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mercredi 14 février 2007

Sur le dur lit d'ennuyeuse pensée

  • C'est Charles d'Orléans, notre Prince du Nonchaloir et Ecolier de Mélancolie, qui rendit célèbres les lettres de Saint Valentin alors qu'il était prisonnier en Angleterre de 1415 à 1440, par cette Ballade (entre autres) :

    Le beau souleil, le jour saint Valentin,
    Qui apportait sa chandelle alumée,
    N'a pas longtemps, entra ung bien matin
    Priveement en ma chambre fermée.
    Celle clarté, qu'il avoit apportée,
    Si m'esveilla du somme de Soussy,
    Où j'avoye toute la nuit dormy
    Sur le dur lit d'ennuieuse pensée.

    Ce jour aussi, pour partir leur butin
    Des biens d'Amours, faisoient assemblée
    Tous les oyseaulx, qui parlans leur latin,
    Crioyent fort, demandans la livrée
    Que Nature leur avoit ordonnée;
    C'estoit d'un per comme chascun choisy;
    Si ne me peu rendormir, pour leur cry,
    Sur le dur lit d'ennuieuse pensée.

    Lors en moillant de larmes mon coessin,
    Je regrectay ma dure destinée,
    Disant: Oyseaulx je vous voy en chemin
    De tout plaisir et joye désirée;
    Chascun de vous a per qui lui agrée,
    Et point n'en ay, car Mort, qui m'a trahy,
    A prins mon per, dont en dueil je languy
    Sur le dur lit d'ennuieuse pensée.

    L'ENVOY.
    Saint Valentin choisissent ceste année
    Ceulx et celles de l'amoureux party;
    Seul me tendray, de confort desgarny,
    Sur le dur lit d'ennuieuse pensée.

  • Hug
    J'imagine que pour montrer tant de tendresse ce couple italien d'il y a 5000 ans ne devait vraisemblablement pas être marié.

    Cela ne peut pas ne pas faire penser aux dernières lignes de Notre Dame de Paris :

    Deux ans environ ou dix-huit mois après les événements qui terminent cette histoire, quand on vint rechercher dans la cave de Montfaucon le cadavre d'Olivier le Daim, qui avait été pendu deux jours auparavant, et à qui Charles VIII accordait la grâce d'être enterré à Saint-Laurent en meilleure compagnie, on trouva parmi toutes ces carcasses hideuses deux squelettes dont l'un tenait l'autre singulièrement embrassé. L'un de ces deux squelettes, qui était celui d'une femme, avait encore quelques lambeaux de robe d'une étoffe qui avait été blanche, et on voyait autour de son cou un collier de grains d'adrézarach avec un petit sachet de soie, orné de verroterie verte, qui était ouvert et vide. Ces objets avaient si peu de valeur que le bourreau sans doute n'en avait pas voulu. L'autre, qui tenait celui-ci étroitement embrassé, était un squelette d'homme. On remarqua qu'il avait la colonne vertébrale déviée, la tête dans les omoplates, et une jambe plus courte que l'autre. Il n'avait d'ailleurs aucune rupture de vertèbre à la nuque, et il était évident qu'il n'avait pas été pendu. L'homme auquel il avait appartenu était donc venu là, et il y était mort. Quand on voulut le détacher du squelette qu'il embrassait, il tomba en poussière.

  • Honeymoon near the Moon.

  • Mais il y a aussi un article plus réaliste sur la Saint Valentin.
  • Sterdyniak is Shrill!

    On va ouvrir le Chapitre Français de l'Ordre Ancien et Hermétique du Shrill.
    Henri Sterdyniak (Prof d'économie à la très-subversive Paris-Dauphine) est très, très shrill :

    Le programme économique de Sarkozy est un fourre-tout extravagant. Il promet et la hausse des dépenses publiques et la baisse des prélèvements obligatoires dans des proportions invraisemblables.

    Les hausses sont légion, à destination de la recherche et l'enseignement supérieur, des retraités ­ revalorisation des petites pensions ­, des familles ­ instauration d'une allocation au premier enfant ­, ou des chômeurs ­hausse promise des plus basses indemnités. Ces promesses représentent un surcroît de dépenses de l'ordre de 37 milliards d'euros, soit deux points de PIB. Les économies proposées pour y faire face, comme le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite ou la lutte contre la fraude aux minima sociaux, apparaissent bien faibles, à peine plus de 6 milliards d'euros.

    Sarkozy s'engage en même temps sur une baisse massive des prélèvements obligatoires : entre la déduction des intérêts pour l'achat d'un logement, l'exonération des heures supplémentaires, la TVA dans la restauration ramenée à 5,5 %, la baisse des droits de succession, etc., les recettes de l'Etat et des organismes sociaux seraient amputées de 24 milliards d'euros !

    En fait d'orthodoxie budgétaire, Sarkozy se propose de creuser le déficit public de 55 milliards d'euros, soit 3 % du PIB ! On voit mal la cohérence économique... Ces dépenses seraient financées par le surcroît de croissance que les baisses d'imposition généreraient. Pour cela, la croissance française devrait être de 5,5 % par an pendant cinq ans. Peu probable. Ce programme libéralo-populiste ne tient guère la route.»

    Add. : Pour ceux qui ne lisent pas Brad DeLong (vous avez tellement tort), l'explication de l'adjectif hermétique shrill est . Bien sûr l'homologue français n'est pas la même cible.

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