Les sondages - tonner contre, ouh, c'est mal, ça fabrique l'opinion, ça se trompe, boo.

On est encore à 83 jours du premier tour mais les deux candidats principaux, quelles que soient les évolutions, ont des scores plus élevés que les deux candidats principaux de 2002. Cela traduit en partie l'effet du 21 avril 2002 et le fait qu'il y ait moins de candidats.

Je ne sais s'il est très utile de comparer différents instituts comme ils doivent se contaminer mutuellement dans leurs corrections.

2002

Je reprends la synthèse des sondages de l'époque par le CEVIPOF.

  • Si on fait la moyenne des sondages d'intentions de vote, Jacques Chirac avait en janvier 25,5% des intentions de vote, puis 23,7% en février et 23,8% en mars. Il eut finalement 19,88%, soit 4-5 points de moins.

  • Lionel Jospin avait une moyenne de 22,3% dans les sondages de janvier 2002, 22,1% en février, 21,3 en mars. Il eut en fait 16,18%, 5-6 points de moins.

  • Le Pen avait 9% en janvier 2002, 9,3% en février, 9,7% en mars. Il eut finalement 16.86%, soit 7-8 points de plus que les pronostics.

  • Les autres grands écarts furent notamment Bayrou à qui on prédisait seulement 3,9% et qui eut finalement 6,84% (+3), mais aussi Chevénement, on lui prêtait jusqu'à 10,7% en janvier et il n'eut que 5,3% (-5).

Sondages actuels

Chiffres via Sondages 2007.

Je ne cite que les résultats supérieurs à 5%, même s'il est possible que certains des candidats à 3-4% comme Besancenot ou Laguiller, voire Buffet et Voynet dépassent en fait ce seuil. De Villiers, qui avait atteint 4,7% en 1995, ne semble pas émerger d'une quasi-mégrétisation groupusculaire autour de 3%. Corinne Lepage (écologiste centre-droit - il pourrait y avoir aussi d'autres candidats de Génération écologie et du mouvement de Waechter), Dupont-Aignan (UMP souverainiste), Frédéric Nihous (Chasseurs), Jardry (CNI), Gérard Schivardi (Parti des travailleurs) vont aussi disperser plus le vote.

  • BVA : 33% pour Sarkozy, 27% pour Ségolène Royal, 13 pour Bayrou, 10 pour Le Pen, 7 pour Besancenot (hypothèse sans José Bové, 4 sinon).

  • CSA : 30% pour Sarkozy, 29% pour Royal, 9% pour Bayrou, 15% pour Le Pen. * sondage décalé d'une semaine.

  • Ifop : 32,5% pour Sarkozy, 28% pour Royal, 12,5% pour Bayrou, 11% pour Le Pen.

  • Ipsos : 32% pour Sarkozy, 29% pour Royal, 13% pour Bayrou, 11 pour Le Pen, 3,5% pour Besancenot et Buffet.

  • LH2 : pas trouvé de chiffres récents.

  • TNS-Sofres : 29% pour Sarkozy, 34% pour Royal, 9% pour Bayrou, 14% pour Le Pen. * Le sondage Sofres est décalé d'une semaine, avant la remontée de Sarkozy, mais cela n'explique pas l'écart sur Bayrou et Le Pen.

Les 5 études sont donc relativement homogènes et les deux candidats des partis de gouvernement principaux sont à peu près au même niveau si on s'amuse à faire la moyenne de ces chiffres arrondis (oui, je sais que cela n'a pas de signification, que c'est la tendance qui compte, etc) : 31,3% pour Sarkozy, 29,4% pour Royal, soit 60,7% pour les deux candidats (contre 47,8% pour Chirac et Jospin en janvier 2002 - ils eurent en réalité 36,06%). Bayrou a 11,3% (de 9 à 13) sur ces cinq études et Le Pen 12,2% (de 10 à 15).

Le léger effritement de Royal peut profiter à Bayrou mais aussi à Besancenot et Buffet. Pour l'instant, il faudrait que Royal perde au moins dix points et que Bayrou ou Le Pen en gagnent 5-10 pour avoir à nouveau le scénario de 1969/2002 avec l'élimination de la gauche au second tour.