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dimanche 10 septembre 2006

PRolitiques

  • Canal + suit de près Dominique Strauss-Kahn (et contrairement à France 3 ne commettent pas l'erreur d'écrire son nom avec l'orthographe d'un conquérant mongol) et ils entendent son conseiller média lui dire d'aller acheter du Coltrane et "Zidane y' va marquer pour son petit-fils" (on ignore s'il a pris la version encore plus inepte de Cau*t). Je suppose que Coltrane devait montrer que DSK découvrait les zazous et la seconde oeuvre manifester son intérêt pour certains aspects de Steve Reich. Bien sûr DSK obtempère devant les caméras. Il improvise même que son petit-fils va le tuer s'il ne rapporte pas le CD convoité -comme si la jeune personne n'aurait pas pu télécharger le mp3 que j'imagine omniprésent. Quand on lui révèle que son "plan de communication" a été éventé, il répond sans rougir par une platitude du genre "la télé est parfois un piège, mais c'est la règle du jeu".

    En l'occurrence, c'est plutôt prendre un tel conseiller média qui revient à se tendre un piège à soi-même. Cela rappelle Fabius qui avait dit aux journalistes dans les années 80 qu'il allait acheter son pain lui-même, dans sa boulangerie, ce qu'il ne fit qu'une fois devant eux - certains eurent le mauvais esprit de vérifier les jours suivants. Et on se demande toujours pourquoi Hollande lisait L'Histoire de France Pour les Nuls.

  • Quelqu'un sait s'il est vrai que le publicitaire sarkozyste (tout-pourri) Christophe Lambert travaille vraiment pour Ségolène Royal maintenant qu'il s'est fait virer par son ami-de-trente-ans ? Notre Hillary doit être trop prudente pour cela, mais le fait même d'avoir songé à ce Dick Morris serait presque pire que toutes les dures récriminations des politistes fabiusiens qui dénoncent les héritages droitiers du "hollando-jospinisme" (un ministre de l'économie de l'époque n'y fut pas pour rien mais j'ai oublié son nom).

    Mais ses conseillers auraient pu la dissuader d'utiliser de manière trop rapide l'argument qu'elle serait déjà choisie par les candidats quand elle parle au TIME. :

    "The right is more or less in marching order," she told Time. "Now everyone should get behind me instead of trying to destroy me."

  • Philippe de Villiers (contrairement à son cousin boer Philip de Villiers) a un problème de voix. Non, pas seulement de suffrages (moins de 5% dans les sondages, ce qui ne l'empêche pas de s'attribuer les 55% de nonistes), mais cette gouaille chevrotante et brisée d'un Boris Yeltsine en fin de banquet. Il aurait aussi un problème de signatures et d'après une rumeur menacerait de révéler les noms des maires et conseillers régionaux qui osent préférer Le Pen à l'Agité du Bocage. Sans ce chantage, il est en effet quasi-impossible d'obtenir une liste (elle n'est pas exhaustive et ne compte que le minimum, 500 noms pris au hasard).
  • Hommes de paille et statues de sel

    Colbert est un signe de la fin du monde (en réponse au fameux premiers mots de Colbert pendant la remise des Emmys).

    Si les Mockers & Scoffers du Daily Show répondaient, ce serait trop facile.

    Qui voudrait faire de la publicité pour un cas anecdotique comme ce pasteur baptiste Fred W. Phelps ? Sa secte est minuscule et ses manifestations ne rassemblent qu'une poignée de fidèles dérangés (dont 80% sont de sa famille, il a 45 petits-enfants). Ce serait satisfaire un provocateur qui tient encore plus de Phineas Taylor Barnum que du Jesus Freak télévangéliste habituel. Il n'y a aucune chance que les Américains, dont l'optimisme exubérant vient tempérer le puritanisme apocalyptique, soient attirés par un modèle de persuasion qui affiche "Thank God for 9/11" et dépose des noms de site comme GodHatesAmerica.com ou AmericaIsDoomed.

    Mais surtout Phelps joue un rôle plus dangereux même dans sa marginalité. Loin de discréditer les fondamentalistes radicaux par ses caricatures dénoncées même par l'extrême droite, il finit par les faire passer pour des modérés. Phelps est étrangement toujours membre du Parti démocrate du Kansas (bien qu'il ne semble pas avoir été un sudiste raciste habituel et aurait même été en faveur des droits civiques noirs) et il passe son temps à condamner à l'enfer la "modération" de Jerry Falwell (sans doute une différence entre un fondamentaliste flou, croyant encore à une rédemption par la prière, pour qui le 11/9 a été causé par les moeurs laxistes qui ont retiré la protection providentielle et un hyper-calviniste pour qui le 11/9 est une juste punition voulue directement par Dieu). La droite l'accuse d'être un agent provocateur qui chercherait à les discréditer. Ils devraient plutôt le remercier de rendre acceptable le mythe qu'ils sont le "centre" raisonnable.

    Mais un trait de Phelps moins connu que son homophobie (et sa catholicophobie, assez courante chez les Calvinistes américains) est la violence insatiable de sa haine misogyne contre les "Jezabel" qu'il veut détruire.

    En 1977, à l'époque où il est encore avocat au Kansas, il attaque une témoin qui lui avait déplu. Pendant un semaine, il va l'humilier à la barre en racontant les détails de sa vie sentimentale qu'il avait pu obtenir, bien qu'ils n'aient rien eu de pertinent avec le dossier. Il est interdit du barreau. Son cabinet existe toujours avec sa nombreuse progéniture : onze de ses enfants ont fait des études de droit, mais certains se sont rebellés contre leur père abusif (ils étaient battus avec un manche de pioche et une ceinture de cuir).

    Ce portrait raconte comment le pasteur Phelps a détruit la carrière d'une conseillère municipale du Kansas qui l'avait critiqué :

    He somehow obtained and disseminated Mechler's confidential blood bank records, revealing that she had hepatitis antibodies; he suggested that they were evidence of a sexually transmitted disease. She denied it, and tried to point out the numerous ways one can contract hepatitis. Still, Mechler lost her next re-election race. Embittered and dispirited, she then left politics for good.
    Un révérend qui répand les tests sanguins d'une adversaire comme une Lettre Ecarlate sur un pilori est quelque chose qui ferait passer Karl Rove pour quelqu'un de charitable.
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