Captain America n'utilise pas YouTube mais il apparaît souvent dessus, dans des costumes absolument ridicules.

Dans son désir vain de rendre leur personnage de 1940 un peu "relevant" pour cette époque (un des termes les plus utilisés dans les comics depuis les années 70), Marvel Comics tente de faire croire qu'ils ont tué le (francophile - mais un peu idiot) Captain America - ce qui risque d'être vrai pour, disons, au moins un bon mois (quelqu'un a compté que c'est la dixième fois qu'il meurt en 66 ans). Au moins, comme dit Ari Emmanuel, ils lui ont épargné de l'envoyer à l'hopital Walter Reed.

Sur leur site, ils ont un sketch de l'émission de Stephen Colbert - qui est entré dans le complexe graphico-industriel depuis que son Tek Jansen est vraiment adapté chez ONI. Colbert propose que l'Attorney General Alberto Gonzales devienne le Captain Terror Alert. Il passe aussi un extrait de Fox News qui dit qu'on "n'a pas le droit de tuer Captain America quand le pays est en guerre", ce qui dépasse toute parodie qu'on pourrait faire de cette chaîne.

Même le New York Times feint de participer à l'opération commerciale - après tout, comme dit Mike Sterling, il y a toujours des Américains qui croient que DC Comics a vraiment tué Superman en 1993.

Le gimmick marche bien à court terme - le numéro s'est arraché, il est d'ailleurs assez bien fait dans ce qu'il prétend faire, et j'en ai acheté un pour payer l'université à mes enfants dans 25 ans - mais ensuite le bilan est globalement négatif dès la résurrection et dès que les lecteurs se rendent compte qu'ils étaient finalement plus attachés au personnage quand il était mort que dans sa n-ième réincarnation en Classic Coke.

Et puisqu'on parle de comics, cette semaine paraît aussi une vraie bande-dessinée qui n'est pas décidée que par des trucs de PR, Age of Bronze #25, où Hélène dit à Ménélas en ambassade à Ilion qu'elle a suivi Paris volontairement (je ne veux pas spoiler, mais ça fait quand même 3000 ans qu'on connaît l'histoire). Cela m'a plus bouleversé que tout décès pseudochristique de Steve Rogers.