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lundi 7 août 2006

Les meilleurs des mondes

(zut, ça va me faire virer de Lieu Commun, tant pis)

  • J'avais dit tout le bien que je pensais de Tékumel: Empire of Petal Throne, sans doute un des mondes de jeu de rôle les plus développés avec Glorantha. Hélas, c'est à présent officiel et annoncé sur leur page, Guardians of Order a fait faillite, peut-être en partie à cause de la chute du Dollar US par rapport au Dollar canadien (GoG était à Guelph, Ontario). You will be missed!

    Cela signifie que la "malédiction" continue pour ce jeu de rôle édité successivement par TSR (1975), Gamescience (1983), Different Worlds (1987), TOME (1995) puis GoG (2005). Toutes ces éditions furent toujours des échecs commericaux, et ce jeu continue à être celui dont on répète qu'il a commencé en même temps que D&D mais qu'il n'atteindra jamais le moindre succès autre qu'un Culte isolé.

    Mais on peut signaler sur le site Tékumel.com le nouveau Visitations of Glory #10, la fanzine en-ligne (avec la description d'une Bibliothèque du Dieu Thumis). Le monde peut donc continuer de vivre de manière "amateur", sans publication officielle.

  • Pour Glorantha, le très attendu Imperial Lunar Handbook vol. 2: Under The Red Moon (qui décrit les panthéons lunaires) devrait enfin sortir infiniment sous peu, via Moon Design. On va enfin pouvoir jouer des Lunaires de l'intérieur.

    RuneQuest (4e ou 5e édition ?) va aussi sortir chez Mongoose. RuneQuest était le système de 1978 (version du Basic System comme Call of Cthulhu) qui fut le premier à décrire Glorantha mais le système de jeu les plus récent est HeroQuest. La nouvelle édition de RQ se déroulera dans le passé de Glorantha (Second Age), à l'époque des Erudits de l'Ambigu et de l'Empire des Amis des Wyrms. Le même univers sera donc le seul à être adapté simultanément par deux systèmes de deux compagnies différentes.

  • Par ailleurs, Artesia: The Known World, le jeu adapté (par le même auteur) de la très belle bande dessinée Artesia a gagné le Prix Origins du Meilleur Jeu de rôle de l'année 2005. Il le mérite amplement par la qualité de sa présentation et les détails de l'univers.
  • Apophénies

  • Je tirais mon argent du distributeur CIC aujourd'hui (pénalité de 1 euro si je n'utilise pas leur ATM) quand je me suis rendu compte que c'était un Diebold. Gloups.

  • J'aime bien Asia Times, mais je ne crois pas du tout à cette théorie selon laquelle Israel ne va jamais quitter la "Cislitani" (Sub-Litani ?) du Liban-Sud. On peut craindre qu'Israel ne négocie plus avec l'Autorité palestinienne ou qu'elle en arrive un jour à marginaliser (plus) ses propres citoyens arabes (qui se font actuellement tuer par le Hezbollah) mais l'expansionnisme territorial ne semble plus du tout au centre des idées stratégiques (quelles que fussent les préoccupations "hydropolitiques" passées).

  • Quelques trucs intéressants sur ce Lebanese Political Journal comme 1) l'idée que certains Chiites irakiens démocrates et hostiles au terrorisme considèrent quand même le Hezbollah par défaut comme le parti qui peut défendre leurs familles, 2) le Courant patriotique libre (les Chrétiens maronites autour de Michel Aoun) préfère encore le Hezbollah au gouvernement Siniora, c'est donc plus qu'une alliance de circonstance (les Druzes étant les plus hostiles au Hezbollah).

  • Même les Druzes commencent à désespérer devant l'échec total de l'Amérique. Selon le Financial Times :

    The Lebanon conflict is the latest sign of a broader unravelling of US policy. Looking across the Arab world: the radical Palestinian group Hamas is in power and Mr Abbas is marginalised; Iraq is sinking towards civil war, with 100 deaths a day in May and June; no one expects wider elections in Saudi Arabia; and the Egyptian regime has reverted to its repressive ways.

    Expressing the sense of frustration and desperation, Walid Jumblatt, a driving force behind the Cedar Revolution, told the FT this week that today's Middle East is one of "darkness everywhere" with "failure in Palestine, failure in Iraq and now this failure in Lebanon".

  • Après le courage moral d'Hugh Thompson, celui de ces pilotes israéliens de F-16 qui se méfient de leur propre hiérarchie. Au moins, c'est une armée qui a su tirer des leçons de Milgram.

  • New Yorker :
    • En France, une personne de droite disait "Mit'rand" au lieu de Mitterrand pour abréger sa souffrance dans la prononciation du nom. Aux USA, on reconnaît un Républicain au fait qu'il élide le "ic" de Democratic Party pour insister sur "-Rat". On peut facilement le remarquer dans les blogs répugnicains mais c'est une vieille tradition mccarthyiste qu'a reprise Bush fils et qui a l'avantage d'être une attaque presque subliminale (de même qu'à un moment ils semblaient opposer "freedom" à "liberty" comme trop "liberal").
    • Une interview sur Ali Soufan, agent du FBI. L'article ne convainc pas que Soufan aurait pu empêcher le 11/09 (ça, c'est plutôt Harry Samit). On y apprend que le FBI est toujours dominé par les Italo-irlandais, comme du temps de la Machine de Tammany et qu'il n'y a qu'une poignée d'interprètes de l'arabe. Par une coïncidence romanesque, Ali Soufan avait été recruté par John O'Neil, qui mourut le 11 Septembre alors qu'il s'occupait de la sécurité du World Trade Center.
    • La question 19 de ce Quiz est quand même un message d'espoir.

