussi entend des voix, ne voulait pas que le même sort lui arrive.

Bush signe donc tout. On ne sait pas s'il lit mais il paraphe plus vite que son ombre. On pourrait croire que cette manie de Tout Signer serait simplement une conséquence logique de la majorité républicaine depuis 1994. Bush est le premier Président républicain depuis 50 ans qui n'est pas contraint de cohabiter avec un Congrès équilibré et à peu près sain d'esprit. Mais (et c'est là que c'est Sioux) quand il signe, Bush a renouvelé une méthode plus fine et retorse que le véto, le "Signing Statement".

Un véto est une confrontation directe avec le pouvoir législatif. Ce serait le législatif qui a le dernier mot mais seulement à condition d'avoir les 2/3 ("override"). La déclaration de signature du Président dans son usage actuel développe une "innovation" (anti-)constitutionnelle contre laquelle le législatif ne peut rien puisque le Président fait semblant de l'accepter. Il ne fait qu'ajouter de petits "Post Scriptum" au travail législatif. Le Président se méfie aussi de l'arbitraire du pouvoir judiciaire - du moins tant qu'il n'aura pas nommé la majorité des Juges - et il vaut mieux lui substituer une interprétation clef en main unifiée par l'exécutif.
Certes, les autres Présidents le faisaient déjà (notamment Reagan et Clinton, comme le dit Dahlia), mais pas au même degré que Bush qui avait signé 130 addenda avec 750 modifications des lois en avril dernier d'après Charlie Savage (un des rares à s'intéresser au sujet dans la presse).

Bush explique par exemple, sous conseils de ses avocats, que les lois qu'il a le droit de circonvenir comprennent des règles contre la torture (aïe), des protections des personnes qui dénoncent des mauvais fonctionnements de l'industrie nucléaire (aï-euhhh) et des lois qui protègent la recherche publique contre une "intervention politique" (tiens, on se demande pourquoi).

Et c'est donc normal que cette première "NON-signature" soit justement pour bloquer une loi permettant d'utiliser des fonds fédéraux pour la recherche sur les cellules-souches. C'est cohérent, cette loi, soutenue par de nombreux Républicains comme Arlen Specter ou Orrin Hatch (19 Sénateurs Républicains ont voté pour et un seul Démocrate a voté contre) visait à retirer les limites que Bush avait mises en place en 2001. Un sondage donne 70% de soutien à la recherche sur les cellules-souche (peut-être pas au financement public, on peut toujours s'amuser avec les formulations de questions) et la loi était passée à 63 contre 37 au Sénat - ils ne pourront donc pas renverser à 4 voix près le Véto, qui après tout vient sans doute d'une voix étrange au dessus du Buisson enflammé.

Comme dit joliment Charles Pierce :

I don't have to respect the deeply held beliefs of anyone who condemns their fellow human beings to miserable suffering on the basis of anthropomorphized blastocysts in the service of an anthropomorphized god.

(même s'il n'est pas certain que ce financement public serait nécessaire ou même suffisant pour éviter ces souffrances de ceux qui seront éventuellement sauvés par ces recherches)

mercredi 19 juillet 2006

Psittacisme

Au moins, il n'y a pas encore pénurie de synonymes (via) :

Prof Kotlikoff said that, by some measures, the US is already bankrupt.

"To paraphrase the Oxford English Dictionary, is the United States at the end of its resources, exhausted, stripped bare, destitute, bereft, wanting in property, or wrecked in consequence of failure to pay its creditors," he asked.

(...)

"Does the United States fit this bill? No one knows for sure, but there are strong reasons to believe the United States may be going broke."

"It's not pinin', it's passed on! This parrot is no more! It has ceased to be! It's expired and gone to meet its maker! This is a late parrot. It's a stiff. Bereft of life, it rests in peace, if you hadn't nailed it to the perch it would be pushing up the daisies! It's rung down the curtain and joined the choir invisible! This is an ex-parrot!"

(EDIT : Au fait, je ne sais plus si je l'ai déjà mis dans l'ancien blog, mais il faut voir l'éloge funèbre - YouTube ne semble pas marcher - de Graham Chapman.)

Theme original par Stephane Sulikowski modifie par Shinoli