  • New York Review of Books
    • Peter Galbraith (fils de l'autre et auteur de The End of Iraq) a une théorie pour expliquer le comportement de Saddam Hussein en 2002-2003 :

      Saddam Hussein knew it made no strategic sense for the US to invade Iraq and therefore he assumed it wouldn't happen. He had maintained ambiguity about whether he had WMDs not because he had something to hide but to intimidate the two enemies about whom he really was worried, the Iranians and Iraq's Shiite majority. (...) Saddam could not imagine that the United States would see an advantage in replacing him with a pro-Iranian, Shiite-dominated regime.

      Autrement dit, le tyran mégalomane, qui avait succombé à l'hubris en 1991, a cette fois commis l'erreur inverse de trop croire à la rationalité de l'administration Bush.

      Mais la grande originalité de l'article est la défense de Chalabi. Oui, le Charlatan Chalabi n'avait aucun appui en Irak et a monté de fausses preuves pour soutenir la guerre mais, pour Galbraith, toute la rumeur selon laquelle il travaillait ensuite pour les Iraniens n'était qu'une vengeance de plus du gouvernement américain pour achever de le discréditer. Cela a eu pour effet de renforcer les factions les plus religieuses parmi les Chiites (Dawa et SCIRI) alors que Chalabi incarnait avec l'I.N.C. une bourgeoisie relativement plus laïque.

      Et quand les Américains se résignent à soutenir aussi des Sunnites, ce sont finalement des salafistes théocrates comme l'actuel Président du Parlement al-Mashhadani.

    • Le prof. Stanley Hoffman revient sur les fondements de la politique étrangère américaine.

      Le "néo-conservatisme" n'a peut-être servi que d'idéologie au sens fort (discours occultant les véritables stratégies). Le néo-conservatisme (s'il a jamais existé, au moins chez Wolfowitz) alliait l'exportation de la démocratie, les sanctions contre les régimes dictatoriaux et une méfiance à l'égard du Droit international et du multilatéralisme (qui ne servirait, par le principe de la souveraineté des Etats, qu'à préserver les dictatures). La véritable doctrine dans le spectre conservateur était également "révolutionnaire" mais néo-impérialiste (Cheney, Rusmfeld), elle s'appuyait sur cette fin théorique (la démocratie) mais surtout sur le moyen (la critique du droit international) pour justifier l'unilatéralisme de la seule Superpuissance. L'intersection entre les deux était d'affaiblir l'ONU (au lieu de savoir l'instrumentaliser, ce qui s'est finalement retourné contre l'hégémonie). La contradiction perpétuelle des USA (mais aussi de toute démocratie industrialisée à part peut-être quelques Etats neutres) est entre cette prétention démocratique et cette pratique hégémonique.

      De même, dans le Moyen-Orient, les USA se voient à la fois défendre Israel parce que c'est la seule démocratie du point de vue intérieur mais aussi en niant toute importance du droit international dès qu'il contredit leur intérêt stratégique (ou bien à l'inverse abandonner tout le discours sur la démocratie au nom de la souveraineté de leurs alliés comme l'Arabie saoudite ou l'Ouzbekistan).

      Hoffman fait (en citant Villepin...) comme si cette contradiction pouvait être aisément résolue en défendant un "degré de démocratisation du système politique mondiale", ce qui ne semble signifier que la défense du droit international, des organisations multilatérales et d'une hégémonie plus appuyée sur la diplomatie et l'économie que sur un impérialisme macho contre-productif. Hoffman défend à la fois une démilitarisation des USA et un renforcement des actions collectives de l'ONU (par exemple au Soudan). On peut vraiment douter qu'un président démocrate adopterait cette plate-forme audacieuse. Au mieux, comme sous Clinton vers la fin, ils pourront jouer plus intelligemment la carte de l'ONU - pour tenter de justifier leurs bases en Irak alors que le pays continuera de se désintégrer. La seule Superpuissance ne va pas se désarmer ainsi et il faudra sans doute attendre une crise majeure et un vrai effondrement économique pour que les USA acceptent de reconnaître une autorité au-dessus de la Cour suprême comme la Cour pénale internationale.

  • Ce que coûte la Guerre en Irak :

    It will cost nearly a staggering $1.27 trillion dollars before all is said and done.

    The number is so high as to defy human comprehension. All the numbers ending in “-illion” sound the same. But a trillion is what you get if you spend a million dollars a day … for a million days.

    That’s 2,737 years -- a cool mil a day, every day, in other words, until the Year of Our Lord 4743. Or, working backward, from the time when Homer wrote the Iliad up to now. The $270 billion in rounding error is worth another 750 years at the million-a-day rate. That takes us up to the year 5493 -- or back to when Moses fled Egypt.

  • Je ne sais si c'est juste mon préjugé, mais le style de BHL sonne encore plus pompeux en anglais, dans sa tentative d'imiter un langage oral et interrompu :
    I traveled to Sderot — the martyred city of Sderot — to the south, on the border with Gaza. Yes, the martyred city.
    Forcément. Il veut imiter le Durassic Park à la Angot ? [Je ne parle bien entendu que de la forme narcissique digne d'un Bloggueur - 50 (!) occurrences de "Je" faisant référence à lui, plus "Haifa. My favorite Israeli city" -, le contenu ne paraît pas assez intelligible pour être discuté]

  • Un article très drôle sur les pédants qui utilisent des termes inutilement obscurs. Comme le titre de cette note.
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